31.8.12

Ce que j'ai vécu dans les années 60 su XXème siècle

Lu sur le site "Pro Liturgia" un récit sur ce qui s'est passé dans les paroisses à l'issue du Concile Vatican II dont j'extrait quelques passages :


(…) les maîtres-autels sur lesquels, de mémoire de paroissiens, la messe avait toujours été célébrée, sont abandonnés - parfois même démolis à coups de pioches sur ordres de certains curés - pour être partout remplacés par des autels « face-au-peuple » qui sont généralement de simples tables (…) 

Les droits culturels des citoyens sont violés. Les maîtres-autels, les bancs de communion qui représentaient des souvenirs de première communion, de confirmation, de mariage sont sacrifiés au moloch aggiornamento sans égard pour la sensibilité des Français.

[Les prêtres] devront être tour à tour « commentateurs », « animateurs », « entraîneurs d’assemblées », « compositeurs-interprètes », « showmasters » au sein de célébrations devant conduire à l’oubli de tout ce qui se faisait et était signifié jusqu’ici par la liturgie de l’Eglise.  (…) les calices et les ciboires sont remplacés par des coupelles en terre cuite ou des paniers en osier et sont vendus à des antiquaires avec les porte-cierges et les ostensoirs devenus inutiles ;  (…)

Partout se mettent en place de nouvelles façons de célébrer la liturgie. Elles ont toutes en commun d’être plus ou moins tributaires des marottes de prêtres poussés, grâce aux autels « face au peuple », à se comporter comme des « animateurs » de communautés au sein desquelles les sentiments de tel groupe de fidèles l’emportent sur le sens profond de la liturgie.


L'homme du mystérieux sacrifice propitiatoire qui agissait in persona Christi est devenu un démonstrateur de foire qui explique, explique, explique. Le sacrifice mystérieux est devenu le "récit" d'une histoire triste et nostalgique, mais tellement claire et humaine. L'action liturgique appuie le récit.

Le droit des fidèles catholiques à une liturgie conforme à leur croyance en l'Eglise est bafoué. Or ce droit est une conséquence de la liberté religieuse, car si j'ai le droit d'être catholique, j'ai le droit, de droit naturel, que la loi ecclésiale soit respectée. Il est en effet incohérent se présenter comme prêtre catholique et de se montrer indifférent aux lois de l'Eglise. Ce n'est plus l'Eglise, mais les idées personnelles du prêtre qui sont proposées aux fidèles, mais sous couvert de loi de l'Eglise et c'est là qu'est la tromperie (involontaire tromperie, mais tromperie).



 Vue sur la vallée de la Durance du plateau de Ganagobie

C'est en réaction à ces crimes, commis au vu et au su du Saint-Siège et sans réaction valable de celui-ci, que se sont formés les schismes (et, selon moi, hérésies) lefebvristes et sédévacantistes. Cette révolte devant les horribles injustices commises par ceux qui auraient dû être leurs guides moraux et les promoteurs de leurs droits, est la conséquence du désespoir ou plutôt de la désespérance provoquée par l'épreuve. Comme ces crimes étaient commis prétendument en "application du Concile", hé bien les écrivains "traditionalistes" condamneraient le Concile… faisant ainsi faillite dans la foi et l'espérance ! Et alors que l'Eglise est un mystère de miséricorde gratuite, un don gratuit de Dieu, les traditionalistes en feront un droit du croyant et porteront ainsi une main sacrilège sur l'institution, comme le faisaient les "progressistes".

Les filets du mensonge et de l'injustice se sont refermés ainsi sur les deux partis.

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