31.12.06

Internet permet de juger la télé.

Internet a permis à chacun de devenir un entrepreneur de spectacle, un écrivain, un homme de culture et communication.

Internet permet à des budgets très modestes de prendre connaissance des textes fondamentaux de l'Antiquité à... environ cent ans (à cause de la législation sur les droits d'auteur)

Moi, ça m'émerveille.

Tenir son blog, c'est juger du travail des autres.

Ce qui permet de juger la télévision, c'est que l'on fait le même travail qu'eux.

Le même travail qu'eux ? Vous voulez rire, Cher Monsieur Merlin, Julien Le Pers disait l'autre jour que son émission "Questions pour un Champion" employait deux-cents cinquante personnes à plein temps. Comment voulez-vous rivaliser, vous qui n'avez pas même un plein temps à offrir à votre blog.

Le moindre journal télé doit employer encore plus de monde, puisqu'il faut des équipes de dizaines de collaborateurs pour réaliser, mettre au point et présenter, trois minutes de reportage.

Je maintiens cependant, le même travail qu'eux. Nous aussi nous avons un public, nous aussi nous voulons lui plaire.

D'accord la différence c'est que nous, nous n'avons pas le statut particulier de médium "officiel", quasi-sacré, ni de distributeur de publicité.

Et c'est là où je veux en venir. La télévision a une aura. Cette aura, elle est en train de la perdre. Car comme nous faisons le même métier, nous les blogueurs, nous la regardons non plus comme un oracle, mais comme un confrère, un qui fait le même métier que le nôtre.

Ca, ça ne pardonne pas, maintenant dès que je les vois, j'ai envie de balancer la télévision par la fenêtre. Quelle bande de nuls. Casse-pieds, baratineurs, constamment interrompus pas la publicité, je trouve la télé irregardable. D'ailleurs je ne la regarde quasiment plus, c'est obsédant cette publicité tous les quart d'heures, et ça dure !

Ils se font beaucoup de fric, tant mieux pour eux, mais j'en ai assez de les enrichir encore.

Tenez, si vous voulez vous distraire et discuter avec une femme vraiment intelligente, je vous donne l'adresse :

http://marie.cedrix.org/log/index.php?2006/12/31/574-nos-preferes&cos=1

24.12.06

Joyeux Noël à ceux qui souffrent

Joyeux Noël à tous !

Sur son saint avènement,
Allons-y donc gaiement,
Lui demander humblement,
D'un coeur droit pur et sincère.

Lui demander humblement,
Allons-y donc gaiement,
Un parfait amendement,
Du mal que l'on a pu faire.

Il est doux, il est clément,
Allons-y donc gaiement,
Il nous aime tendrement,
Puisqu'il se fait notre frère.

Il nous aime tendrement,
Allons-y donc gaiement,
Pour réussir sûrement,
Adressons-nous à sa mère.

Pour réussir sûrement,
Allons-y donc gaiement,
Promettons-lui fermement,
De l'aimer comme un bon père.

Tiré d’ici : http://antanlontan.chez-alice.fr/allonsy.htm#haut

Joyeux Noël à tous aux incroyants, aux musulmans, aux chrétiens ! A tous enfin !

Mais surtout mes pensées vont surtout aux solitaires, aux isolés, aux malades délaissés. Jésus est venu pour tous, mais tout particulièrement pour eux.

Isaïe VII

« 14 C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe: Voici que la Vierge a conçu, et elle enfante un fils, et on lui donne le nom d'Emmanuel. »

Du site jesusmarie.com

C’est cette nuit la naissance qui nous enseigne par saint Augustin « aime, et fais ce que tu veux. »

Bon Noël à tous et particulièrement à tous ceux qui souffrent. C'est lui qui nous a enseigné qu'il n'a pas tout souffert et qu'il donne un sens aux souffrances de tous ceux qui souffrent de façon incompréhensible. Il leurs appartient de compléter ce qui manque aux souffrances de Jésus.

23.12.06

Ne tombons pas sur les laïcistes. Où le P. Cantalamessa va trop loin

« C’est un certain monde laïciste qui refuse ces symboles [de Noël], ce ne sont pas les musulmans », a affirmé le père Raniero Cantalamessa, OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale, au cours de la deuxième prédication de l’Avent, qu’il a prononcée ce vendredi matin en présence du pape Benoît XVI et de la curie romaine.

Lu sur Zenit du 22 décembre.

Le P. Cantalamessa va un peu loin quand même : en Arabie Saoudite qui n'est pas un pays laïque, fêter Noël est pénalement interdit.

Comme l'a dit Monsieur Vaast, la bible y est interdite. Je ne sais pas si les juifs y sont autorisés. Les chrétiens sont tolérés à conditions de ne détenir ni bibles, ni croix.

En revanche il est exact que des athées, des juifs fêtent Noël. Pour des musulmans, le P. Cantalamessa me l'apprend.

Je suis pour le dialogue des cultures et pour constater que le laïcisme, en quelque sorte, est un obstacle au dialogue occident - musulmans, mais pas pour accuser les athées et agnostiques de tous les maux.

Voici les « conseils aux voyageurs » donnés par les autorités françaises :

« L’importation et la consommation d’alcool et de viande de porc sont totalement interdites en Arabie Saoudite. Les produits culturels (livres, DVD, revues...) importés doivent être compatibles avec les normes locales de la décence.

- Les femmes doivent porter une « abaya » (longue robe noire couvrant tout le corps) et n’ont pas le droit de conduire.

- Les hommes doivent porter des pantalons et éviter les shorts ou les bermudas.

- Un homme et une femme ne sont autorisés à sortir ensemble en public que s’ils ont des liens familiaux.

- L’islam est la seule religion autorisée en Arabie Saoudite. Toutes les manifestations (pratique, prosélytisme, symboles...) d’appartenance à d’autres religions sont interdites. »

-« Les autorités saoudiennes de délivrent pas de visas aux détenteurs de passeports sur lesquels figurent des visas ou des tampons israéliens. »

consultable ici :

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs_909/pays_12191/arabie-saoudite_12199/index.html

En raison de l’avant-dernier paragraphe, Noël est bien interdit dans ce pays où l’athéisme aussi est puni de mort. Je ne dis pas que tous les musulmans se modèlent sur l’Arabie Saoudite, mais je dis que l’on ne peut sérieusement incriminer les laïcistes dont la plupart fêtent Noël.

20.12.06

Réflexion sur le titre de Monsieur Fenech.

On nous tympanise du rapport de Monsieur Fenech et de sa commission anti-secte. Les chaînes de télévision se pâment d’admiration devant le problème posé par les dizaines de milliers d’enfants « en danger » parce qu’ils ne connaissent pas le monde tel qu’il est.

Je croyais que l’école publique était dangereuse pour les enfants. Racket (c’est-à-dire extorsion de fonds), vol, viol, agressions etc sont monnaies courantes dans les écoles de la République. Je le sais, mes enfants ont été menacés et poursuivis sans raison voici plus d’une dizaine d’années alors qu’ils étaient scolarisés dans une école laïque et n’avaient pas douze ans. Leur mère et moi avons été obligés de les scolariser ailleurs. Mais de ça Monsieur Fenech s’en fiche ou du moins il n’en parle pas. Ce danger pour les enfants, il ne s’en inquiète pas.

Non, Monsieur Fenech ne se soucie pas de ce danger. Il se soucie des enfants dont les parents s’occupent trop. Il se soucie des enfants qui reçoivent une éducation qui ne convient pas à Monsieur Fenech et à ses amis communistes.

C’est là où je veux en venir : à une réflexion sur le titre. Il y a bien longtemps de cela que je n’arrivais pas à faire exécuter un jugement, je demandais de nouveau des dommages-intérêts du montant des la condamnation. Le juge m’a fait observer « votre raisonnement est faux : vous avez déjà un titre. »

Cela a été pour moi un sujet de méditations qui a bouleversé mon appréhension du droit.

Pour agir en justice ou même ailleurs dans la société, il faut un titre. Le titre c’est, formellement, le « fondement juridique d’un droit » selon le « Vocabulaire Juridique » dont l’auteur est Gérard Cornu (PUF 1987)

Le titre de Monsieur Fenech serait donc le fondement juridique de son droit à s’immiscer dans les affaires de certaines familles.

En sa qualité de député, et donc de représentant de la « Nation », il pourrait avoir ce titre. Puisque les autorités publiques peuvent se saisir de dossiers de familles qui s’avèrent incapables d’assumer leurs obligations éducatives. Mais en dehors de ces cas, il n’a aucun titre.

La famille tient de la nature elle-même le droit et le devoir d’éduquer ses enfants comme elle l’entend. Personne, absolument personne, n’a de titre à s’immiscer dans l’éducation des enfants.

Ce n’est pas l’opinion négative que l’on peut avoir sur l’éducation donnée qui peut fonder ce droit. En dehors de faits graves, qui donnerait un titre, il n’en existe aucun.

Beaucoup de gens pensent que leurs opinions leurs donnent un titre à traiter de n’importe quoi, à critiquer acerbement leurs prochains.

Leurs opinions ne leurs donnent aucun titre en dehors de faits précis.

Ici les faits, c’est que les enfants sont en danger dans les écoles de l’Education Nationale et que les enfants de Tabitah Place n’ont l’air ni malheureux, ni en mauvaise santé, ni maintenus dans l’ignorance des choses nécessaires à les faire devenir les femmes et hommes de demain, c’est-à-dire lire, écrire, compter et avoir un minimum de culture diversifiée selon les éléments que jugent les parents.

Donc Monsieur Fenech, vous n’avez aucun titre à avoir fait avec vos collègue communistes le rapport « anti-secte » qui est surtout en l’occurrence un rapport « anti-parents ». Du fait de votre absence de titre, votre action n’a aucune valeur : vous vous occupez de ce qui ne vous regarde pas.

Notez bien qu’en faisant remarquer cela, je ne vais contre personne. Au contraire, c’est l’intérêt commun, car demain, peut-être serez-vous bien heureux, parents de l’école laïque, de pouvoir mettre vos enfants dans les écoles de votre choix, ou de prendre à leur propos les décisions que VOUS aurez jugées bonnes pour vos enfants. Et de faire sortir l’importun de vos affaires, en lui disant : « Quel titre ? »

19.12.06

Une alternative à l'IMG : les soins palliatifs pour bébés

http://spama.asso.fr/index.htm

Une association qui se consacre aux soins palliatifs pour les bébés.

Lorsque l’on m’a parlé de soins palliatifs, je pensais aux adultes en fin de vie. Mais les soins palliatifs pour bébés, je ne voyais pas…

Les soins palliatifs pour bébés sont ceux qui sont donnés aux bébés nés victimes d’une affection létale (mortelle)

Depuis longtemps la réponse à l’affection létale détectée in utero est l’avortement « médical ».

Cette associations se consacre à faire savoir aux mères qu’elles peuvent garder leurs bébés et l’accompagner jusqu’à sa mort naturelle avant ou après la naissance.

Cette association est aconfessionnelle. Elle tâche d’attirer l’attention sur cette solution infiniment moins traumatisante pour la maman.

Du point de vue légal, le site donne aussi des précisions fort intéressantes :

On distingue ainsi l’enfant né viable, l’enfant sans vie et l’enfant non-viable. Suivant les cas l’enfant peut avoir une sépulture et donner à ses parents des droits en diverses matières (allocations, fiscal etc.) Il peut être suivant les cas aussi dressé ou non un acte de naissance et de décès.

Noter aussi que parfois, la médecine n’étant pas une science exacte, l’affection détectée par l’echographie peut ne pas se révéler véritable. De même que des anomalies ne sont pas détectées, des anomalies sont détectées sans affecter vraiment l’enfant.

Sur le site vous trouverez aussi des témoignages bouleversants tant de maman qui a avorté et regrette de n’avoir pas connu la solution du soin palliatif. Que de mamans qui ont accompagné leur enfant jusqu’à sa mort naturelle. Ces témoignages semblent émaner de femmes incroyantes.

Voici le récit par sa maman des derniers instants et de l’enterrement d’Adèle, née avec une malformation cardiaque :

« J’ai fini par trouver les gestes qui la rassuraient, il lui fallait une infinie douceur et des repères qu’elle connaissait : effleurer son front du bout des doigts, la bercer très lentement la main sur son ventre, lui faire entendre la petite berceuse de son lapin en peluche.
Je crois qu’ainsi elle se sentait en sécurité, comme dans mon ventre finalement, et elle s’apaisait. Moi aussi. »

« Au matin de son 10ème jour, le 7 septembre, elle a fait un arrêt cardiaque. Elle s’est éteinte dans bras en quelques instants. »

« Nous sommes restés encore de longues heures avec elle, moments d’une infinie tendresse. Je l’ai lavée une dernière fois, je l’ai habillée avec son petit pyjama rose, nous l’avons longuement embrassée. Et nous sommes rentrés chez nous, sans elle, le cœur lourd mais en paix. »

»Elle est restée 3 jours au funérarium où je suis allée la voir tous les jours. J’ai continué à l’embrasser et à la prendre dans mes bras, j’étais tellement heureuse de pouvoir encore la voir. »

»Le jour de l’enterrement, j’ai tenu à la prendre dans mes bras pour un dernier câlin avant de la déposer moi-même dans son cercueil, avec les 2 doudous que je lui avais offerts, un petite rose que j’avais cueillie le matin dans notre jardin, une photo de nous quatre. Mes sœurs avaient brodé pour elle un ruban. »

14.12.06

Le nucléaire iranien et la politique française : justice, paix et politique.


Signalé par le Salon Beige http://lesalonbeige.blogs.com un article de Polemia sur le nucléaire iranien.

La question posée précisément par le dossier ne peut se résoudre qu'en remontant aux principes.

Je pense que l’arme atomique devrait être partout interdite, y compris en occident, partout dans le monde. Les stocks nucléaires militaires devraient être partout détruits, avec contrôles et sanctions par l’ONU.

En effet personne de sensé ne pourra nier que l’arme nucléaire est, en soi, une horreur. Permettant de détruire des zones entières de la planète par le feu, entraînant des souffrances indicibles pour les survivants, l’arme nucléaire devait être proscrite par tous.

La non-prolifération est un moindre mal, en attendant l’interdiction totale, définitive et universelle de cette arme.

Le site Polemia http://www.polemia.com/edito.php?id=1377 engage une réflexion sur la position de la France à l’égard de la question de la bombe atomique iranienne. Je ne peux me poser la question de savoir si oui ou non l’Iran prépare la bombe. Je ne suis pas à même de juger du dossier. Je n’en jugerai donc pas.

Je vais m'en tenir aux idées qui président à l'article de Polemia.

Dans son article Polémia a pour principe l’intérêt de la France (en quelque sorte, "la France, la France seule"). Il va chercher l'exemplaire de cette politique chez Richelieu.

Cet intérêt, selon Polémia, se situe au dessus du bien et du mal.

Les Anglo-saxons voudraient nous évincer d'Iran. Or il est de l’intérêt de la France (l’entreprise Total, les autres industries françaises etc.) de fermer les yeux sur la question du nucléaire militaire, afin de se concilier les autorités iraniennes, donc fermons les yeux. Nous fermerons d'autant plus les yeux que l'Iran, lointain, ne menace pas la France. Conduisons une politique nietzschéo-machiavélique pour la France, la France seule.

Il faudrait donc fermer les yeux sur cette question morale, qui concerne la paix et la justice. Pourquoi ? Parce que la politique étrangère serait une matière étrangère au droit et à la morale.

Cette façon de voir est très dangereuse pour la France elle-même. D'abord parce qu'on ne sait de quoi demain sera fait et qu'il n'est pas inscrit dans l'Histoire future que l'Iran ne pourra jamais être dangereux pour la France.

Mais encore plus, d'une deuxième part car la réputation d’un pays, est le premier de ses intérêts. Si la France acquiert une réputation de puissance cynique, elle aura, peut-être, emporté des marchés, mais elle aura perdu son prestige. De Gaulle disait « c’est beau, c’est grand, c’est généreux la France », ce n’est pas mesquin, sordide, avare et égoïste.

Surtout d'une troisième et dernière part, la science politique, la science diplomatique est une science morale et juridique. On ne peut séparer la science politique de la morale.

C’est la justice, la sécurité et la paix qui doivent inspirer la politique étrangère de la France, ces principes étant posés on peut bien faire entrer dans la décision politique des considérations plus basses, mais elles ne viendront qu’en deuxième plan, les buts premiers étant saufs : justice, sécurité et paix.

9.12.06

Les esséniens secte mystique de l'Antiquité tardive

Les Esséniens.

Ami lecteur, j’aime bien l’histoire, cette maîtresse de vie. Il y a quelques années on avait dit que Jésus était un essénien.

Parmi les sources concernant cette époque et la Palestine, figure Flavius Josèphe. Comme un site met en ligne les textes de cet écrivain antique, je suis allé le consulter sur les esséniens. Voici ce que j’ai trouvé. Josèphe a écrit une dizaine de pages sur cette secte fascinante.

Aux dire de Flavius Josèphe (La Guerre des Juifs) trois groupes religieux composaient le paysage religieux au 1er siècle étaient – le sadducéens – la pharisiens – le esséniens

Les esséniens ne sont pas mentionnés par les évangiles.

La plupart restaient célibataires. Certains cependant se mariaient, Josèphe les décrit ainsi :

13. Il existe encore une autre classe d'Esséniens, qui s'accordent avec les autres pour le régime, les coutumes et les lois, mais qui s'en séparent sur la question du mariage. Ils pensent que renoncer au mariage c'est vraiment retrancher la partie de la vie la plus importante, à savoir la propagation de l'espèce ; chose d'autant plus grave que le genre humain disparaîtrait en très peu de temps si tous adoptaient cette opinion. Ils prennent donc leurs femmes à l'essai, et après que trois époques successives ont montré leur aptitude à concevoir, ils les épousent définitivement. Dès qu'elles sont enceintes, ils n'ont pas commerce avec elles, montrant ainsi qu'ils se marient non pour le plaisir, mais pour procréer des enfants. Les femmes usent d'ablutions en s'enveloppant de linges comme les hommes d'une ceinture. »

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Flajose/guerre2.htm

Cette secte très mystique et austère pratiquait une morale rigoureuse. Ils avaient horreur de la fraude et du mensonge. Si bien qu’ils s’interdisaient les serments, comme le fera plus tard Jésus. Ils considéraient que mêler Dieu à une affirmation, allait contre ce qui était dit par la personne. Si elle invoquait Dieu à un moment, c’est qu’autrement elle admettait pouvoir mentir. Le raisonnement est excessif, mais montre le scrupule.

Les Esséniens vivaient en communauté où rien n’était possédé en propre.

Le repas de la communauté n’était composé que d’un plat et d’un pain. Le Président du repas disait une prière avant et après chaque repas. Ils se consacraient au travail, à l’étude et à la prière assidûment.

Très enthousiaste Josèphe fait un parallèle entre les croyances des Esséniens et celle des Grecs :

« 11. En effet, c'est une croyance bien affermie chez eux que le corps est corruptible et la matière qui le compose inconsistante, mais que l'âme est immortelle et impérissable, qu'elle habitait l'éther le plus subtil, qu'attirée dans le corps comme dans une prison, elle s'unit à lui par une sorte de charme naturel, que cette âme une fois détachée des liens de la chair, débarrassée pour ainsi dire d'un long esclavage, prend son vol joyeux vers les hauteurs. D'accord avec les fils des Grecs, ils prétendent qu'aux âmes pures seules est réservé un séjour au delà de l'Océan, un lieu que n’importunent ni les pluies, ni les neiges, ni les chaleurs excessives, mais que le doux zéphyr, soufflant de l'Océan, vient toujours rafraîchir ; les âmes impures, au contraire, ils les relèguent dans un abîme ténébreux et agité par les tempêtes, foisonnant d'éternelles souffrances. C'est dans la même pensée, ce me semble, que les Grecs consacrent à leurs vaillants, à ceux qu'ils appellent héros et demi-dieux, les îles des bienheureux, aux âmes des méchants, l'Hadès, la région de l'impiété, ou, d'après leurs légendes, les Sisyphe, les Tantale, les Ixion et les Tityos sont au supplice : croyance où l'on retrouve d'abord l'idée de l'immortalité des âmes, ensuite la préoccupation d'exhorter à la vertu et de détourner du vice car les bons, pendant la vie, deviendront meilleurs par l'espérance des honneurs qu'ils obtiendront après leur mort, et les méchants mettront un frein à leurs passions dans la crainte que, même s'ils échappent de leur vivant au châtiment, ils ne subissent, après leur dissolution, un châtiment éternel. Tels sont les enseignements religieux des Esséniens, appât irrésistible pour ceux qui ont une fois goûté à leur sagesse. »

On a dit que Jésus était un essénien, ce n’est pas vraisemblable puisque ses parents (au sens large) ne semblent pas avoir vécu en communauté et qu’ils possédaient de l’argent. D’autre part, Jésus et les apôtres avaient de l’argent commun (géré par Judas qui « piquait dans la caisse ») et aussi de l’argent personnel.

En revanche les moines actuels sans être les descendants spirituels directs des Esséniens, ont un type de vie qui ressemble à celui de cette « secte » (sans la connotation péjorative que cela a pris).

8.12.06

De la Turquie à la fête des lumières et à l'Immaculée Conception

Vu sur le Salon Beige

http://lesalonbeige.blogs.com/

Un lien vers un article de « Valeurs Actuelles » sur le voyage du pape en Turquie.

http://www.valeursactuelles.com/magazine/monde/index.php?num=3654&position=0&nb=1

Cet article est remarquable.

Il fait le point sur ce qu’a dit et n’a pas dit le pape.

Le pape s’est fait aimer par les Turcs. Il a proclamé : « j’aime les Turcs »

Il a demandé la réciproque en matière de liberté religieuse que cette liberté soit possible aussi en Turquie. Il a demandé la liberté pour tous les croyants. Il aurait pu la demander pour les incroyants d’ailleurs, mais il a dû s’en abstenir en raison de l’hostilité des musulmans pour les incroyants.

Notre journaliste conclut « À Éphèse, haut lieu de l’apostolat de saint Paul, c’est ce lien que Benoît XVI a voulu célébrer en visitant la maison où vécut la Vierge Marie, en cette ville où un concile, en 431, a défini la maternité divine. »

Aujourd’hui c’est aussi une fête de la Vierge Marie : l’immaculée Conception. C’est la fête des lumières à Lyon qui fêtait chaque année cette fête par d’innombrables lumières.

7.12.06

Gratuit sur Internet : la charte de la Cour de Cassation

Charte de la Cour de Cassation

http://www.courdecassation.fr/IMG/File/charte_procedure_justiciables_1.pdf

Sous l’égide de Monsieur Guy Canivet Premier Président de la Cour de Cassation vient d’être publiée sur Internet la « Charte de la Procédure devant la Cour de Cassation »

Il s’agit d’un document de quatre-vingt sept pages qui guide dans le détail le justiciable devant la Cour.

La mesure la plus spectaculaire pour un internaute, c’est la promesse qu’à brève échéance, le justiciable, par un code secret pourra accéder à la procédure le concernant pendante devant la Cour.

Il pourra même obtenir une copie de la décision, une fois celle-ci rendue.

Le document dit que cela sera opérationnel à partir de juin 2006.

Il semble que le document ait péché par optimisme, puisque la consultation, sauf erreur de ma part, n’est toujours pas possible. Disons que cela est imminent.

Ce document est passionnant puisqu’il répond à bon nombre de questions sur la procédure dont :

- quand former un pourvoi ?

- comment former un pourvoi ?

- quelle est la portée de la décision rendue ?

Le chapitre IV est intégralement consacré aux avocats à la Cour de Cassation, leur fonctions. Vous aurez même la liste des avocats à la Cour de Cassation dans la brochure.

Je ne saurais trop conseiller aux internaute de se procurer ce document gratuit, très clair. Il pourra être utile à tout les éventuels justiciables, c’est-à-dire à tout le monde.

3.12.06

L'Europe et le christianisme selon Benoît XVI dans son discours de Ratisbonne

"Cet intime rapprochement mutuel ici évoqué, qui s'est réalisé entre la foi biblique et le questionnement philosophique grec, est un processus décisif non seulement du point de vue de l'histoire des religions mais aussi de l'histoire universelle, qui aujourd'hui encore nous oblige. Quand on considère cette rencontre, on ne s'étonne pas que le christianisme, tout en ayant ses origines et des développements importants en Orient, ait trouvé son empreinte décisive en Europe. À l'inverse, nous pouvons dire aussi : cette rencontre, à laquelle s'ajoute ensuite l'héritage de Rome, a créé l'Europe et reste le fondement de ce que, à juste titre, on appelle l’Europe. "

A dit Benoît XVI à Ratisbonne.

[quote]Avant de parvenir aux conclusions auxquelles tend ce raisonnement, il me faut encore évoquer brièvement la troisième vague de déshellénisation, qui a cours actuellement. Au regard de la rencontre avec la pluralité des cultures, on dit volontiers aujourd'hui que la synthèse avec l'hellénisme, qui s'est opérée dans l'Église antique, était une première inculturation du christianisme qu'il ne faudrait pas imposer aux autres cultures. Il faut leur reconnaître le droit de remonter en deçà de cette inculturation vers le simple message du Nouveau Testament, pour l'inculturer à nouveau dans leurs espaces respectifs. Cette thèse n'est pas simplement erronée mais encore grossière et inexacte. Car le Nouveau Testament est écrit en grec et porte en lui-même le contact avec l'esprit grec, qui avait mûri précédemment dans l'évolution de l'Ancien Testament. Certes, il existe des strates dans le processus d'évolution de l'Église antique qu'il n'est pas besoin de faire entrer dans toutes les cultures. Mais les décisions fondamentales, qui concernent précisément le lien de la foi avec la recherche de la raison humaine, font partie de la foi elle-même et constituent des développements qui sont conformes à sa nature.[/quote]

Le lien entre culture européenne est infrangible : en ce que notamment cette culture établit un lien entre la foi et la recherche de la raison humaine, et que les décisions ecclésiales qui rendent ce lien infrangible font partie de la foi.

Remarque incidente pourquoi pas "raison humaine" ? au lieu de la locution "recherche de la raison humaine" qui est effectivement employée par Benoît XVI ? Parce qu'il est impossible de définir autrement que "recherche" du rationnel, la tension vers ce "rationnel", le rationnel étant sujet à constants approfondissements ou rectifications. Fin de la remarque incidente.


L'esprit grec qui est devenu l'esprit européen, qui a donné la culture européenne est donc nécessairement lié au christianisme. C'est le corollaire selon moi de ce qu'il est impossible de briser le lien entre culture grecque et foi, si l'on veut garder la foi chrétienne.

Le développement de la foi implique nécessairement, par la nature même de la foi, l'adoption de la culture grecque, c'est-à-dire, la recherche de la vérité par la raison. En d'autres termes, il n'est pas possible d'avoir la foi et de renoncer à l'usage de la raison et cela dans les questionnements fondamentaux, dont le principal semble bien être "pourquoi en est-il ainsi ?"

[quote]Depuis longtemps, l'Occident est menacé par cette aversion pour les interrogations fondamentales de la raison et il ne pourrait qu'en subir un grand dommage. Le courage de s'ouvrir à l'ampleur de la raison et non de nier sa grandeur – tel est le programme qu'une théologie se sachant engagée envers la foi biblique doit assumer dans le débat présent. « Ne pas agir selon la raison, ne pas agir avec le Logos, est en contradiction avec la nature de Dieu » a dit Manuel II à son interlocuteur persan, en se fondant sur sa vision chrétienne de Dieu. Dans ce grand Logos, dans cette amplitude de la raison, nous invitons nos interlocuteurs au dialogue des cultures. La retrouver nous-mêmes toujours à nouveau est la grande tâche de l'Université.[/quote]

Et le dialogue des cultures qui est impossible si l'on s'en tient au positivisme, redevient à l'ordre du jour si l'occident ne renonce plus à traiter les grands questions au moyen de la raison, sans d'ailleurs négliger l'apport des sciences et de l'esprit moderne, lequel ne peut constituer qu'un socle pour les questionnements plus élevés. Car les cultures non-européennes attendent, de la part des Européens, des réponses rationnelles à leurs questionnements "métaphysiques" que le positivisme est incapable de donner, ou plus précisément, qu'il se refuse à donner.

Benoît XVI appelle ainsi la culture européenne et donc chrétienne à réinvestir par l'usage de la raison les questions fondamentales posées par la philosophie et la théologie.

Reste à se demander si selon Benoît XVI, l'intellectualisme thomiste est toujours la réponse ? A mon avis oui, puisqu'il permet de se poser la question au moyen de la raison, se poser la question des "pourquoi ?" et non plus seulement du "comment ?"

Cependant Benoît XVI ne tranche pas la question, il semble qu'il s'en tienne à ce précepte adressé à la culture européenne de revenir, de croire à la raison, de la croire capble de répondre à des questions fondamentales, celles qui répondent à "pourquoi ?"

Les citations sont issues du "discours de Ratisbonne" du 12 septembre 2006, traduction Zenit, consultable ici :

http://www.zenit.org/french/

1.12.06

La HALDE contre les droits de l'homme

La loi instituant la HALDE serait prétendument issue de la directive du 29 juin 2000 : libellé ainsi : Article 19 de la loi n° 2004-1486 du 30 décembre 2004 « En matière de protection sociale, de santé, d'avantages sociaux, d'éducation, d'accès aux biens et services, de fournitures de biens et services, d'affiliation et d'engagement dans une organisation syndicale ou professionnelle, y compris d'avantages procurés par elle, ainsi que d'accès à l'emploi, d'emploi et de travail indépendants ou non salariés, chacun a droit à un traitement égal, quelles que soient son origine nationale, son appartenance ou non-appartenance vraie ou supposée à une ethnie ou une race. » Ce qui est normal.

Or on constate que la HALDE introduit une inégalité de traitement puisqu’il ne s’agit plus de traitement égal, mais d’égalité des chances. Cette notion d’égalité des chances introduit une idée en réalité d’inégalité. Il ne peut y avoir une « égalité des chances » car tout dans la vie de chacun est nécessairement différent. L’âge, le sexe, la condition constituent des inégalités de chances. Les chances pour qu’un homme allaite un enfant est nulle : comment fera-t-on pour qu’il y ait égalité des chances entre l’homme et la femme ?

On doit traiter évidemment également les choses égales. Les hommes étant pas nature égaux, personne ne peut à bon droit refuser une prestation sous prétexte de différence sans rapport avec qui est recherché. Si l’on cherche une nourrice, il faudra bien que ce soit une femme. S’il s’agit de vendre du pain, il faut le vendre à tout homme qui en offre le prix.

Donc ce critère d’égalité des chances introduit une inégalité, une « discrimination positive » ; car l’égalité des chances n’est pas dans la nature, il faut donc traiter inégalement les gens pour leurs permettre d’avoir une « égalité des chances ».

La HALDE est ainsi un juridiction officiellement partisane.

Article 7 : « La haute autorité assiste la victime de discrimination dans la constitution de son dossier. Elle aide la victime à identifier les procédures adaptées à son cas. » Elle ne peut aider personne à se disculper de l’accusation ; mais elle doit aider celui qui se plaint, peut-être à tort.

Elle est fondamentalement contraire à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en son article : Article 11.

  1. Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées

La personne dénoncée n’est plus présumée innocente, mais présumée coupable puisqu’une autorité va prendre en main la cause d’un citoyen qui se sent victime, son adversaire est présumé coupable. Ils sont présumés victimes d’un présumé coupable.

Elle a un rôle antisocial en « jetant de l’huile sur le feu », cherchant à multiplier les contentieux.

Elle a ainsi le rôle officiel d’inquisition, de poursuite, de recherche totalement idéologique et non de justice. Elle est inégalitaire entre celui qui se plaint et celui contre lequel est instruit une plainte.

Prétendument administrative, elle a un rôle d’enquête et dénonce les crimes ou les délits au Procureur de la République. Elle peut proposer une médiation au cours de la quelle les propos tenus pourront donner lieu à poursuite pénale par dénonciation. Il y a confusion des pouvoirs administratifs et judiciaires et traitement inégal des citoyens.

Or la déclaration des droits de l’homme de 1789 dispose en son article 16 « Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution. »

Une amie me demandait en quoi la France se soviétisait : la preuve la HALDE. Comme en Union Soviétique l’Etat n’est plus neutre et égalitaire, mais vecteur d’une idéologie.

La HALDE est fondamentalement contraire aux droits de l’homme.

29.11.06

Contrairement à ce que prétendent les médias le pape n'a pas donné son avis sur l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne

Le pape ne souhaite pas l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne. Il n’a pas donné son avis sur cette question.

Contrairement à ce qu’annoncent les médias, le pape ne désire pas l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne.

Il a dit, lui ou son entourage, qu'il ne faisait pas de politique. Il est bien évident que le pape, par fonction ne peut avoir d’avis sur l’adhésion d’un pays à un organisme international.

Dans un discours, il a souhaité que la Turquie se rapproche culturellement de l'Europe par l'adoption d'une raison tolérante, qui promeut en même temps la liberté.

Il a souhaité aussi que l'Europe revienne à ses traditions chrétiennes et abandonne le laïcisme.

http://www.lefigaro.fr/international/20061129.FIG000000153_le_pape_ouvre_la_porte_de_l_europe_a_la_turquie.html

« Nous, Européens, devons revoir notre raison laïque, laïciste. La Turquie doit, en partant de son histoire et de ses origines, réfléchir avec nous à comment construire pour l'avenir ce lien entre laïcité et tradition, entre une raison ouverte, tolérante, qui a pour élément fondamental la liberté" La dernière phrase semble tronquée, il manque le complément de "entre".

Il n'a nullement parlé de l'adhésion de la Turquie à l'UE. Dire l'inverse est solliciter les textes, leur faire dire ce qu'ils ne disent pas. Le titre du Figaro est abusif.

Le texte même du discours distingue « nous Européens », de la Turquie. Il dit implicitement mais clairement que la Turquie n’est pas dans l’Europe.

Ce que le pape veut c'est faire de l'apostolat, mais l'apostolat du possible par le dialogue auprès des autorités turques. Dans cette perspective, il demande à la Turquie de prendre modèle sur l'Europe, au moins pour ce qui concerne raison et liberté. Dans un souci d'équilibre, il demande à l'Europe de revenir à sa tradition chrétienne et d'abandonner le laïcisme.

Ce n’est pas plus que ce qu’il toujours dit. C’est dans la ligne de ce qu’a écrit Paul VI dans l’encyclique Ecclesiam Suam. Rien de nouveau dans le discours du pape, du moins rien qui bouleverse ce qu’il a dit jusqu'à aujourd'hui.

28.11.06

Projet de loi sur les tutelles des majeurs : danger

Présenté le 28 novembre 2006 en conseil de Ministre un projet de loi réformant les mesures de protection, surtout celles concenant les majeurs handicapés.

http://www.legifrance.gouv.fr/html/actualite/actualite_legislative/exp_protection_majeurs.htm

Un projet de loi de réforme des mesure de protection des majeurs est présenté au Parlement. Il devrait être voté par les parlementaires

Il est étrange de lire dans l’exposé des motifs de ce projet que le projet aura des conséquences. Les verbes sont conjugués au futur comme si les députés et les sénateurs devaient évidemment et certainement voter le projet de loi préparé par la Chancellerie (Ministère de la Justice).

Par politesse, si ce n’est par prudence, il semblerait normal d’assortir ces futurs de précautions oratoires du genre « si les parlementaires suivent le gouvernement ». Bon, la politesse se perd, même à la Chancellerie. Il n’est pas étonnant qu’elle soit un lointain souvenir ailleurs…

Parmi les réformes proposées par le gouvernement : une mesure consistant pour toute personne de désigner la personne qui s’occupera du patrimoine et du mandataire.

« Tout d’abord, il sera désormais possible, pour toute personne capable, de désigner le curateur ou le tuteur, au cas où une mesure judiciaire de protection juridique la concernant devrait être prononcée. Ce choix s’imposera au juge à moins que la personne désignée refuse sa mission ou soit dans l’impossibilité de l’exécuter ou encore si l’intérêt supérieur du majeur commande de l’écarter (article 448 premier alinéa).

Cette même possibilité sera ouverte aux parents d’un enfant handicapé et qui en assument la charge. Ils pourront choisir son curateur ou son tuteur dans le cas où, devenu majeur, l’enfant devrait être placé en curatelle ou en tutelle. Cette possibilité répond à la demande des parents d’enfant handicapé qui s’inquiètent de leur avenir pour le jour où ils ne seront plus présents ou aptes et qui souhaitent pouvoir organiser à l’avance la protection juridique de leur enfant (article 448 deuxième alinéa). »

Actuellement en effet, seule la survenance d’un handicap permettait de mettre en œuvre la mesure de protection et il est vrai que les parents d’enfant handicapés ne peuvent pas dans le régime actuel organiser la mesure de protection pour le cas où il disparaîtraient avant leurs enfants. Si le projet de loi est adopté, il sera possible de prévoir à n’importe quel moment de la vie qu’en cas d’impossibilité de gérer ses propres biens et ses propres intérêts, telle personne sera chargée de gérer. Ce choix s’imposera au juge, sauf nécessité bien sûr. Mais le juge pourra-t-il juger d’un inconnu ?

Cela sera certes bel et bon dans beaucoup de cas, mais pourra susciter beaucoup d’abus, de notre temps où les personnes âgées sont souvent maltraitées. Le mandat notarié produira effet au moyen d’un certificat médical établi par un médecin de la liste établie par le Procureur et remis au greffier. Bonjour les abus, car ce mandat pourra permettre la vente des biens ! sans autre contrôle que celui du notaire. Ouf !

On n’est jamais sûr de personne et même pas de soi-même : comment pourra-t-on désigner une personne qui peut très bien changer et d’ange de dévouement se transformer en monstre ! et dans ce cas, le contrôle du juge ne sera qu’éventuel, ne se fera qu’a posteriori et n’aura effet, dans le meilleur des cas que quelques mois après. Le patrimoine aura eu le temps de disparaître.

Finalement le mandat établi par un avocat présentera plus de garantie car le mandataire ne pourra vendre les biens de la personne, ou alors un mandat notarié, mais restrictif. Il faut savoir que donner mandat de « disposer » (en pratique surtout vendre ou engager le bien) sera très dangereux.

Je suis pessimiste et pense que les vieux seront moins bien protégés et que beaucoup de drames se produiront. Les héritiers aussi n’auront souvent que leurs yeux pour pleurer ou alors il leur faudra s’engager dans ces procédures longues, coûteuses et aléatoires.

27.11.06

Eviter les drames du foot ball

Les médias donnent une version officielle qu'il est strictement interdit de contester sous peine d'être taxé de racisme et d'antisémitisme.

Moi j'y vois deux morales :

1) Les médias et les autorités ont une version officielle quelques minutes après le drame. Tout procès, toute contestation devient péché mortel. On peut tranquillement insulter les morts, il est même obligatoire de le faire, dans certains cas. Le "quart d'heure de la haine" dure beaucoup plus longtemps qu'un quart d'heure. Il est renouvelé plusieurs fois par jour.

2) Le foot, au moins dans sa version médiatique et friquée, devrait être interdit au lieu d'être constamment porté au nues par les médias. Tout ce bazar de fric, de magouilles et de folies a pour prétexte de voir des gars taper dans un ballon ! A noter, ici la mixtité n'est plus obligatoire, le féminisme interdit, le chauvinisme est encouragé, c'est l'exutoire officiel de la chiraquie.

A quand des équipes mixtes, et internationales, basées sur une marque, ou, encore mieux, une cause humanitaires ? On aurait par exemple l’équipe mondiale de lutte contre la faim, l’équipe mondiale de lutte contre le sida, de lutte pour la paix dans le monde etc. Les femmes auraient le poste de gardiens de buts et d’avant-centre. Les mamans seraient supportrices et leurs fils ne seraient pas autorisés à se séparer d’elles pendant toute la soirée du match.

Comme ça on éviterait les troubles de fin et de début de matchs. Les bénéfices seraient versés à des organisations charitables dûment contrôlées. Tout le monde serait heureux et on danserait la ronde à la fin de chaque match.

24.11.06

Toi, ce petit dieu

Je dois d'abord confesser un vol : voici quelques années un livre était paru contre l'avortement et il avait pour titre : "Toi, ce Petit dieu". J'ai repris malignement ce titre pour ce post, j'en rougis de honte !

C'est dans l'Ecriture que nous sommes des dieux :

Deut. X, 17

17 Car Yahweh, votre Dieu, est le Dieu des dieux, le Seigneur des Seigneurs, le Dieu grand, fort et terrible, qui ne fait point acception des personnes et qui ne reçoit point de présent,

2 Chron. II, 4

« 4 La maison que je vais bâtir doit être grande, car notre Dieu est plus grand que tous les dieux. »

Psaume 82 (Vulg. LXXXI)

82 Cantique d'Asaph.

2 Dieu se tient dans l'assemblée du Tout-Puissant ;
au milieu des dieux il rend son arrêt : (…)
6 " J'ai dit : Vous êtes des dieux,
vous êtes tous les fils du Très-Haut.
7 Cependant, vous mourrez comme des hommes,
vous tomberez comme le premier venu des princes. "
8 Lève-toi, ô Dieu, juge la terre,
car toutes les nations t'appartiennent.

Jean X :

33.Les Juifs lui répondirent: "Ce n'est pas pour une bonne œuvre que nous vous lapidons, mais pour un blasphème, et parce que, étant homme, vous vous faites Dieu;
34.Jésus leur répondit: "N'est-il pas écrit dans votre Loi: J'ai dit: vous êtes des dieux?
35.Si la Loi appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et si l'Écriture ne peut être anéantie,
36.comment dites-vous à celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde: Vous blasphémez, parce que j'ai dit: Je suis le Fils de Dieu? »

Ce qui fait que cette vérité n’est pas souvent exprimée dans la Bible, c’est que dans l’Antiquité, Dieu est préoccupé par l’idolâtrie. Il est horrifié par ce fait que des dieux se prosternent devant de la matière inerte (de l’or, de la pierre) des idoles qu’ils prend pour des dieux. Donc la lutte contre l’idolâtrie où Dieu insiste pour bien faire comprendre à ses dieux que rien n’est au-dessus d’eux hormis Lui et surtout pas des statues faites de main d’homme !

Aujourd’hui où le progrès de l’esprit humain rend vaine la crainte de l’idolâtrie (aucun peuple au monde n’est idolâtre) on peut dire plus librement que, fait à l’image de Dieu, l’être humain est un dieu, comme Dieu n’a pas craint de l’exprimer dans l’Ecriture.

C’est dire la dignité de l’homme ! Et ce qui est le plus à craindre, ce n’est pas que les dieux s’enorgueillissent, mais qu’il ne saisissent pas assez leur grandeur et leur dignité. Si nous somme des dieux, des filles et fils adoptifs de Dieu, quelle dignité, mais aussi quelle charge, une charge toutefois douce et légère !

Cette charge comprend l’obligation de tout dominer, y compris nos défaut et nos fautes, par fusion avec la volonté de notre Père. D’où la citation de « l’Imitation de Jésus-Christ » (Thomas a Kempis) où Jesus nous invite à tout dominer et la gêne que l’on éprouve en voyant « Passion » de Mel Gibson où Jésus est dominé.

C’est pourquoi « la valeur de votre philosophie se mesure à votre patience », comme le dit je ne sais plus qui…

23.11.06

L’abbé Fouard (1837 – 1903), confirme Ratisbonne.


Dans ma bibliothèque, j’ai trouvé un livre sur les « traditions provençales » écrit par le Père Jenatton, « capitaine de chasseur alpin » (sic) aux Editions « les Livres Nouveaux de Paris », sans doute une édition à compte d’auteur.
Ce livre paru en 1940 a été écrit contre l’antisémitisme. Sa thèse principale, c’est que la Gaule dès le premier siècle et même avant est en relation avec la culture juive et la culture grecque et que donc la culture juive fait partie de la culture gauloise depuis plus de deux millénaires. Il en déduit qu’il n’y a pas lieu de s’étonner que les traditions provençales soient vraies. Les traditions provençales, c’est celle concernant en particulier sainte Marie-Madeleine.
Pour illustrer sa thèse, notre P. Jenatton cite avec honneur « l’abbé Fouard », en omettant de donner les références du texte ! Nous avons heureusement Internet, car pour moi l’abbé Fouard était un inconnu.
Curieusement ce sont les anglo-saxons qui rééditent des traductions anglaises de l’œuvre de l’abbé Fouard et ce sont encore eux qui donnent sa biographie dans la « catholic encyclopedia » Pour ses œuvres dans l’original écrites en français, il n’existe que des livres d’occasion et « Gallica » ne connaît pas « l’abbé Fouard » ! Heureusement que nous avons les anglophones pour sauver la culture française !
Alors, je ne vous fait plus attendre voici un court extrait de « l’abbé Fouard » cité par Jennaton :
« Josèphe (1) n’a probablement rien outré en faisant cette peinture de l’influence du judaïsme : « DEPUIS LONTEMPS IL EST DE MODE, MEME DANS LE PEUPLE, D’IMITER NOTRE PIETE ; NULLE VILLE GRECQUE OU BARBARE, NULLE NATION OU N’AI PENETRE L’USAGE DE RESPECTER LE SABBAT, OU NOS JEUNES, NOS FLAMBEAUX ALLUMES, NOTRE ABSTINENCE DES VIANDES DEFENDUES NE SOIENT UNE COUTUME RECUE. ON S’EFFORCE D’IMITER NOTRE CONCORDE, NOTRE GENEROSITE, NOTRE ACTIVITE DANS LES ARTS, NOTRE COURAGE A TOUT SOUFFRIR POUR LA LOI. CE QU’IL Y A DE PLUS ADMIRABLE, C’EST QUE, SANS NUL CHARME INTRINSEQUE, LA LOI A EU CETTE PUISSANCE . ELLE S’EST REPANDUE CHEZ TOUS LES HOMMES COMME DIEU DANS LE MONDE. »
Et, poursuit l’abbé Fouard : « Le seul point où Josèphe excède est de refuser à la loi tout attrait. Aux sens, il est vrai, elle offrait peu de séduction ; mais pour les âmes nombreuses qui désespéraient les ténèbres du paganisme, c’était l’éclat du jour ent’ouvrant une nuit sombre. »
L’abbé Fouard a écrit en réponse à E. Renan, il veut donc lutter contre le paganisme de Renan. Renan considérait que le judaïsme s’était dressé contre les coutumes des peuples.
Dans « Marc-Aurèle ou la fin du monde Antique » Renan écrit : « C'est par la nouvelle discipline de la vie qu'il introduisait dans le monde que le christianisme a vaincu. Le monde avait besoin d'une réforme morale ; la philosophie ne la donnait pas : les religions établies, dans les pays grecs et latins, étaient frappées d'incapacité pour l'amélioration des hommes. » Il voit le christianisme comme quelque chose d’entièrement nouveau qui cherche à « vaincre » le monde païen ! Josèphe le contredit et l’abbé Fouard le rappelle. Le monde païen antique du premier siècle était fortement judaïsé.
Cette lente pénétration de la loi juive dans le peuple (gaulois en l’occurrence pour ce que veut démontrer le P. Janneton qui lutte contre l’antisémitisme) n’a pu selon toute vraisemblance que se faire en plusieurs générations donc probablement en plusieurs siècles, or Josèphe écrit au premier siècle…
Il est donc bien absurde de voir le monde païen d’un côté, et le monde juif de l’autre comme deux mondes étanches, sans communication l’un avec l’autre. Au contraire, il s’agit de deux mondes qui s’influencent l’un l’autre jusqu’à opérer une synthèse dans le christianisme, où la foi juive rencontre et domine la philosophie grecque qui va devenir son instrument jusqu’à devenir l'une et l'autre indissociables.
Les attaques de Renan contre l’esprit « sémite » dans la « Réforme Intellectuelle et Morale » tombe à faux, car la France est « sémite » depuis plus de deux millénaires.
Nous revoici donc au mois de septembre 2006 à Ratisbonne.
(1) Yossef ben Matityahou (en hébreu, « Joseph fils de Matthias ») est un historien juif hellénistique, né en 37 et mort vers l'an 100. (Tiré de Wikipedia Josèphe est donc un judéo-hellène. Un homme de culture qui a laissé une œuvre d’historien considérable, mais aussi de mémorialiste, sur la destruction de Jérusalem en l’an 70, période pendant laquelle il joua un rôle politique modéré qui le fit considérer comme "traitre")

21.11.06

Liberté religieuse et liberté absolue de conscience

Liberté religieuse et liberté absolue de conscience.

http://www.lefigaro.fr/debats/20060819.FIG000000440_dans_notre_pays_le_debat_public_doit_renouer_avec_l_esprit_des_lumieres.html

« La démarche initiatique et symbolique propose un langage commun. Il n'y a pas de pensée maçonnique, d'opinion maçonnique, de doctrine maçonnique : il y a des individus qui se construisent leur propre regard. »

Jean-Michel Quillardet (Grand maître du Grand Orient de France) Publié dans le Figaro le 19 août 2006.

Un "langage", le terme est sans doute pris dans l’acception de « manière de parler propre à un groupe social ou professionnel » (Petit Larousse 2006).

Mais un langage suppose une doctrine commune, des connaissances transmises par une profession. Monsieur Quillardet ne veut pas que cela soit appelé doctrine, ou « vérité ». Car il voue au mépris les doctrines et « vérités » des religions.

Pourtant, qu’est-ce qu’un « langage commun » qui n’exprime pas une doctrine ? Il ne suffit pas de vouloir pour que l’enchantement opère, pour que les mots changent la chose.

Dire que l'on n'a pas de doctrine, c'est en avoir une. Comme dire que l'on ne veut pas de philosophie, c'est encore philosopher a dit à peu près Aristote. Refuser toute "vérité" et toute "doctrine", c'est en avoir une, même si l'on prend la précaution de l'appeler "langage commun".

Donc la franc-maçonnerie a une philosophie, et une morale qui découle de cette philosophie.

La doctrine maçonnique c’est la « liberté absolue de conscience » Ce qui compte ce n’est pas une doctrine mais, exprimés par un langage commun, un regard, une culture… pas une « vérité ». Car l’homme est absolument libre, sa conscience ne dépend de rien ni de personne. Il n’est pas un dieu, il est Dieu.

Je dirais plutôt l'homme est un dieu, il n'est pas Dieu.

A la lumière des textes des papes (y compris Quas Primas sur la Royauté sociale de Jésus-Christ), on peut voir que la liberté est un principe catholique, un principe individuel et social.

Mais comment comprendre cette double liberté ?

Pour parler de "liberté" on peut envisager deux points de vue. La liberté intérieure, dans l’âme de l’homme là où personne ne pénètre, d'une part et, d'autre part, la liberté sociale qui est celle qui règne dans les relations entre les hommes.

La liberté de la morale individuelle d'une part et le point de vue de la morale sociale d'autre part, c'est ce que je distingue.

M'inspirant de Dignitatis Humanae, voici ce que je pense :

Du point de vue de la morale individuelle, l'homme n'est pas libre à l'égard de la vérité. Il n'est pas obligé de la trouver, mais il est obligé de la chercher, et la trouvant, de s'y reposer.

Avoir la "vérité", détenir la "vérité" n'est pas le problème. D’ailleurs notre pape Benoît XVI a dit, me semble-t-il, qu’il était préférable de dire que l’on devait tendre vers la vérité plutôt que de dire qu’on l’avait trouvée et encore moins qu’on devait la trouver. Il n’est donc pas tout à fait dans l’ordre de dire « j’ai la vérité », si l’on veut rester conforme à la morale de Benoît XVI, mais plutôt « je pense avoir trouvé la vérité sur cette question, et, en tout cas, je tends de tout mon être vers la vérité. » En ce sens d’ailleurs, la doctrine maçonnique, qui est visiblement issue de la doctrine chrétienne, a aidé à approfondir le mystère chrétien, à en affiner la perception.

Pourtant du fait que nous sommes des "dieux" (comme le dit à plusieurs reprises l'Ecriture), nous jouissons d'une vraie liberté intérieure, qui nous laisse choisir les moyens personnels de notre route vers l'Amour. La liberté intérieure, la liberté de conscience n'est donc pas un vain mot pour un catholique, mais cette liberté n'est pas absolue.

Du point de vue social en matière de religion, c’est la liberté religieuse qui consiste dans la mesure du bien commun, à pouvoir exprimer, seul ou en groupe, librement ses opinions religieuses. (Voir Dignitatis Humanae)

Parce que personne n'est absolument certain d'être dans la vérité, parce qu'aussi la dignité de la personne humaine le demande, il ne doit pas y avoir de contrainte en religion.

Mais cette liberté n’est pas la « liberté absolue de conscience », elle est la « liberté religieuse », c’est toute la nuance, ou peut-être le gouffre entre maçonnisme et catholicisme.

La suite de mes réflexions dans un prochain post.

10.11.06

Liberté et bien deux notions indissociables

Si l'on prend comme principe la "liberté" des francs-maçons, qui est une liberté absolue de l'être humain, même par rapport à la vérité connue et à la morale, il n'existe aucun argument, du moins doctrinal, contre l'idéologie homosexuelle.


http://lesalonbeige.blogs.com/

C'est exactement la problématique de F. Bayrou qui ne veut pas entendre parler de religion ou de morale en politique. "Je ne mélange pas l'ordre de la loi et la conception que chacun se fait de la morale. [...]" dit Bayrou dans Famille Chrétienne.

Il réclame de l'homme que sa morale, sa vérité personnelles d’un côté ; l'ordre de la loi de l’autre, soient deux domaines tout aussi arbitraires. C’est du volontarisme comme disent les moralistes. Deux choses sans communication coexisteraient dans le même esprit. Ces deux choses ne sont unies que par la volonté commune de ne reconnaître aucun bien. L’être humain est invité à vivre par delà le bien et le mal. Cette doctrine est terrifiante, inhumaine.

A l'inverse la doctrine du bien commun et de la dignité de l'homme concilie la juste liberté, avec une donnée objective et obligatoire : le bien commun dont il est impossible de s'affranchir en politique.

Le bien, qui est le but de toute la morale, s'impose à tous, y compris au législateur.

Comme l'a écrit PEF hier sur le Salon Beige "Il aura fallu arriver à notre époque pour entendre des édiles refuser cyniquement de mélanger l'action publique et la morale." Je crois savoir que Monsieur Bayrou est professeur de philosophie. Or parmi les philosophes Nietzsche continue ses ravages dans de nombreux esprits (dont d’ailleurs parfois ceux de « catholiques tradis »).

Monsieur Collin dans l’Homme Nouveau touche le problème central de la république. Il semble aujourd’hui qu’elle vive, comme Monsieur Bayrou ou Monsieur Chirac du volontarisme maçonnique, à mon avis une réforme intellectuelle et morale réclame qu’elle se fonde sur une morale du bien qui fonde la loi, jointe à une liberté sociale en matière de religion et de philosophie.

Cet examen de conscience ne concerne pas seulement la république, hélas ! Nous autres aussi devons faire notre examen de conscience à ce propos.

Il est opportun de (re)lire sur ce sujet le discours de Ratisbonne du 12 septembre 2006 et Dignitatis Humanae de Vatican II. Deux textes dont il convient de scruter le sens.

1.11.06

Le bruit le jour est-il permis s'il gêne les voisins ?

Le bruit diurne.

Près de chez moi, le maire a fait édifier une maison de village qui comporte une soufflerie sans doute pour l’aération. Cette soufflerie marche de jour et de nuit. Elle empêche d’avoir le calme.

On pourrait se demander si le bruit diurne est licite.

Du point de vue de la loi, le bruit diurne est licite sauf s’il est émis en vue de « troubler la tranquillité d’autrui » (article 222-16 du Nouveau code pénal) Donc ce n’est pas licite même pendant le jour de faire du bruit dans le seul but d’embêter son voisin.

Mais est-il licite dans tous les autres cas, où l’on bricole, l’on fait le ménage etc. ?

Il ne semble pas. Le bruit, même léger, même normal peut devenir illicite et donner lieu à dommages-intérêts, s’il est abusif.

On a le droit de faire du bruit chez soi, mais il ne faut pas en abuser. Et même il faut être encore plus restrictif. La cour de Cassation dans un arrêt de 1969 a décidé, en cassant un arrêt d’une Cour d’Appel qui avait jugé que les bruits ne résultaient pas d’un usage abusif et donc étaient licitée, la Cour de Cassation donc décide :

« qu'en se déterminant par de tels motifs sans rechercher si l'usage, même normal, de son appartement par Y, n'avait pas eu pour effet de créer pour X, des troubles dépassant les inconvénients normaux du voisinage, la cour d'appel n'a pas donné de base légale a sa décision »

Ainsi le juge doit rechercher, même s’il constate qu’il n’y a pas abus, si le bruit ne dépasse pas « les inconvénients normaux du voisinage ».

Ce n’est pas une faute, ni même un abus qui sont recherchés, mais seulement si le résultat (« l’effet » dit la Cour) du voisinage n’a pas d’inconvénients anormaux. La faute serait constituée par l’abstention du voisin de limiter les bruits qui émanent de chez lui. C’est donc une conception large du bruit illicite ouvrant droit à dommages-intérêts qui est consacré par la jurisprudence.

Et puis sans qu’il soit besoin de parler de droit, les convenances, l’amitié normale entre voisins devrait rendre chacun très délicat, même le jour.

31.10.06

La Corrida n'est que tolérée

En France les mauvais traitements à animaux sont réprimés par la loi. Normalement la corrida devrait être interdite. Elle est tolérée en raison des coutumes de certaines régions du sud. Les autorités ne disent rien parce que l'interdiction amènerait des troubles.

Art. 521-1 du Code Pénal : "Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en
captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.
A titre de peine complémentaire, le tribunal peut interdire la détention d'un animal, à titre
définitif ou non.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux
lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus
applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être
établie. (...)"

Antenne 2 prévoit de consacrer une de ses émissions à la corrida. Ce sera une émission en faveur de la corrida.

Le blog de Marie a relayé cette info

Message de Jean-Pierre Garrigues, président du CRAC

Chers amis de combat,

Nous avons appris samedi par Joël Lunel, adhérent du CRAC et responsable du comité FLAC de Tarascon que France 2 se prépare à diffuser la semaine prochaine un "feuilleton" d'un genre très particulier. Après vérification à la source, voici ce que nous pouvons écrire :

Du 30 octobre au 3 novembre, chaque jour, durant une dizaine de minutes, un reportage sur le jeune tortionnaire de taureaux arlésien Mehdi Savalli va être diffusé au 13 heures de France 2, présenté par Élise Lucet. C'est pour nous intolérable et inadmissible qu'une chaîne de service public fasse l'apologie de la barbarie des arènes. Nous devons être nombreux à protester, plusieurs fois par jour à partir de maintenant, en les inondant de courriers, téléphones, mails leur demandant l'annulation de la diffusion, ou, tout au moins, au minimum l'intervention d'un invité abolitionniste en fin de journal, qui apporterait la contradiction et rétablirait la vérité sur la corrida et mettrait au jour les souffrances infligées aux taureaux et la mort donnée en spectacle, y compris devant de jeunes enfants. Notre président d'honneur, Morad El Hattab, est prêt à s'y rendre s'il y est invité, ce qui, sous notre pression continue, ne nous apparaît pas impossible. France 2 doit faire preuve de probité et le recevoir.

Ceci n'est pas une lettre type, mais ces éléments mentionnés peuvent vous aider à rédiger la vôtre. Nous pensons qu'il est préférable que chacun personnalise ses envois. Nous insistons fortement sur la courtoisie avec laquelle vous vous devez d'exprimer votre indignation : insultes et injures cèdent à la facilité et nuisent systématiquement à notre combat.

UN GRAND MERCI PAR AVANCE POUR VOTRE PARTICIPATION! IL FAUT AGIR TOUS LES JOURS ET PLUSIEURS FOIS PAR JOUR. MERCI DE REDIFFUSER CE MESSAGE AU MAXIMUM !

Pour l'équipe
Jean-Pierre Garrigues
Président du CRAC

Pour réagir auprès de France 2 :

contact@france2.fr

Moi, j'ai écrit ce mail :

Madame, Monsieur,

Alerté par le CRAC, je me permets de vous écrire car Il semble que votre antenne 2, s'apprête à diffuser une oeuvre de propagande en faveur de la corrida.

La corrida est tolérée dans les régions où cette barbarie n'a pu être interdite en raison d'habitudes perverses immémoriales.

Ces spectacles où les animaux sont maltraités et les hommes prennent des risques sans utilité ne sont que tolérés, il est donc illicite de vouloir en faire l'apologie au plan national.

Je vous prie en conséquence de déprogrammer ces séquences qui n'ont pas à être diffusées en particulier par une chaîne qui vit de la redevance obligatoire.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur mes meilleurs sentiments.

Denis Merlin

Voici ce que j'ai écrit à la chaine de télévision qui n'a pas le droit de faire de la propagande pour une activité seulement tolérée et contraire aux lois pénales générales.

24.10.06

Remarques sur l'inteview de Monsieur Raphaël Lellouche sur le discours de Ratisbonne du 12 septembre 2006

Monsieur Lellouche, agrégé de philosophie et docteur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales se livre dans une interview que l’on peut retrouver ici :

http://www.fahayek.org/gazette/imagesup/lellouche_ratisbonne.pdf

À une critique du discours du pape. Il fait justice d’un certain nombre d’accusations dont notamment celles qui prétendaient que le pape déclarait la guerre à l’islam, voire, plus simplement, le critiquait. Il met en évidence que l’intention du pape est une intention de dialogue. Dans son discours, le pape, selon M. Lellouche, voulait mettre en évidence les conditions préalables à la mise en œuvre du dialogue interculturel. Monsieur Lellouche fait justement observer que le socle du dialogue selon le pape n’est pas, comme le rêve Monsieur Chirac, un abandon total de tous principes, mais au contraire un dialogue « de fermeté » et à « principe ». Le pape observe que le dialogue doit nécessairement être fondé sur la raison. Raison qui est le seul mode de communication entre humains.Selon Monsieur Lellouche il existe une tendance de l’islam rationaliste. Il est donc possible de dialoguer sans demander l’apostasie en se dialoguant avec les tenants de cette tendance musulmane.

Là où l’on ne peut plus suivre Monsieur Lellouche, c’est lorsqu’il craint que le pape exclue le judaïsme du christianisme et qu’il n’y voie qu’une raison grecque.

Il rappelle ainsi que, selon lui, « une partie du clergé catholique allemand tentait de développer une théologie « aryenne », c’est-à-dire, justement, purement grecque et déjudaïsée. On connaît l’importance de la « nostalgie de la Grèce » dans l’esprit allemand. Je reste simplement attentif (…) »

Il serait bon que Monsieur Lellouche cite des noms représentants « cette partie du clergé catholique » des noms, des noms ! Moi, je vois plutôt des évêques allemands qui se sont opposés à Hitler. Par exemple : Clemens August von Galen (1878-1946)

Mais d’autre part, je crois que les craintes de Monsieur Lellouche sont vaines, en raison même de la nature de l’exposé du pape. Je cite le discours du pape au moment où il va expliquer historiquement la « rencontre » entre la foi et la raison :

« Ainsi, malgré toute la dureté du désaccord avec les souverains grecs, qui voulaient obtenir par la force l'adaptation au style de vie grec et à leur culte idolâtre, la foi biblique allait intérieurement, pendant l'époque hellénistique, au-devant du meilleur de la pensée grecque, jusqu'à un contact mutuel qui s'est ensuite réalisé en particulier dans la littérature sapientielle tardive. Aujourd'hui, nous savons que la traduction grecque de l'Ancien Testament réalisée à Alexandrie - la "Septante" - est plus qu'une simple (un mot qu'on pourrait presque entendre de façon assez négative) traduction du texte hébreu: c'est en effet un témoignage textuel, qui a une valeur en lui-même, et une étape spécifique importante de l'histoire de la Révélation, à travers laquelle s'est réalisée cette rencontre d'une manière qui a eu une signification décisive pour la naissance du christianisme et sa diffusion. Fondamentalement, il s'agit d'une rencontre entre la foi et la raison, entre l'authentique philosophie des lumières et la religion. En partant de la nature intime de la foi chrétienne et, dans le même temps, de la nature de la pensée grecque qui ne faisait désormais plus qu'un avec la foi, Manuel II pouvait dire: Ne pas agir "avec le logos" est contraire à la nature de Dieu. »

L’événement historique que Benoît XVI mentionne est la traduction de la Bible par les Septantes, traduction par des savants juifs. Or ces savants juifs, « malgré la tyrannie » des Grecs, vont intérieurement, par un mouvement intérieur, (donc nullement imposé par les Grecs) aller au-devant du meilleur de la pensée grecque. Donc, ces juifs continuaient à en rejeter les éléments contestables. Mais cette œuvre est une œuvre initialement juive dont les chrétiens seront les héritiers. Et à l'époque de Michel Paléologue la pensée grecque unie à la foi juive ne fait plus qu’un avec la foi depuis plusieurs siècles.

Il est impossible de dire que la foi est purement hellène, puisqu’elle est d’origine nécessairement juive, que l’union s’est faite à l’initiative des croyants, soit « de l’intérieur » et malgré la tyrannie des païens. Par nature il est impossible de dire, sauf à trahir au niveau de sa substance même la pensée du pape, que la foi est purement grecque ou qu’il faudrait la déjudaïser pour la retrouver authentique. Les craintes de Monsieur Lellouche sont dont infondées.

Le projet de loi de Pascal Clément.Des mesures pour les riches exclusivement

Il semble que le projet de loi présenté aujourd’hui mardi 24 octobre 2006 au Conseil de ministres par Pascal Clément prévoie des sanctions contre les magistrats. Le Conseil d’Etat qui a été conçu par Napoléon pour être le conseil juridique du gouvernement a émis un avis défavorable au premier projet qui prévoyait la possibilité de mettre en œuvre la responsabilité des magistrats avant toute voie de recours (appel, cassation) et cela lorsque le magistrat aurait méconnu les règles fondamentales de la procédure pénale ou civile (affaires entre particuliers)

Ces sanctions seront seulement d’interdire pendant cinq ans à un magistrat de siéger seul en qualité de juge aux affaires familiales, de juge d’instruction, de juge unique correctionnel etc.

Ces restrictions conseillées par le Conseil d’Etat aboutiront dans la plupart des cas à un statu quo, par rapport à ce qui se passe aujourd’hui. En effet, il est illusoire de croire que celui des victimes d’Outreau qui est mort en prison aurait pu mettre en œuvre la responsabilité des magistrats. Aller en appel, c’est déjà onéreux. C’est aussi dangereux, car cela peut indisposer la Cour. Dans l’affaire d’Outreau, les innombrables appels n’ont servi à rien, de même d’ailleurs que la Cour de Cassation. Ce sera donc à partir du rejet du pourvoi que la responsabilité des magistrats pourra être mise en cause. Question : faudra-t-il mettre en cause tous les magistrats, soit, selon les cas, environ neuf ?

Dans les affaires civiles, aller en appel va devenir impossible, ou plus précisément très onéreux. Si le magistrat prend la précaution de vous condamner à payer une forte somme, vous ne pourrez plus aller en appel puisqu’il faut exécuter la décision de première instance. Si vous êtes insolvable, certes vous pouvez le plaider, avec tout ce que cela implique de risque judiciaire... (La Cour est surchargée, on connaît ce plaideur, un casse pieds) Si vous ne pouvez pas payer et vous payer un avocat, tant pis pour vous. Si en appel vous êtes condamné à des milliers d’euros d’indemnité de plaidoirie, plus des indemnités pour appel abusif, plus des dommages-intérêts, destinés à vous empêcher d’aller en cassation… vous n’aurez qu’à payer et à servir de banquier gratuit (les agios sont à votre charge) à votre adversaire de mauvaise foi, avec le risque de son insolvabilité.

Aller en cassation, certes, c’est possible, il faudra replaider, donc payer l’avocat pour faire juger éventuellement que vous ne pouvez pas payer. Si vous avez oublié une pièce ou que votre adversaire est retors, vous pouvez encore être privé en fait de la voie de recours.

Car évidemment si vous êtes riche, vous paierez (un chèque qui ne vous privera de rien au nieuveau de votre vie quotidienne), si vous êtes pauvres vous plaiderez (un dossier, un avocat, un adversaire qui vous pourrira, un risque judiciaire, des délais etc).

Bref, comme d’habitude cette responsabilité des magistrats ne pourra être mise en œuvre que si vous avez les moyens financier de le faire. Ce qui fera que si vous êtes pauvre le risque pour le magistrat de voir sa responsabilité mise ne œuvre sera négligeable, alors qu’il sera considérable si vous avez de l’argent. D’où, malgré la présence de magistrats de conscience, le risque sera plus grand si vous êtes un pauvre que si vous êtes un riche.

Donc cette mesure est surtout en faveur des riches et des chanceux qui courront moins le risque de voir leurs droits bafoués, tant mieux pour eux, les pauvres eux souffriront… et crèveront comme celui qui est mort en prison.

Enfin, si l’on voulait vraiment favoriser la justice on supprimerait ces obstacles aux voies de recours. Car on dit aux victimes de la justice : vous n’avez qu’à faire appel, mais en même temps on leur rend l’appel quasi-impossible. Et si la victime se plaint on lui dira : vous n’aviez qu’à faire appel. On se fout du monde et surtout des pauvres et des malchanceux.

Pour les pauvres la situation sera pire qu’aujourd’hui : on leur dira, vous n’avez pas fait appel, vous êtes fautif.

Malheur aux vaincus, malheur aux pauvres ! c’est la devise de Chirac, de Clément et du Conseil d’Etat.