29.11.06

Contrairement à ce que prétendent les médias le pape n'a pas donné son avis sur l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne

Le pape ne souhaite pas l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne. Il n’a pas donné son avis sur cette question.

Contrairement à ce qu’annoncent les médias, le pape ne désire pas l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne.

Il a dit, lui ou son entourage, qu'il ne faisait pas de politique. Il est bien évident que le pape, par fonction ne peut avoir d’avis sur l’adhésion d’un pays à un organisme international.

Dans un discours, il a souhaité que la Turquie se rapproche culturellement de l'Europe par l'adoption d'une raison tolérante, qui promeut en même temps la liberté.

Il a souhaité aussi que l'Europe revienne à ses traditions chrétiennes et abandonne le laïcisme.

http://www.lefigaro.fr/international/20061129.FIG000000153_le_pape_ouvre_la_porte_de_l_europe_a_la_turquie.html

« Nous, Européens, devons revoir notre raison laïque, laïciste. La Turquie doit, en partant de son histoire et de ses origines, réfléchir avec nous à comment construire pour l'avenir ce lien entre laïcité et tradition, entre une raison ouverte, tolérante, qui a pour élément fondamental la liberté" La dernière phrase semble tronquée, il manque le complément de "entre".

Il n'a nullement parlé de l'adhésion de la Turquie à l'UE. Dire l'inverse est solliciter les textes, leur faire dire ce qu'ils ne disent pas. Le titre du Figaro est abusif.

Le texte même du discours distingue « nous Européens », de la Turquie. Il dit implicitement mais clairement que la Turquie n’est pas dans l’Europe.

Ce que le pape veut c'est faire de l'apostolat, mais l'apostolat du possible par le dialogue auprès des autorités turques. Dans cette perspective, il demande à la Turquie de prendre modèle sur l'Europe, au moins pour ce qui concerne raison et liberté. Dans un souci d'équilibre, il demande à l'Europe de revenir à sa tradition chrétienne et d'abandonner le laïcisme.

Ce n’est pas plus que ce qu’il toujours dit. C’est dans la ligne de ce qu’a écrit Paul VI dans l’encyclique Ecclesiam Suam. Rien de nouveau dans le discours du pape, du moins rien qui bouleverse ce qu’il a dit jusqu'à aujourd'hui.

28.11.06

Projet de loi sur les tutelles des majeurs : danger

Présenté le 28 novembre 2006 en conseil de Ministre un projet de loi réformant les mesures de protection, surtout celles concenant les majeurs handicapés.

http://www.legifrance.gouv.fr/html/actualite/actualite_legislative/exp_protection_majeurs.htm

Un projet de loi de réforme des mesure de protection des majeurs est présenté au Parlement. Il devrait être voté par les parlementaires

Il est étrange de lire dans l’exposé des motifs de ce projet que le projet aura des conséquences. Les verbes sont conjugués au futur comme si les députés et les sénateurs devaient évidemment et certainement voter le projet de loi préparé par la Chancellerie (Ministère de la Justice).

Par politesse, si ce n’est par prudence, il semblerait normal d’assortir ces futurs de précautions oratoires du genre « si les parlementaires suivent le gouvernement ». Bon, la politesse se perd, même à la Chancellerie. Il n’est pas étonnant qu’elle soit un lointain souvenir ailleurs…

Parmi les réformes proposées par le gouvernement : une mesure consistant pour toute personne de désigner la personne qui s’occupera du patrimoine et du mandataire.

« Tout d’abord, il sera désormais possible, pour toute personne capable, de désigner le curateur ou le tuteur, au cas où une mesure judiciaire de protection juridique la concernant devrait être prononcée. Ce choix s’imposera au juge à moins que la personne désignée refuse sa mission ou soit dans l’impossibilité de l’exécuter ou encore si l’intérêt supérieur du majeur commande de l’écarter (article 448 premier alinéa).

Cette même possibilité sera ouverte aux parents d’un enfant handicapé et qui en assument la charge. Ils pourront choisir son curateur ou son tuteur dans le cas où, devenu majeur, l’enfant devrait être placé en curatelle ou en tutelle. Cette possibilité répond à la demande des parents d’enfant handicapé qui s’inquiètent de leur avenir pour le jour où ils ne seront plus présents ou aptes et qui souhaitent pouvoir organiser à l’avance la protection juridique de leur enfant (article 448 deuxième alinéa). »

Actuellement en effet, seule la survenance d’un handicap permettait de mettre en œuvre la mesure de protection et il est vrai que les parents d’enfant handicapés ne peuvent pas dans le régime actuel organiser la mesure de protection pour le cas où il disparaîtraient avant leurs enfants. Si le projet de loi est adopté, il sera possible de prévoir à n’importe quel moment de la vie qu’en cas d’impossibilité de gérer ses propres biens et ses propres intérêts, telle personne sera chargée de gérer. Ce choix s’imposera au juge, sauf nécessité bien sûr. Mais le juge pourra-t-il juger d’un inconnu ?

Cela sera certes bel et bon dans beaucoup de cas, mais pourra susciter beaucoup d’abus, de notre temps où les personnes âgées sont souvent maltraitées. Le mandat notarié produira effet au moyen d’un certificat médical établi par un médecin de la liste établie par le Procureur et remis au greffier. Bonjour les abus, car ce mandat pourra permettre la vente des biens ! sans autre contrôle que celui du notaire. Ouf !

On n’est jamais sûr de personne et même pas de soi-même : comment pourra-t-on désigner une personne qui peut très bien changer et d’ange de dévouement se transformer en monstre ! et dans ce cas, le contrôle du juge ne sera qu’éventuel, ne se fera qu’a posteriori et n’aura effet, dans le meilleur des cas que quelques mois après. Le patrimoine aura eu le temps de disparaître.

Finalement le mandat établi par un avocat présentera plus de garantie car le mandataire ne pourra vendre les biens de la personne, ou alors un mandat notarié, mais restrictif. Il faut savoir que donner mandat de « disposer » (en pratique surtout vendre ou engager le bien) sera très dangereux.

Je suis pessimiste et pense que les vieux seront moins bien protégés et que beaucoup de drames se produiront. Les héritiers aussi n’auront souvent que leurs yeux pour pleurer ou alors il leur faudra s’engager dans ces procédures longues, coûteuses et aléatoires.

27.11.06

Eviter les drames du foot ball

Les médias donnent une version officielle qu'il est strictement interdit de contester sous peine d'être taxé de racisme et d'antisémitisme.

Moi j'y vois deux morales :

1) Les médias et les autorités ont une version officielle quelques minutes après le drame. Tout procès, toute contestation devient péché mortel. On peut tranquillement insulter les morts, il est même obligatoire de le faire, dans certains cas. Le "quart d'heure de la haine" dure beaucoup plus longtemps qu'un quart d'heure. Il est renouvelé plusieurs fois par jour.

2) Le foot, au moins dans sa version médiatique et friquée, devrait être interdit au lieu d'être constamment porté au nues par les médias. Tout ce bazar de fric, de magouilles et de folies a pour prétexte de voir des gars taper dans un ballon ! A noter, ici la mixtité n'est plus obligatoire, le féminisme interdit, le chauvinisme est encouragé, c'est l'exutoire officiel de la chiraquie.

A quand des équipes mixtes, et internationales, basées sur une marque, ou, encore mieux, une cause humanitaires ? On aurait par exemple l’équipe mondiale de lutte contre la faim, l’équipe mondiale de lutte contre le sida, de lutte pour la paix dans le monde etc. Les femmes auraient le poste de gardiens de buts et d’avant-centre. Les mamans seraient supportrices et leurs fils ne seraient pas autorisés à se séparer d’elles pendant toute la soirée du match.

Comme ça on éviterait les troubles de fin et de début de matchs. Les bénéfices seraient versés à des organisations charitables dûment contrôlées. Tout le monde serait heureux et on danserait la ronde à la fin de chaque match.

24.11.06

Toi, ce petit dieu

Je dois d'abord confesser un vol : voici quelques années un livre était paru contre l'avortement et il avait pour titre : "Toi, ce Petit dieu". J'ai repris malignement ce titre pour ce post, j'en rougis de honte !

C'est dans l'Ecriture que nous sommes des dieux :

Deut. X, 17

17 Car Yahweh, votre Dieu, est le Dieu des dieux, le Seigneur des Seigneurs, le Dieu grand, fort et terrible, qui ne fait point acception des personnes et qui ne reçoit point de présent,

2 Chron. II, 4

« 4 La maison que je vais bâtir doit être grande, car notre Dieu est plus grand que tous les dieux. »

Psaume 82 (Vulg. LXXXI)

82 Cantique d'Asaph.

2 Dieu se tient dans l'assemblée du Tout-Puissant ;
au milieu des dieux il rend son arrêt : (…)
6 " J'ai dit : Vous êtes des dieux,
vous êtes tous les fils du Très-Haut.
7 Cependant, vous mourrez comme des hommes,
vous tomberez comme le premier venu des princes. "
8 Lève-toi, ô Dieu, juge la terre,
car toutes les nations t'appartiennent.

Jean X :

33.Les Juifs lui répondirent: "Ce n'est pas pour une bonne œuvre que nous vous lapidons, mais pour un blasphème, et parce que, étant homme, vous vous faites Dieu;
34.Jésus leur répondit: "N'est-il pas écrit dans votre Loi: J'ai dit: vous êtes des dieux?
35.Si la Loi appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et si l'Écriture ne peut être anéantie,
36.comment dites-vous à celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde: Vous blasphémez, parce que j'ai dit: Je suis le Fils de Dieu? »

Ce qui fait que cette vérité n’est pas souvent exprimée dans la Bible, c’est que dans l’Antiquité, Dieu est préoccupé par l’idolâtrie. Il est horrifié par ce fait que des dieux se prosternent devant de la matière inerte (de l’or, de la pierre) des idoles qu’ils prend pour des dieux. Donc la lutte contre l’idolâtrie où Dieu insiste pour bien faire comprendre à ses dieux que rien n’est au-dessus d’eux hormis Lui et surtout pas des statues faites de main d’homme !

Aujourd’hui où le progrès de l’esprit humain rend vaine la crainte de l’idolâtrie (aucun peuple au monde n’est idolâtre) on peut dire plus librement que, fait à l’image de Dieu, l’être humain est un dieu, comme Dieu n’a pas craint de l’exprimer dans l’Ecriture.

C’est dire la dignité de l’homme ! Et ce qui est le plus à craindre, ce n’est pas que les dieux s’enorgueillissent, mais qu’il ne saisissent pas assez leur grandeur et leur dignité. Si nous somme des dieux, des filles et fils adoptifs de Dieu, quelle dignité, mais aussi quelle charge, une charge toutefois douce et légère !

Cette charge comprend l’obligation de tout dominer, y compris nos défaut et nos fautes, par fusion avec la volonté de notre Père. D’où la citation de « l’Imitation de Jésus-Christ » (Thomas a Kempis) où Jesus nous invite à tout dominer et la gêne que l’on éprouve en voyant « Passion » de Mel Gibson où Jésus est dominé.

C’est pourquoi « la valeur de votre philosophie se mesure à votre patience », comme le dit je ne sais plus qui…

23.11.06

L’abbé Fouard (1837 – 1903), confirme Ratisbonne.


Dans ma bibliothèque, j’ai trouvé un livre sur les « traditions provençales » écrit par le Père Jenatton, « capitaine de chasseur alpin » (sic) aux Editions « les Livres Nouveaux de Paris », sans doute une édition à compte d’auteur.
Ce livre paru en 1940 a été écrit contre l’antisémitisme. Sa thèse principale, c’est que la Gaule dès le premier siècle et même avant est en relation avec la culture juive et la culture grecque et que donc la culture juive fait partie de la culture gauloise depuis plus de deux millénaires. Il en déduit qu’il n’y a pas lieu de s’étonner que les traditions provençales soient vraies. Les traditions provençales, c’est celle concernant en particulier sainte Marie-Madeleine.
Pour illustrer sa thèse, notre P. Jenatton cite avec honneur « l’abbé Fouard », en omettant de donner les références du texte ! Nous avons heureusement Internet, car pour moi l’abbé Fouard était un inconnu.
Curieusement ce sont les anglo-saxons qui rééditent des traductions anglaises de l’œuvre de l’abbé Fouard et ce sont encore eux qui donnent sa biographie dans la « catholic encyclopedia » Pour ses œuvres dans l’original écrites en français, il n’existe que des livres d’occasion et « Gallica » ne connaît pas « l’abbé Fouard » ! Heureusement que nous avons les anglophones pour sauver la culture française !
Alors, je ne vous fait plus attendre voici un court extrait de « l’abbé Fouard » cité par Jennaton :
« Josèphe (1) n’a probablement rien outré en faisant cette peinture de l’influence du judaïsme : « DEPUIS LONTEMPS IL EST DE MODE, MEME DANS LE PEUPLE, D’IMITER NOTRE PIETE ; NULLE VILLE GRECQUE OU BARBARE, NULLE NATION OU N’AI PENETRE L’USAGE DE RESPECTER LE SABBAT, OU NOS JEUNES, NOS FLAMBEAUX ALLUMES, NOTRE ABSTINENCE DES VIANDES DEFENDUES NE SOIENT UNE COUTUME RECUE. ON S’EFFORCE D’IMITER NOTRE CONCORDE, NOTRE GENEROSITE, NOTRE ACTIVITE DANS LES ARTS, NOTRE COURAGE A TOUT SOUFFRIR POUR LA LOI. CE QU’IL Y A DE PLUS ADMIRABLE, C’EST QUE, SANS NUL CHARME INTRINSEQUE, LA LOI A EU CETTE PUISSANCE . ELLE S’EST REPANDUE CHEZ TOUS LES HOMMES COMME DIEU DANS LE MONDE. »
Et, poursuit l’abbé Fouard : « Le seul point où Josèphe excède est de refuser à la loi tout attrait. Aux sens, il est vrai, elle offrait peu de séduction ; mais pour les âmes nombreuses qui désespéraient les ténèbres du paganisme, c’était l’éclat du jour ent’ouvrant une nuit sombre. »
L’abbé Fouard a écrit en réponse à E. Renan, il veut donc lutter contre le paganisme de Renan. Renan considérait que le judaïsme s’était dressé contre les coutumes des peuples.
Dans « Marc-Aurèle ou la fin du monde Antique » Renan écrit : « C'est par la nouvelle discipline de la vie qu'il introduisait dans le monde que le christianisme a vaincu. Le monde avait besoin d'une réforme morale ; la philosophie ne la donnait pas : les religions établies, dans les pays grecs et latins, étaient frappées d'incapacité pour l'amélioration des hommes. » Il voit le christianisme comme quelque chose d’entièrement nouveau qui cherche à « vaincre » le monde païen ! Josèphe le contredit et l’abbé Fouard le rappelle. Le monde païen antique du premier siècle était fortement judaïsé.
Cette lente pénétration de la loi juive dans le peuple (gaulois en l’occurrence pour ce que veut démontrer le P. Janneton qui lutte contre l’antisémitisme) n’a pu selon toute vraisemblance que se faire en plusieurs générations donc probablement en plusieurs siècles, or Josèphe écrit au premier siècle…
Il est donc bien absurde de voir le monde païen d’un côté, et le monde juif de l’autre comme deux mondes étanches, sans communication l’un avec l’autre. Au contraire, il s’agit de deux mondes qui s’influencent l’un l’autre jusqu’à opérer une synthèse dans le christianisme, où la foi juive rencontre et domine la philosophie grecque qui va devenir son instrument jusqu’à devenir l'une et l'autre indissociables.
Les attaques de Renan contre l’esprit « sémite » dans la « Réforme Intellectuelle et Morale » tombe à faux, car la France est « sémite » depuis plus de deux millénaires.
Nous revoici donc au mois de septembre 2006 à Ratisbonne.
(1) Yossef ben Matityahou (en hébreu, « Joseph fils de Matthias ») est un historien juif hellénistique, né en 37 et mort vers l'an 100. (Tiré de Wikipedia Josèphe est donc un judéo-hellène. Un homme de culture qui a laissé une œuvre d’historien considérable, mais aussi de mémorialiste, sur la destruction de Jérusalem en l’an 70, période pendant laquelle il joua un rôle politique modéré qui le fit considérer comme "traitre")

21.11.06

Liberté religieuse et liberté absolue de conscience

Liberté religieuse et liberté absolue de conscience.

http://www.lefigaro.fr/debats/20060819.FIG000000440_dans_notre_pays_le_debat_public_doit_renouer_avec_l_esprit_des_lumieres.html

« La démarche initiatique et symbolique propose un langage commun. Il n'y a pas de pensée maçonnique, d'opinion maçonnique, de doctrine maçonnique : il y a des individus qui se construisent leur propre regard. »

Jean-Michel Quillardet (Grand maître du Grand Orient de France) Publié dans le Figaro le 19 août 2006.

Un "langage", le terme est sans doute pris dans l’acception de « manière de parler propre à un groupe social ou professionnel » (Petit Larousse 2006).

Mais un langage suppose une doctrine commune, des connaissances transmises par une profession. Monsieur Quillardet ne veut pas que cela soit appelé doctrine, ou « vérité ». Car il voue au mépris les doctrines et « vérités » des religions.

Pourtant, qu’est-ce qu’un « langage commun » qui n’exprime pas une doctrine ? Il ne suffit pas de vouloir pour que l’enchantement opère, pour que les mots changent la chose.

Dire que l'on n'a pas de doctrine, c'est en avoir une. Comme dire que l'on ne veut pas de philosophie, c'est encore philosopher a dit à peu près Aristote. Refuser toute "vérité" et toute "doctrine", c'est en avoir une, même si l'on prend la précaution de l'appeler "langage commun".

Donc la franc-maçonnerie a une philosophie, et une morale qui découle de cette philosophie.

La doctrine maçonnique c’est la « liberté absolue de conscience » Ce qui compte ce n’est pas une doctrine mais, exprimés par un langage commun, un regard, une culture… pas une « vérité ». Car l’homme est absolument libre, sa conscience ne dépend de rien ni de personne. Il n’est pas un dieu, il est Dieu.

Je dirais plutôt l'homme est un dieu, il n'est pas Dieu.

A la lumière des textes des papes (y compris Quas Primas sur la Royauté sociale de Jésus-Christ), on peut voir que la liberté est un principe catholique, un principe individuel et social.

Mais comment comprendre cette double liberté ?

Pour parler de "liberté" on peut envisager deux points de vue. La liberté intérieure, dans l’âme de l’homme là où personne ne pénètre, d'une part et, d'autre part, la liberté sociale qui est celle qui règne dans les relations entre les hommes.

La liberté de la morale individuelle d'une part et le point de vue de la morale sociale d'autre part, c'est ce que je distingue.

M'inspirant de Dignitatis Humanae, voici ce que je pense :

Du point de vue de la morale individuelle, l'homme n'est pas libre à l'égard de la vérité. Il n'est pas obligé de la trouver, mais il est obligé de la chercher, et la trouvant, de s'y reposer.

Avoir la "vérité", détenir la "vérité" n'est pas le problème. D’ailleurs notre pape Benoît XVI a dit, me semble-t-il, qu’il était préférable de dire que l’on devait tendre vers la vérité plutôt que de dire qu’on l’avait trouvée et encore moins qu’on devait la trouver. Il n’est donc pas tout à fait dans l’ordre de dire « j’ai la vérité », si l’on veut rester conforme à la morale de Benoît XVI, mais plutôt « je pense avoir trouvé la vérité sur cette question, et, en tout cas, je tends de tout mon être vers la vérité. » En ce sens d’ailleurs, la doctrine maçonnique, qui est visiblement issue de la doctrine chrétienne, a aidé à approfondir le mystère chrétien, à en affiner la perception.

Pourtant du fait que nous sommes des "dieux" (comme le dit à plusieurs reprises l'Ecriture), nous jouissons d'une vraie liberté intérieure, qui nous laisse choisir les moyens personnels de notre route vers l'Amour. La liberté intérieure, la liberté de conscience n'est donc pas un vain mot pour un catholique, mais cette liberté n'est pas absolue.

Du point de vue social en matière de religion, c’est la liberté religieuse qui consiste dans la mesure du bien commun, à pouvoir exprimer, seul ou en groupe, librement ses opinions religieuses. (Voir Dignitatis Humanae)

Parce que personne n'est absolument certain d'être dans la vérité, parce qu'aussi la dignité de la personne humaine le demande, il ne doit pas y avoir de contrainte en religion.

Mais cette liberté n’est pas la « liberté absolue de conscience », elle est la « liberté religieuse », c’est toute la nuance, ou peut-être le gouffre entre maçonnisme et catholicisme.

La suite de mes réflexions dans un prochain post.

10.11.06

Liberté et bien deux notions indissociables

Si l'on prend comme principe la "liberté" des francs-maçons, qui est une liberté absolue de l'être humain, même par rapport à la vérité connue et à la morale, il n'existe aucun argument, du moins doctrinal, contre l'idéologie homosexuelle.


http://lesalonbeige.blogs.com/

C'est exactement la problématique de F. Bayrou qui ne veut pas entendre parler de religion ou de morale en politique. "Je ne mélange pas l'ordre de la loi et la conception que chacun se fait de la morale. [...]" dit Bayrou dans Famille Chrétienne.

Il réclame de l'homme que sa morale, sa vérité personnelles d’un côté ; l'ordre de la loi de l’autre, soient deux domaines tout aussi arbitraires. C’est du volontarisme comme disent les moralistes. Deux choses sans communication coexisteraient dans le même esprit. Ces deux choses ne sont unies que par la volonté commune de ne reconnaître aucun bien. L’être humain est invité à vivre par delà le bien et le mal. Cette doctrine est terrifiante, inhumaine.

A l'inverse la doctrine du bien commun et de la dignité de l'homme concilie la juste liberté, avec une donnée objective et obligatoire : le bien commun dont il est impossible de s'affranchir en politique.

Le bien, qui est le but de toute la morale, s'impose à tous, y compris au législateur.

Comme l'a écrit PEF hier sur le Salon Beige "Il aura fallu arriver à notre époque pour entendre des édiles refuser cyniquement de mélanger l'action publique et la morale." Je crois savoir que Monsieur Bayrou est professeur de philosophie. Or parmi les philosophes Nietzsche continue ses ravages dans de nombreux esprits (dont d’ailleurs parfois ceux de « catholiques tradis »).

Monsieur Collin dans l’Homme Nouveau touche le problème central de la république. Il semble aujourd’hui qu’elle vive, comme Monsieur Bayrou ou Monsieur Chirac du volontarisme maçonnique, à mon avis une réforme intellectuelle et morale réclame qu’elle se fonde sur une morale du bien qui fonde la loi, jointe à une liberté sociale en matière de religion et de philosophie.

Cet examen de conscience ne concerne pas seulement la république, hélas ! Nous autres aussi devons faire notre examen de conscience à ce propos.

Il est opportun de (re)lire sur ce sujet le discours de Ratisbonne du 12 septembre 2006 et Dignitatis Humanae de Vatican II. Deux textes dont il convient de scruter le sens.

1.11.06

Le bruit le jour est-il permis s'il gêne les voisins ?

Le bruit diurne.

Près de chez moi, le maire a fait édifier une maison de village qui comporte une soufflerie sans doute pour l’aération. Cette soufflerie marche de jour et de nuit. Elle empêche d’avoir le calme.

On pourrait se demander si le bruit diurne est licite.

Du point de vue de la loi, le bruit diurne est licite sauf s’il est émis en vue de « troubler la tranquillité d’autrui » (article 222-16 du Nouveau code pénal) Donc ce n’est pas licite même pendant le jour de faire du bruit dans le seul but d’embêter son voisin.

Mais est-il licite dans tous les autres cas, où l’on bricole, l’on fait le ménage etc. ?

Il ne semble pas. Le bruit, même léger, même normal peut devenir illicite et donner lieu à dommages-intérêts, s’il est abusif.

On a le droit de faire du bruit chez soi, mais il ne faut pas en abuser. Et même il faut être encore plus restrictif. La cour de Cassation dans un arrêt de 1969 a décidé, en cassant un arrêt d’une Cour d’Appel qui avait jugé que les bruits ne résultaient pas d’un usage abusif et donc étaient licitée, la Cour de Cassation donc décide :

« qu'en se déterminant par de tels motifs sans rechercher si l'usage, même normal, de son appartement par Y, n'avait pas eu pour effet de créer pour X, des troubles dépassant les inconvénients normaux du voisinage, la cour d'appel n'a pas donné de base légale a sa décision »

Ainsi le juge doit rechercher, même s’il constate qu’il n’y a pas abus, si le bruit ne dépasse pas « les inconvénients normaux du voisinage ».

Ce n’est pas une faute, ni même un abus qui sont recherchés, mais seulement si le résultat (« l’effet » dit la Cour) du voisinage n’a pas d’inconvénients anormaux. La faute serait constituée par l’abstention du voisin de limiter les bruits qui émanent de chez lui. C’est donc une conception large du bruit illicite ouvrant droit à dommages-intérêts qui est consacré par la jurisprudence.

Et puis sans qu’il soit besoin de parler de droit, les convenances, l’amitié normale entre voisins devrait rendre chacun très délicat, même le jour.