2050 Le pontife romain et les évêques, en docteurs authentiques, prêchent au peuple de Dieu la foi qui doit être crue et appliquée dans les mœurs. Il leur appartient aussi de se prononcer sur les questions morales qui sont du ressort de la loi naturelle et de la raison.
2051 L’infaillibilité du magistère des pasteurs s’étend à tous les éléments de doctrine y compris morale sans lesquels les vérités salutaires de la foi ne peuvent être gardées, exposées ou observées.
CEC http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P71.HTM
Commentaire : 2050 : la foi a des conséquences sur les mœurs. La foi a des applications pratiques dans les mœurs. Mais il existe des questions doctrinales de mœurs qui ne sont pas du « ressort » de la foi, mais du « ressort » de la loi naturelle et de la raison.
Sens de « ressort » pris au sens figuré :
2. P. ext., loc. verb. Être du ressort de qqn. Être de la compétence de. Synon. être du domaine de, être dans les attributions de, concerner, ressortir à, relever de. Il se récusait quand il avait à juger leurs séances de prestidigitation [des virtuoses]. Il disait que ces exercices de mécanique étaient du ressort du Conservatoire des Arts et Métiers (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 437).
Autrement dit : Commentaire : 2050 : la foi a des conséquences sur les mœurs. La foi a des applications pratiques dans les mœurs. Mais il existe des questions doctrinales de mœurs qui ne sont pas du domaine de la foi, mais ressortissent à la loi naturelle et à la raison.
Commentaire 2051 : L’infaillibilité du magistère s’étend à ces deux domaines. Celui de la foi et celui de la raison et donc de la loi naturelle.
Statut du croyant catholique : le magistère redresse les faux raisonnements, les conclusions fautives de la raison. Si sa raison ne « voit » pas ce que le magistère enseigne, il sait par la foi qu’il y a quelque chose de faux dans son raisonnement. Sa raison est puissamment aidée.
Statut de la personne non-catholique : le magistère s’adresse à elle (comme le font les papes dans les encycliques traitant du domaine de la loi naturelle), comme elle est douée de raison, elle devrait pouvoir accéder à ces vérités par elle-même et accorder son assentiment par le simple usage de sa raison. Cependant, dans certains cas, la passion ou la faiblesse peuvent l’empêcher de « voir » la vérité. Dans d’autres cas les personnes acatholiques « verront » la vérité rationnelle exprimée sans pour autant continuer à refuser la foi. Ces personnes (celles qui voient et celles qui ne voient pas) peuvent (au même titre que les croyants catholiques) aider à l’approfondissement de la doctrine et à la purification de la religion catholique par leurs objections.
Sur ces vérités rationnelles l’accord universel doit se faire. Car la raison est l’expression de l’unité de l’esprit humain. Son domaine est universel.
C’est pourquoi les juges laïcs, et en général toutes les autorités étatiques donc laïques ne peuvent invoquer que la raison. Elles ne peuvent jamais invoquer des vérités de foi pour « motiver » leurs décisions. Dans le cas où le consensus populaire se prononce en faveur du Christ-roi, soit du règne du Christ, les autorités peuvent aider leur raison de l’autorité dont le Christ a investi ses ministres, mais même dans ce cas les décisions auront la raison pour fondement. Les décisions générales (lois) ou particulières (jugement, mesures personnelles) ne doivent jamais être arbitraires, mais toujours soumises à loi naturelle qui n’est autre que la loi éternelle divine inscrite dans le cœur (donc dans la raison) de tout homme. (encyclique Libertas).