On ne peut cependant faire semblant d'ignorer monsieur Reynouard. Ses exposés sont instructifs sur certains sujets. Ils ont l'extraordinaire mérite de nous sortir de l'étouffante doxa de 1945. Cela ne doit cependant pas cacher le caractère monstrueux de l'idéologie de monsieur Reynouard.
Voici légèrement corrigé mon commentaire sur youtube:
Je confirme ce que vous éprouvez: les institutions de 1945 frappent leurs opposants au portefeuille. Les coups qu'elles portent sont, outre la calomnie, le vol, réduisant à la gêne. Ce vol est perpétré par l'institution judiciaire.
Cependant, cette constatation n'empêche pas mes objections dont voici quelques unes:
En général, vous devriez vous souvenir dans vos raisonnements que comparaison historique n'est pas raison (vice habituel des raisonneurs marxistes).
1) Votre vidéo omet tout l'aspect institutionnel. Le Tribunal révolutionnaire était gouverné par des lois bien moins éloignées des principes du droit pénal en accord avec les droits de l'homme que ne le sont les lois soviéto-gaullo-anglo-saxonnes de 1945. Il s'est passé bien des choses depuis 1792. La monstrueuse idéologie juridique de 1945 ne dérive pas de la Révolution française. Cette erreur est professée en commun par les soviétiques, les gaullistes et les contrerévolutionnaires comme monsieur Seycher et, semble-t-il, par vous aussi.
L'idéologie de 1945 est une confiscation subreptice et abusive de la doctrine des droits de l'homme pour les violer en évitant tout reproche. Alors que, en vérité, les marxistes n'octroient aucun droit à l'homme.
"On ne reconnaît à l'individu, en face de la collectivité, aucun des droits naturels à la personne humaine; celle-ci, dans le communisme, n'est plus qu'un rouage du système. Dans les relations des hommes entre eux, on soutient le principe de l'égalité absolue, on rejette toute hiérarchie et toute autorité établie par Dieu, y compris l'autorité des parents."
Divini redemptoris 10
2) Vous-même ne semblez reconnaître à l'homme des droits que s'ils n'entravent pas le "bien commun". Pour vous, le bien commun n'est pas commun aux personnes qui forment la société, c'est le bien particulier, indiqué par l'arithmétique, d'une personne morale...
3) On peut se demander, si, avec votre amour pour le socialisme-national vous n'êtes pas beaucoup plus proche que vous ne le pensez des auteurs du statut de Nuremberg (qui eux aussi considéraient que le bien des personnes était soumis au "bien commun"). Et ne me dites pas que votre Hitler, lui, reconnaissait une hiérarchie. Les communistes, eux aussi, reconnaissent une hiérarchie et ont le culte du chef. La différence entre les socialistes et les catholiques, c'est que pour nous autres catholiques, la hiérarchie est établie par Dieu et non par l'homme. En obéissant à l'homme nous n'obéissons jamais qu'à Dieu, "le législateur suprême qui n'a rien laissé de désordonné dans ses œuvres".
Conclusion: Votre idéologie confirme la malicieuse remarque de Nietzsche selon laquelle on finit par ressembler à son ennemi avec lequel on veut rompre absolument. Ne pas avoir d'ennemis, est un élément nécessaire pour espérer rester impartial.