À 21' environ monsieur Reynouard déclare à propos des prêtres catholiques "Tous ces prêtres qui nous embêtent, on les met dans des camps [disaient les nationaux-socialistes]. (…) Moi, j'aurais fait pareil."
Auparavant, il déclare qu'il n'est pas franc-maçon et qu'il ne voit pas trop ce qu'il irait faire dans la maçonnerie, mais qu'il n'est pas opposé à devenir france-maçon... Cette déclaration n'a pas dû tomber dans l'oreille d'un sourd.
Donc, il est pour les prêtres à Dachau et les francs-maçons libres de répandre leurs théories relativistes.
Dans la séquence précédente, il déclare que depuis Léon XIII l'Église demanderait seulement (selon Reynouard) la liberté d'exercer la religion dans ses sacristies et se désintéresserait du régime politique. ll exprime, si je comprends bien la portée de ses déclarations, son hostilité envers la liberté religieuse.
Il n'a rien compris au problème, y compris historique (il n'existe aucune nouveauté doctrinale politique chez Léon XIII), et pérore sentencieusement.
Bref, monsieur Reynouard est clairement un adversaire politique et même un malfaiteur politique.
Ce qu'il dit est absurde, contradictoire et profondément immoral. C'est le lot de ceux qui comme les lefebvristes (ces deniers moins extrémistes que Reynouard), contestent la liberté religieuse et ont une fausse conception du bien commun (comme les communistes, ils imaginent un bien commun qui s'opposerait au bien particulier ; alors que le bien commun est commun, en d'autres termes il est, si l'on peut dire, le bien particulier de tous), un bien certes, mais d'un ordre inférieur à la destinée transcendante de l'homme. Il existe en leurs pensées une contradiction interne; ils sont opposés à la liberté religieuse, mais crient très fort lorsque l'État prétend leur interdire de croire, ils sont hostiles aux droits de l'homme, mais trouvent scandaleux qu'on limite leur liberté d'expression etc.
Bien qu'adversaire politique (je suis évidemment foncièrement opposé à monsieur Reynouard sur le plan politique et je le considère sur ce plan comme un malfaiteur, comme son maître Hitler et sa clique de minus), monsieur Reynouard a le mérite de rétablir certaines vérités historiques et, sans le vouloir, mais très courageusement, de mettre en évidence les contradictions internes et l'hypocrisie des soi-disant défenseurs des droits de l'homme.
Il ne va pas plus loin que cet immense mérite.
Comme les droits de l'homme sont universels, je défends donc ses droits à la liberté de recherche et d'expression, son droit de dire la vérité, mais je ne suis pas d'accord avec lui sur le fond, je lui suis même frontalement opposé.
« Je suis homme, et rien de ce qui est humain ne m'est étranger. »
C'est donc au-dessus des partis et des idéologies que je soutiens monsieur Reynouard (Reynouard, un catholique récusant l'autorité de l'Église, abortiste alors que l'Église - et la raison - condamnent l'avortement, socialiste, alors que l'Église condamne le socialisme). Je reconnais l'immense intérêt de ses travaux historiques (sur les chambres à gaz, sur les déportations et sur l'histoire des idées politiques de la Collaboration de la période 1941-1945, parce qu'il secoue le joug pesant sur le peuple à propos des récits haineux de cette période). Tout le reste de ses idées me fait horreur. (Je ne vais évidemment pas soutenir un individu qui, s'il en avait le pouvoir, me mettrait en prison ou dans un camp de concentration). Anti-collaborationniste, anti-pétainiste, anti-national-socialiste je suis et je reste. Je regrette que monsieur Reynouard trompe son monde lorsque, sans aucune nuance, il se déclare catholique et, en même temps, veut envoyer les prêtres (personne spécialement sacrées) dans des camps de concentration.
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