5.3.14

Mes regrets d'avoir signé sur l'affaire Brugère et ma lettre au Conseil Famille et société

Le Salon beige, le site Riposte catholique (animé par l'assistant parlementaire de Jean-Claude Gaudin) et monsieur Yves Daoudal incitent à signer électroniquement une "supplique" à Mgr Pontier à propos de la scandaleuse affaire Brugère.

J'ai signé bien que j'aie trouvé le texte confus et filandreux. À la réflexion, j'ai trouvé ce texte non seulement confus et filandreux mais encore pernicieux.

Avant de s'adresser à des hommes, il faut préalablement déterminer d'abord à quel titre on peut s'adresser à ces hommes, en l'occurrence à des évêques. Or on ne peut s'adresser à des évêques, par ailleurs farouchement opposés à la culture catholique et française traditionnelle, qu'au titre d'être humain. Ce ne peut être en vertu de la foi, d'aucune foi, puisque les évêques sont docteurs de la foi.

Or voilà ce qu'on peut lire parmi les motifs de cette « supplique »:

« les évêques de France s'opposent à notre combat de laïcs catholiques contre cette funeste idéologie du genre et volent au secours d'un gouvernement aux abois qui panique à l'idée de voir les musulmans - dont il estime, à tort ou à raison, qu'ils sont ses bataillons électoraux – partager notre avis de parents et d'éducateurs. »

Triple clivage de l'humanité entre catholiques, musulmans et les autres. Ce clivage n'a lieu d'être lorsque l'on revendique le droit de vivre. On ne distingue pas entre les hommes lorsqu'il s'agit du droit de vivre. (Passons sur le fait que je doute fort que le gouvernement, caché derrière ses CRS, ses policiers et ses magistrats, redoute quoi que ce soit et encore moins "panique").

Voici donc le message de rétractation et de protestation que j'ai envoyé au Conseil Famille et société de l'épiscopat français:



Messeigneurs,

Le site Le Salon beige m’apprend qu’une personne twittant en faveur de l’avortement, le présentant comme un « droit » (le « droit » de tuer, je suppose que si on se proposait de la tuer, elle ne serait pas d’accord pour qu'on exerce ce « droit » sur elle. Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse dit le Talmud) est invitée par vous à délivrer un enseignement (probablement rémunéré sur les fonds des pauvres qui cotisent à vos diocèses).

J'ai donc signé cette supplique. Je le regrette aujourd'hui car ce texte fragmente l'humanité entre croyances diverses. Or c'est en ma qualité d'être humain que je m'adresse à vous.

Je ne peux que protester au nom de mon humanité en constatant qu’une religion répand ainsi le crime. Ce crime est d’ailleurs, dans le fond, un crime contre l’humanité (assassinat à grande échelle de populations entières). 

Que vous utilisiez votre autorité religieuse pour répandre ce crime abominable me laisse comme anéanti par la douleur et l’indignation. Dans un État de droit, vos agissements seraient passibles des tribunaux correctionnels.

Avec toute mon extrême peine, je vous demande d'arrêter de vous comporter de façon si inhumaine et de respecter les droits de l'homme dans vos églises.

Je vous prie de croire, messeigneurs, à mes sentiments respectueux et terriblement attristés.

Denis MERLIN

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