Monsieur Daoudal fait part de son expérience de lecture des Actes des apôtres en grec ancien (heureux homme !)
Il dit qu'il a trouvé plusieurs personnages de ce récit nommés Ioustos, mot qui n'existe pas en grec. C'est simplement la transcription de "juste" en latin. Pour moi, c'est la preuve que le grec et le latin était connu par les mêmes personnes qui parlaient grec et latin et connaissaient l'hébreu.
Voici donc mon commentaire :
J'écoutais hier une émission sur une radio chrétienne, le prêtre y parlait de saint Luc. C'était un savant. Il nous asséna au tout début de son exposé, que l'on savait peu de choses de saint Luc. Il continua en disant que Notre-Seigneur était né en -4 "de notre ère" et était mort en 30.
Les prêtres sont devenus les supports fervents du laïcisme. Car il est démontré que cette légende rationaliste selon laquelle Notre-Seigneur serait né en -4 n'a aucun fondement sérieux. Jésus est né le 25 décembre -1 à 0 heure (voir sur ce point l'opuscule édité par Téqui : auteur Hugues de Nanteuil). Je ne me suis pas fatigué à écouter le reste. Cette radio diffuse pourtant parfois des émissions intéressantes.
Pour en revenir au sujet de votre post. Les Actes de apôtres se situent vers les années 30 après Jésus-Christ. C'est l'époque héllénistique, ou du moins c'est une époque où les gens cultivés, juifs et non juifs, parlent, lisent et écrivent grec. La Palestine est occupée par les Romains qui n'apprenaient pas les langues locales, mais qui administraient les pays conquis (souvent en laissant gouverner des indigènes, mais en se réservant la souveraineté donc les cas importants, comme c'était le cas en Palestine). Mais la langue de l'administration et de la justice, c'est le latin. La langue de la culture reste le grec (il paraît que c'est une langue merveilleuse pour qui la connaît).
Il est donc naturel que le grec soit influencé par le latin et que le latin soit influencé par le grec (cette deuxième assertion n'est plus à démontrer). Vous démontrez la première.
En revanche, depuis le retour de l'exil de Babylone, l'hébreu est langue morte, mais reste langue liturgique (analogiquement, c'est le latin liturgique pour nous).
Tout cela est occulté aujourd'hui. On voudrait nous faire croire que Jésus ne parlait que l'araméen, tout comme ses disciples. On doit aussi imaginer que saint Pierre qui vivait à Rome et que saint Paul qui était citoyen romain ignoraient le latin et le grec.
Merci de nous avoir fait part de votre "découverte".Donc dans le grec des Actes des apôtres, certains nom propres ou surnoms latins n'étaient pas traduits, mais restaient avec leur consonance latine. Cela confirme bien la situation linguistique de l'époque.
Un des arguments en faveur de la préservation du latin, du grec et de l'hébreu dans la liturgie est justement que ces langues étaient les langues de Jésus et de ses apôtres, notamment de saint Pierre et saint Paul. Comme le rappelle "chartreux", l'inscription en haut de la croix était en latin, en grec et en hébreu qui sont les trois langues sacrées et les trois seules langues sacrées au monde. Elles étaient aussi, au temps de la condamnation de Jésus à mort, les langues 1) des administrateurs et juristes, 2) de la culture et 3) des juifs religieux (ils l'utilisaient dans la liturgie). Il n'y a nul besoin d'être un spécialiste et d'avoir lu les dernières élucubrations sur la question pour constater cela et que les "spécialistes" qui le nient ne sont pas des gens sérieux..
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