1.11.12

Discussions sur Sacrosanctum concilium

Monsieur Daoudal se désole que Sacrosanctum concilium prétendant restaurer la liturgie ne fait en réalité que la démolir.

Pourtant si on lit bien Sacrosanctum concilium voici qui est dit en préambule de ce texte :


4. Enfin, obéissant fidèlement à la Tradition, le saint Concile déclare que la sainte Mère l’Église considère comme égaux en droit et en dignité tous les rites légitimement reconnus, et qu’elle veut, à l’avenir, les conserver et les favoriser de toutes manières ; et il souhaite que, là où il en est besoin, on les révise entièrement avec prudence dans l’esprit d’une saine tradition et qu’on leur rende une nouvelle vigueur en accord avec les circonstances et les nécessités d’aujourd’hui. 


Ce genre de textes ne peuvent qu'autoriser et non interdire. En effet, la liberté religieuse, qui est un droit inamissible de l'homme interdit aux clercs et même au pape, d'interdire des façons de prier canonisées par des papes plus anciens.

C'est pourquoi on ne peut que constater avec consternation que le clergé de l'époque du Concile (et même celui d'aujourd'hui) piétine avec fureur la liberté religieuse des chrétiens ainsi que leur droit à la culture, qui sont des droits naturels, avec pour seuls titres des "travaux" de prétendus "spécialistes" se moquant des catholiques pieux au nom d'une "vérité scientifique" qui n'est, en réalité, qu'une des dernières élucubrations rationalistes. Ces faits sont constitutifs de véritables crimes, bien pires que les crimes sexuels.

Il est intéressant de constater que le pape de la liberté religieuse et de Dignitatis humanæ est le même qui a le plus violé la liberté des fidèles et du clergé.

Le droit à la liberté religieuse est certes opposable aux autorités politiques, mais encore à tout pouvoir, y compris le pouvoir ecclésiastique qui ne peut imposer arbitrairement une façon de prier. Or une condamnation d'une façon de prier préalablement approuvée par un Pape ne peut être qu'arbitraire.

Voici un passage de Dignitatis humanæ § 2 (extrait) sur le droit naturel et universel et opposable à tous, de la personne humaine à la liberté religieuse.

« Ce Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être exempts de toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement réel dans la dignité même de la personne humaine telle que l’ont fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même [2]. »

http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651207_dignitatis-humanae_fr.html

Ce droit de la personne humaine nous est connu non seulement par la Parole de Dieu, mais encore par la raison. Ce droit est donc opposable aux autorités religieuses, dans la mesure de la foi (les autorités religieuses sont des autorités parce que nous avons la foi). Il ne s'agit pas ici de "discipline", car la façon de prier n'est pas du domaine de la discipline, mais de la conscience dans la mesure où cette dernière respecte les dogmes de foi, bien sûr. Mais ici le dogme nous enseigne que les prières éditées par le Pape (même ancien) sont nécessairement exemptes d'erreurs, voire de simple entraînement à l'erreur.

Donc l'autorité ecclésiastique et même le Pape ne peuvent interdire, ni même empêcher l'utilisation de prières éditées par un Pape, même mort depuis longtemps. C'est d'ailleurs pourquoi par sa distinction entre "forme ordinaire" et "forme extraordinaire", le Motu proprio du 7/7/7 bafoue la liberté religieuse des communautés catholiques.

C'est pourquoi le texte de Sacrosanctum Concilium ne peut être lu que comme une autorisation et non comme une obligation, exactement comme le statut du bréviaire simplifié et refusé par saint François Xavier. Il avait la possibilité, sans péché, de faire, il était autoriser à faire, il a refusé de faire parce que cela ne lui convenait pas.

Aucun commentaire: