30.11.12

Attaques de monsieur Alain Tourret contre la foi catholique

Monsieur Alain Tourret devant la commission des lois de l'Assemblée nationale a pris à partie l'Eglise catholique en ces termes selon Le Figaro :


« attaquant directement l'Église catholique: «Vous appuyez votre pouvoir sur l'institution du mariage (…) mais à part quelques exceptions vous vous êtes pratiquement trompés à chaque fois (…). La fracture entre vous autres et l'opinion est totale.»

Extrait de la Chaîne parlementaire :


Travaux en commission : Audition des... par LCP

L'intervention de monsieur Tourret est à 1 heure 07 environ.

Il a une vision purement historiciste du droit. Pour lui tout évolue, c'est la seule vérité. Pour asseoir sa revendication, il prétend que les homosexuels sont une "partie essentielle" (!) de la société. Alors que l'homosexualité n'est pas de la substance de l'homme et que bien des homosexuels ne veulent pas du « mariage » homosexuel, comme c'est leur droit et leur devoir et alors que des hétérosexuels le veulent. Son raisonnement est donc vicié dans ses principes. Il agresse les catholiques en prenant à témoin les représentants des autres religions, prétendant que la religion catholique, et elle seule, a exclu. Alors qu'en réalité, c'était la volonté laïque du peuple et non la volonté de l'Eglise de ne former qu'un seul corps, une seule nation ne professant qu'une seule foi. Cette volonté a pu entraîner des abus historiques (l'histoire est difficile à écrire). De plus nous ne saurions juger avec notre mentalité les mentalités de nos ancêtres.

Il somme l'Eglise, et elle seule, de se taire, de ne pas organiser de manifestations, se permettant ainsi de discriminer arbitrairement (selon leur foi) les titulaires d'une liberté publique. Les citoyens ont le droit de manifester leurs opinions dans le respect de l'ordre public. C'est même un droit universel de l'homme.

Il dit que l'Eglise catholique a assis son pouvoir sur le mariage (???). Mais l'Eglise n'a aucun pouvoir. L'Eglise enseignante enseigne qui veut bien l'écouter. Ceux qui ne veulent pas peuvent se boucher les oreilles.

Il reproche aux lois de refléter l'enseignement de l'Eglise. Mais si le mariage est un enseignement de l'Eglise et qu'elle seule l'enseigne dans sa pleine vérité quel mal y a-t-il à cela ? C'est son droit d'enseigner et c'est le droit du peuple de l'écouter et de mettre son enseignement en pratique dans ses lois, même si cela ne plaît pas aux relativistes et du moment que ce n'est pas contraire à la raison. Le mariage du code civil est inspiré de l'enseignement de l'Eglise ? Et alors ? Le peuple ne peut-il s'inspirer de qui il veut du moment que le résultat de son inspiration est conforme à la raison ?

Monsieur Tourret remarque qu'à l'époque du PACS, les religions se sont opposées à lui, mais qu'aujourd'hui elles ne s'y opposent plus. C'est hélas en partie vrai, l'épiscopat français approuve même le PACS, mais le Pape continue de le désapprouver et moi (et quelques autres) à sa suite. C'est le drame de la France d'avoir un clergé relativiste (il y a même un évêque qui prétend que Pie IX a écrit le Syllabus parce qu'il était en colère).

Monsieur Tourret prétend que les sondages sont en faveur de ses thèses et que l'Eglise ne représente plus rien. L'opinion est faite par des journalistes et des professeurs tous hostiles à la foi (y compris la plupart des journalistes du journal "La Croix"). Si l'on reste entre personnes de la même opinion, alors évidemment, il y a une belle unanimité. On peut regarder ce que cela donne dans le peuple par un effet de miroir : c'est la même opinion. Mais c'est artificiel, puisque le peuple n'a pas les termes du choix.

Monsieur Tourret a une tribune à l'Assemblée nationale et il n'a pas de contradicteur. On peut, certes, critiquer toutes les religions, encore faut-il que ce soit fait loyalement. Grâce au scrutin majoritaire à deux tours, les députés sont presque tous de la même opinion, mais ne représentent qu'une minorité (même monsieur Hollande est élu par une minorité de votants). Donc les critiques unilatérales de monsieur Tourret évoquent le souvenir des procès staliniens. Dans ces procès il n'y avait que l'apparence de débats. En conséquence, heureusement qu'il reste encore la liberté de manifester dans la rue, mais monsieur Tourret veut l'enlever aux catholiques !

On peut, certes, critiquer toutes les religions encore faut-il que les arguments soient rationnels. Or se mettre à attaquer arbitrairement l'Eglise en prétendant constater qu'un courant d'opinion capable de mobiliser dans la rue des centaines de milliers de manifestants serait en rupture totale avec l'opinion ne fait que montrer un profond dysfonctionnement démocratique, un profond divorce entre les cercles d'influence et le peuple français. Les médias, la haute fonction publique, l'Education nationale, les magistrats, à de très rares exceptions près, sont tous de la même opinion alors que la majorité du peuple est en rupture avec les personnes influentes. Les députés vivent dans un cercle fermé et s'imaginent ainsi avoir la majorité de la population pour eux. Mais c'est une illusion, entretenue par leur pouvoir (le peuple opprimé ne contredit pas les puissants parce qu'il est dans une situation difficile).

Rappelons que les médias qui tirent tous à boulets rouges sur l'Eglise (y compris les médias catholiques dominants), sont dans une situation financière difficile, preuve de la désaffection du peuple. La comptabilité ramène à la réalité.

En revanche les élus, eux, sont dans une situation économique enviable pendant que les catholiques sont souvent réduits à une situation difficile.

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