Lorsqu'on lit le le forum dit "Forum catholique" ou "Fecit", le thème de la liberté religieuse apparaît souvent. A peu près aucun des intervenants ne défend la liberté religieuse.
Les plus instruits reprennent l'encyclique de Léon XIII sur la liberté, pour la confronter à la déclaration Dignitatis humanæ. Il ne leur vient pas à l'esprit que ces deux textes qui se trouvent en même temps sur le site du Vatican sont cohérents entre eux. Et au lieu de déclarer "je ne comprends pas.", ils enseignent avec hauteur que les deux textes sont inconciliables, contradictoires.
Quand on a pas assez de culture pour comprendre, on se tait ou on déclare que quelque chose échappe.
Le droit pour les chrétiens de bâtir une société conforme à l'évangile est aussi un devoir moral (et non juridique) que le Pape prescrit aux chrétiens. Ce devoir moral s'exprime licitement dans l'ordre juridique (qui n'est ici qu'une possibilité, une liberté), en un droit collectif pour les chrétiens organisés en sociétés politiques. Cette société chrétienne, dont l'existence est fondée sur la liberté religieuse, reconnaît et protège le droit à la liberté religieuse de toutes les croyances et incroyances protégées et limitées par un ordre public juste et conforme à la culture de la nation, liberté religieuse sur laquelle la société chrétienne est fondée. Ses autorités imposent, en vertu de leur autorité divine, comme c'est son droit en raison du consensus social et selon sa sphère d'autonomie juridique laïque, et sous le contrôle du Pape, elle impose à tous quelles que soient ses croyances ou incroyances en vertu de l'ordre public, le respect des lois catholiques (le repos du dimanche par exemple). Il me semble que tout est là.
Dès lors tout est cohérent et le Syllabus, Libertas et Dignitatis humanæ sont parfaitement et rationnellement articulés entre eux. Encore faut-il pour comprendre cela avoir appris les distinctions des notions selon l'ordre de connaissance (spirituel, moral, religieux, juridique qui lui-même se subdivise en divers domaines…). Il faut avoir appris à distinguer l'ordre moral, de l'ordre juridique, la faculté de la nécessité, le droit du devoir, la créance de la dette, le contingent du nécessaire, l'intérêt du bien, le social de l'individuel (je me souviens d'un brave contradicteur qui pensait que le droit ne pouvait être social, ben quoi social, c'est CGT, CFDT toussa…) etc. On ne se jette pas dans la lecture des documents pontificaux sans dommage si l'on a pas un minimum de culture philosophique (logique et métaphysique en particulier), morale et juridique préalable. A moins que l'on n'essaie de remonter de ces encycliques à des notions qu'elles supposent connues et distinguées entre elles, notamment selon les ordres de la connaissance.
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