Jean-Paul II traite de l'euthanasie dans son encyclique Evangelium vitæ. Voici un extrait concernant l'acharnement thérapeutique :
« Il faut distinguer de l'euthanasie la décision de renoncer à ce qu'on appelle l'« acharnement thérapeutique », c'est-à-dire à certaines interventions médicales qui ne conviennent plus à la situation réelle du malade, parce qu'elles sont désormais disproportionnées par rapport aux résultats que l'on pourrait espérer ou encore parce qu'elles sont trop lourdes pour lui et pour sa famille. Dans ces situations, lorsque la mort s'annonce imminente et inévitable, on peut en conscience « renoncer à des traitements qui ne procureraient qu'un sursis précaire et pénible de la vie, sans interrompre pourtant les soins normaux dus au malade en pareil cas ». 77 Il est certain que l'obligation morale de se soigner et de se faire soigner existe, mais cette obligation doit être confrontée aux situations concrètes; c'est-à-dire qu'il faut déterminer si les moyens thérapeutiques dont on dispose sont objectivement en proportion avec les perspectives d'amélioration. Le renoncement à des moyens extraordinaires ou disproportionnés n'est pas équivalent au suicide ou à l'euthanasie; il traduit plutôt l'acceptation de la condition humaine devant la mort. »
Dans bien des cas la mort est un soulagement pour le patient et pour l'entourage, il ne faut pas se le cacher. Mais il résulte de ce qu'enseigne Jean-Paul II que l'acharnement thérapeutique n'est pas illicite. "On peut", donc dans les cas concrets on peut décider dans un sens ou dans un autre l'option est libre. (Je l'ai fait observer dans un commentaire au Salon beige qui semble refuser ce commentaire). On peut décider d'entreprendre ou de poursuivre les soins extraordinaires ou on peut décider de les arrêter. Je crois que, si je me souviens bien, mademoiselle Luce Quenette s'est trouvée dans cette situation. Elle souffrait d'un cancer, les médecins lui ont dit "- Mademoiselle, soit on vous opère, d'une opération lourde et délicate qui va durer des heures et qui vous laissera fatiguée pour un bon moment (soins extraordinaires), soit on vous laisse comme cela et vous mourrez à bref délai." Elle a choisi de se faire opérer et cela lui a donné 7 ans de vie, mais elle aurait pu choisir l'autre solution licitement (boire, manger, prendre des médicaments contre la douleur et autres médicaments courants, se laver ou se laisser laver : soins ordinaires) et attendre la mort.
En cas de mort imminente, une opération qui ne laisserait espérer que quelques jours de vie, serait "disproportionnée" par rapport au résultat escompté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire