« A la vie en société manqueraient l'ordre et la fécondité sans la présence d'hommes légitimement investis de l'autorité et qui assurent la sauvegarde des institutions et pourvoient dans une mesure suffisante au bien commun. Leur autorité, ils la tiennent tout entière de Dieu, comme l'enseigne sait Paul : « Il n'est pas d'autorité qui ne vienne de Dieu. » La doctrine de l'Apôtre est ainsi expliquée par saint Jean Chrysostome : « Que voulez-vous dire ? Chacun des gouvernants serait-il établi par Dieu dans sa fonction ? Ce n'est pas ce que j’affirme, répondra Paul ; je ne parle pas des individus revêtus du pouvoir, mais proprement de leur mandat. Qu'il y ait des pouvoirs publics, que des hommes commandent, que d'autres soient subordonnés et que tout n'arrive pas au hasard, voilà, dis-je, ce qui est le fait de la sagesse divine. » En d'autres termes : puisque Dieu a doté de sociabilité la créature humaine ; mais puisque nulle société « n'a de consistance sans un chef dont l’action efficace et unifiante mobilise tous les membres au service des buts communs, toute communauté humaine a besoin d’une autorité qui la régisse. Celle. ci, tout comme la société, a donc pour auteur la nature et du même coup Dieu lui. même. »
L'autorité est un mandat. Ce n'est donc pas le choix de l'individu exerçant la fonction, mais la fonction qui vient de Dieu. Si la fonction n'est pas remplie, il n'y a pas autorité. Mais ce n'est valable que pour l'autorité politique, car l'autorité du père par exemple ne peut lui être ôtée.
En revanche, la fin de l'Ancien Régime, particulièrement depuis le règne de Louis XIV semble avoir eu une vue pas assez distincte de cette division entre la fonction et la personne :
Voici un extrait de la "Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture sainte" de Jacques Bossuet (citation extraite de l'article "absolutisme" du wikipedia)
« il y a quelque chose de religieux dans le respect qu'on rend au prince. Le service de Dieu et le respect pour les rois sont choses unies [...]. Aussi Dieu a-t-il mis dans les princes quelque chose de divin. »
Ce genre de formules peut prêter à confusion, même si l'on en est plus à diviniser l'autorité comme au temps de empereurs païens on ne distingue pas encore suffisamment la personne de sa fonction.
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