L'apostasie est une drogue

Monsieur Marcello Pera a cette formule à la fin de son chapitre sur Europe, christianisme et question d'identité :

« (…) l'apostasie du christianisme agit comme une drogue : au début elle génère l'ivresse de l'omnipotence et puis elle provoque l'épuisement de la frustration. »

L'ivresse de l'omnipotence, ce sont l'idéalisme, le rationalisme, l'esclavagisme, les Lumières, le libéralisme, le positivisme, le scientisme, le laïcisme, le racisme, le marxisme, le fascisme, le national-socialisme, l'existentialisme, le nihilisme… qui l'on procurée. C'est l'hybris qui nous a procuré l'ébriété.

Les Européens ne pourront éviter l'épuisement de la frustration qu'en retournant au Christ. Mais comme le dit Gilson quelque part, cette résurrection ne se fera pas comme si la mort n'avait pas eu lieu, ce ne seront ni tout à fait la même société, ni tout à fait la même religion qui ressusciteront. Cette résurrection, après métabolisation du message des Lumières en ce qu'il a de vrai (et abandon de ce qu'il a de faux), aura eu pour résultat la purification de la société et de la religion chrétiennes et du continent européen.