9.4.11

La guerre picrocholine de monsieur Madiran contre la "Conférence des responsables de culte(s)"


Sur le site du quotidien "Présent", à propos d'un communiqué des responsables catholiques participant à la Conférence des responsables de culte" monsieur Madiran titre : "Une apostasie confirmée".

Les participants catholiques visés par l'éditorialiste semblent être les évêques et notamment le cardinal Vingt-trois, président de la conférence épiscopale.

Voici la phrase du CRCF incriminée :

« La déclaration des responsables de cultes publiée la semaine dernière [dans La Croix du 30 mars] témoigne de la capacité des diverses traditions de transcender les appartenances religieuses, de déconfessionnaliser le débat et d’inviter “à la veille de rendez-vous électoraux importants” à affronter les vraies questions. »

Cette phrase témoignerait d'une "apostasie" des évêques dont aucun ne se serait désolidarisé de cette déclaration.
En effet poursuit l'éditorialiste de "Présent", les religions transcendent l'ordre politique et se situerait nécessairement au-dessus de lui. Les religions n'auraient aucunement à se soumettre au politique et la religion catholique en particulier qui a reçu l'ordre de Dieu de sanctifier l'humanité et de la conduire au salut éternel.
Monsieur Madiran en conclut que les évêques ont déserté l'acte extérieur de la foi.
Monsieur Madiran confond deux notions pourtant bien distinctes : la religion et la foi.
La religion est une relation de l'homme à Dieu concrétisée par des croyances et des rites communs aux religionnaires. Elle présente une bonne part humaine et partant faillible.
En revanche, la foi est une vertu donnée par Dieu, on peut perfectionner sa foi, mais on ne peut perfectionner la foi qui donne accès à un message de Dieu à l'humanité. (La vertu de foi peut, elle, bien sûr, être perfectionnée dans l'individu. Ici le mot "foi" désigne le message de la foi).
Il faut soigneusement distinguer les deux notions.
Benoît XVI a traité de cette question dans ses encycliques "Deus caritas est" et "Caritas in veritate" et j'en ai parlé dans un de mes précédents posts :
"(...) la raison doit être purifiée par la foi, (Deus caristas est 28 A, Caritas in veritate 56) et la religion (1) doit être purifiée par la raison (Caritas in veritate 56).

Dans cette perspective, à titre d'exemple, la déclaration "Dignitatis humanae", fondée sur le droit naturel, constitue une purification par la raison de la perception erronée de la doctrine du Christ-Roi [par certains religionnaires catholiques].

(1) La religion et non la foi car la foi est infaillible, nous venant de Dieu, mais la religion doit être purifiée, car elle est aussi humaine. La religion relie l'homme à Dieu, elle a sa composante humaine et la raison doit "purifier" cette composante. Cela met toutes les religions du monde en situation d'une "purification" par la raison de l'homme."

Aussi n'y a-t-il aucune erreur et a fortiori aucune "apostasie" (!!!) dans la déclaration commune du CRCF, donc du cardinal Vingt-trois.

Les religions, y compris la religion catholique, doivent être purifiées par la raison, en tout ce qu'elles ont d'humain et d'erroné. La politique est le domaine de la raison universelle de l'homme (elle n'exclut pas la croyance, car il est raisonnable de croire). Il est donc tout à fait recommandé de "déconfessionaliser" le débat politique et c'est une grande victoire des participants à cette CRCF de l'avoir compris et de l'avoir dit et de l'avoir fait partager en particulier aux responsables musulmans.

Comme la raison transcende, donc corrige les religions, la politique, domaine de la raison universelle doit corriger les religions dans tout ce qu'elle ont de contraire aux droits fondamentaux de l'homme.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour l'information grand! Je n'aurais pas découvert ce le contraire!