Sous ce lien on peut lire un article de monsieur Jean Madiran sur "Summorum pontificum".
Tout d'abord l'article établit que le droit à la liturgie traditionnelle n'est pas anéanti par les fautes réelles ou phantasmées des requérants. Ce n'est pas par une tolérance arbitraire qui fonde le droit à la liturgie de saint Pie V. Cette tolérance pourrait en effet être supprimée en cas d'abus ou de fautes des requérants contre les lois morales voire les simples convenances, alors qu'il s'agit un droit des fidèles catholiques inhérent à leur personne humaine et à leur qualité de catholiques.
Cependant monsieur Madiran empêtré dans sa négation du droit naturel à la liberté religieuse n'aperçoit qu'une seul fondement en quelque sorte arbitraire au droit des fidèles : la volonté du pape Benoît XVI exprimée dans le "motu proprio" "Summorum pontificum" du 07/07/07.
Alors que ce fondement est de droit naturel.
Nulle autorité au monde, même pas un pape subséquent, ne peut priver les fidèles catholiques de l'usage de formules de prières déclarées exemptes d'erreurs théologiques par un pape. Ce droit est fondé sur le 1er commandement donné à Moïse : il existe un droit naturel de choisir la façon dont on s'adresse au Seigneur, ce droit est soumis, pour les catholiques, qui veulent le rester à l'autorité doctrinale infaillible.
La violation arbitraire, massive, arrogante de ce droit naturel par la majorité du clergé des années postérieures à l'édition du nouveau missel de Paul VI a suscité la révolte lefebvriste.
Monsieur Madiran fait enfin observer, toujours sans en apercevoir le fondement naturel donc en limitant sa lecture à la lettre du motu proprio, que ce droit n'est pas seulement celui de ceux qui réclament, qui requièrent, mais celui de tous les fidèles. Il existe un droit et ce droit est celui de tous, c'est pourquoi les autorités doivent permettre l'accès de tous à la liturgie de saint Pie V.
C'est ce que dit en substance le cardinal Canizarès cité par monsieur Madiran dans la préface de l'édition du missel de saint Pie V par le monastère du Barroux :
« La volonté du Pape n’a pas été uniquement de se limiter à répondre aux justes aspirations des fidèles qui se sentent liés, pour diverses raisons, à l’héritage liturgique constitué par le rite romain ; il s’agissait aussi, tout particulièrement, d’ouvrir la richesse liturgique de l’Eglise à tous les fidèles, rendant ainsi possible la découverte des trésors du patrimoine liturgique de l’Eglise à ceux qui les méconnaissaient encore.»La contestation de la déclaration "Dignitatis humanae" par ceux-là même qui en sont les bénéficiaires et l'adhésion apparente de certains de ceux qui la méprisent dans les faits sont les sources de la "confusion des langues" dans l'Eglise. Confusion des langues d'autant plus profonde qu'en réalité Benoît XVI a interdit et non autorisé la messe de saint Pie V. Il l'a interdite comme prière officielle de la paroisse, mais le titre de cette interdiction est historique donc contingente et, selon moi, d'un fondement douteux (l'argument historique est l'acceptation "volontiers" des nouvelles prières par le peuple). Mais cela est une autre histoire, un autre sujet...