10.2.10

Contre la conception laguériste du bien commun

L'abbé Laguérie nous gratifie d'un de ses immortels posts sur son blog au sujet du divorce (un expert l'abbé Laguérie en matière de séparation des couples). Il a intitulé son post : "ne jamais divorcer".


Il prétend que la société formée par les deux époux :


"possède un bien commun qui dépasse infiniment les parties en présence. Comme toutes les parties, elles sont faites pour le tout et le bien commun de cette petite société dépasse même cette société"

On peut se demander ce que l'abbé Laguérie veut dire lorsqu'il dit "dépasse" ? Il semble bien que conformément à son idéologie lefebvriste niant les droits de l'homme, il veuille dire que le bien de la société (la société est une relation, elle est ici, absurdement, envisagée sans ses termes) est étranger au bien des membres, il les domine, il les écrase, il les anéantis. Tout est dans la philosophie idéaliste qui pose les idées comme des absolus et les manie comme on raisonne sur des notions mathématiques.

Ne savez-vous pas, abbé Laguérie, que le bien commun est commun ? Et que par conséquent il est un bien propre de chacun ?

Vous parlez du bien commun sans avoir ce qu’est le bien commun qui... est commun et qui ne dépasse pas le bien des parties en présence, puisqu'il en fait partie : que le bien commun est commun, cher monsieur l’abbé ? Le bien commun est un bien... commun donc propre à chacun. Il est même le bien propre le plus aimable de chacun. Le bien commun est le bien propre de chacun le plus chérissable.

Lisez donc De Koninck sur la question, il vous évitera de prendre à votre compte des absurdités totalitaires et/ou lefebvristes.

Le bien commun est le plus noble des biens propres de chacun, c'est le bien le plus noble puisqu'il est vérité, justice, droits de l'homme, solidarité ; alors que le bien propre qui n'est que bien propre, qui est bien propre mais singulier, est insusceptible d'être commun, il est souvent purement matériel donc impartageable sans appauvrissement (richesse, nourriture, logement, repos...). En ce qu'il n'est pas communicable et de moindre perfection, il est un bien propre moindre que le bien commun. Et si je me fais tuer par amour, je communique avec la personne aimée un bien qui est commun avec elle : l'amour qui est aussi mon bien propre.

En défendant les droits de l'homme, je peux perdre la vie personnelle qui est un bien propre, mais j'accrois l'amour mutuel, je communique cet amour qui est aussi mon bien propre et parce qu'il est communicable, c'est un plus grand bien propre que le bien propre singulier qui était ma vie physique.

Comme on est loin ici du libéralisme, du rousseauisme, du marxisme, du darwinisme et donc du lefebvrisme et du laguérisme, loin enfin de la définition du domaine de la "loi" par la déclaration de 1789 dans son article 5 !

On se trouve plongé dans l'océan du mystère de l'homme et de celui de sa vocation qui est contemplation de la vérité et amour.

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