Pour beaucoup l'affaire Treiber se réduit à cela : on a retrouvé les corps dans sa propriété, il a été filmé en train d'utiliser les cartes bleues des victimes, il avait une sale gueule, donc il était coupable, donc "on" a bien fait de le maintenir en prison en raison de la douleur des familles.
Mais ce ne sont pas les faits qui sont en jeu, c'est le fait de garder quiconque en prison plus de dix-huit mois sans qu'il ait été déclaré coupable par un jugement.
Dans le cas de Treiber c'est "il était antipathique, donc c'est bien qu'il ait été mise en prison."
Et à chaque fois on invoque l'efficacité, l'utilité sans égard au principe d'égalité des êtres humains et au principe que l'être humain n'est jamais un moyen en vue d'une fin.
Les magistrats ont maintenu Treiber en détention pendant plus de cinq ans sans l'avoir jugé. Ils ont voulu le faire parler et au nom de l'efficacité, ils ont violé ses droits.
Résultats : ils ont violé les droits d'un homme, ils ont voulu l'efficacité méprisant l'avis des bigots du droit, et ils ont perdu toute chance d'être efficaces. Ils ont perdu leur honneur et perdu toute chance de savoir. Beaux résultats !
« Même dans cette situation [crise économique et menace terroriste], il ne faut jamais perdre de vue que le respect du primat de la personne et l'attention à ses besoins non seulement ne rendent pas le service moins efficace, et ne pénalisent pas la gestion économique, mais au contraire, représentent des garanties importantes d'efficacité véritable et de qualité authentique ». Dit Benoît XVI s'adressant aux personnes chargées de la sécurité aérienne en Italie.
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