"Le gouvernement lui-même s’en est mêlé, par la voix de Salem Abdel Geleel, vice-ministre des Biens religieux, qui a déclaré dans un communiqué :
« La foi des musulmans constitue une ligne rouge qui, en aucun cas, ne peut être discutée par un non-musulman. »
Il n'est pas de la compétence juridique des gouvernements de dire la doctrine d'une religion. Un gouvernement a un rôle laïc. Il ne peut critiquer un idée religieuse qu'en se fondant sur la raison et non sur sa foi ou celle des autres.
Il faut dire à la décharge du gouvernement égyptien que ces notions de "liberté religieuse" et de "laïcité" sont mal comprises y comprises du Conseil d'Etat français.
Car contrairement à ce que prétend monsieur Daoudal, ce n'est pas l'islam qu'il faut réformer, mais ce sont les droits de l'homme, les droits universels de l'homme qu'il nous faut tous intégrer à notre esprit et cela quelles que soient nos opinions transcendant la raison.
Autre exemple venant d'un laïciste : Monsieur Chevènement a déclaré récemment que l'islam était mieux garant de la laïcité que le catholicisme. Ce qui est absurde puisque la "laïcité" est une notion catholique (et juive), ignorée de l'islam et utilisée par les laïcistes. Monsieur Chevènement ne pouvait légitimement critiquer gratuitement une religion ; il lui aurait fallu pour ce faire, des arguments réels et rationnels fondés sur des textes actuels, sur des preuves et non sur des accusations gratuites et même diffamatoires.
Alors que si, certes, les religions peuvent et doivent être purifiées de leur éléments bafouant les droits de l'homme par une saine critique, monsieur Chevènement a procédé par injure, stigmatisation et discrimination arbitraires. Dans un Etat de droit, il serait poursuivi par la justice.
N'oublions pas non plus que le clergé catholique viole très régulièrement la liberté religieuse en particulier des catholiques, mais aussi des musulmans. Il la viole d'ailleurs chaque fois qu'il institue une liturgie "maison", en violation des droits des fidèles catholiques à avoir une liturgie autorisée, selon leur foi.
On ne peut pas faire des reproches au gouvernement égyptien et ne pas dénoncer les graves problèmes posés par les dirigeants de pays occidentaux. Avant de proposer d'enlever la paille dans l'oeil du voisin, songeons à la poutre qui est dans le nôtre.
Les droits de l'homme sont universels (ils bénéficient à tous les hommes, y compris aux musulmans). En politique, nous ne parlons pas de foi, mais de raison. La laïcité et la liberté religieuse s'appliquent et bénéficient aux musulmans, mais également aux catholiques et généralement à tous les êtres humains en raison de leur nature raisonnable.
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