http://plunkett.hautetfort.com/archive/2010/06/19/qui-suivre-nous-memes-ou-jesus-christ.html#more
Sur son blog Patrice de Plunkett se déchaine contre les catholiques coupables à ses yeux de ne pas être assez spirituels, de ne pas accepter la croix.
Voilà ce qu'il dit à propos des défenseurs de la liberté religieuse, citant l'évangile qui demande de perdre sa vie pour la trouver :
La « vie » qu'il faut « perdre » pour qu'elle soit transfigurée en Jésus-Christ, c'est le système de réflexes mentaux dont chacun s'enveloppe, y compris sur le plan des « convictions », voire de la « religion »... Si ma « religion » n'est qu'un des éléments de mes « convictions ». elle s'éloigne de la foi. La foi veut tout : elle ne transige pas. Donc une religion sans foi ne vaut rien. Et la foi, c'est accepter de renoncer à tout ce qu'on jugeait vital ! Si un chrétien veut « sauver » son mélange d'opinions et de religion, sauver « sa vie », il sert deux maîtres, et ce n'est pas tenable. Il faut se dépouiller de cette « vie »-là : accepter de la perdre (« prendre sa croix ») et suivre Jésus dans la rédemption : mort et résurrection.
La foi n'exclut pas la raison ; elle ne veut pas tout, au contraire. Au contraire Jésus nous exhorte à être pleinement humains, donc à cultiver la raison. L'Eglise nous invite à enseigner aux enfants leur dignité et à prendre conscience de leurs propres droits (
Compendium 244). L'évangile lui-même nous invite à respecter la raison et les droits des autres ainsi que les nôtres.
"Mt 7,12. Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux; car c'est là la loi et les prophètes." (traduction Fillion du site magnificat)
La Loi, c'est la loi de Moïse, proclamée par celui-la au Sinaï, Et les prophètes qui annoncent le Sauveur constituent les deux premières parties et les plus importantes de la Bible juive (qui en contient trois). Les Juifs en effet (Jésus est bien Juif !) classent les livres bibliques en trois parties : I la Loi (livres de Moïse), II Les prophètes, III Les hagiographes. (1)
Il nous faudra bien réfléchir pour savoir ce que nous voudrions que les hommes nous fassent. Et cette réflexion nous conduit à la loi naturelle. Ne pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu'ils nous fassent et c'est la foi qui nous invite à agir éclairé par la raison. Jésus nous dit que cette "règle d'or", c'est la loi et les prophètes et que cette vérité rationnelle.
Il est impossible d'opposer la foi, le spirituel, à la raison. Il est impossible de dire "n'agissez pas, car Jésus est mort sur la croix." Ne serait-ce que parce que Jésus à été tué parce qu'il avait agi, pour protéger les droits de l'homme. (Moïse d'ailleurs a agi lui aussi pour protéger le droit de l'homme à l'adoration).
L'irrespect de la loi naturelle, des droits de l'homme par les organisateurs de la Gay pride sont un motif justifiant les actions de défense des droits de l'homme. La Gay pride viole le droit au mariage monogame, le droit à la fidélité du conjoint, le droit à vivre sans activité sexuelle, le droit à la liberté religieuse, c'est-à-dire à ne pas être agressé, moqué en raison de sa foi et à ne pas subir de prosélytisme.
Les autorités qui la permettent violent le droit naturel.
Agresser ceux qui protestent contre ces violations des droits de l'homme en invoquant la croix de Jésus, c'est agir sans titre. Personne n'a de titre surnaturel à condamner les actes de son prochain (sauf le pape et les évêques pour les actes des catholiques, mais ces derniers le font au nom de Dieu et de la foi commune à tous les croyants catholiques).
Il est conforme à la foi de respecter la liberté et les initiatives de ceux qui veulent protéger les droits de l'homme, s'ils le font dans le respect des droits de l'homme (article 30 de la Déclaration universelle). Et la foi (en Jésus, en le laïcisme ou en l'islamisme) ne peut être un titre à la condamnation de leurs actes.
(1) Tiré de "Histoire biblique" par l'abbé Maurice Bouvet, DE GIGORD 1923, pp 7 et ss. Le classement opéré par les catholiques est différent, il se fait par genres littéraires (1 histoire, 2 sagesse, 3 prophètes).
Je pratique la controverse sur un site d'Action française maurrassien à propos de la liberté religieuse, de la liberté de conscience et des idéologies d'extrême-droite, voire d'extrême-gauche hostile aux "droits de l'homme".
Voici la réponse que me suis attirée de la part d'un nommé "Antiquus". Je ne répondrai pas sur le blog compte tenu de la tournure aigre que prend la controverse :
Il me semble nécessaire pour apaiser les esprits de citer complètement les extraits invoqués par "Antiquus". Je les trouve sur le site de la FSSPX qui cite des textes qui la condamnent :
La liberté religieuse selon "Dignitatis humanae" n'est pas la liberté de proclamer des opinions "quelles qu'elles soient". Il existe, selon Dignitatis humanae" des limites à la liberté religieuse. Et l'autorité ecclésiastique ou civile peut et même doit la limiter (par exemple l'appel au meurtre sous couvert de religion doit être interdit).
Ce que ne comprennent pas non plus nos amis maurrassiens, lefebvristes et assimilés, en lisant le Syllabus, c'est cette prémisse sous entendue : que seule l'Eglise a un titre à intervenir dans les affaires de conscience et dans les affaires de culte. Faute de titre, l'Etat (1) n'a pas l'initiative dans ces matières et s'il la prend, il faute. Il n'a un titre qu'à favoriser l'action de l'Eglise et à favoriser le salut de tous y compris des acatholiques par des lois conformes au droit naturel et par conséquent aux droits de l'homme.
Quant à l'affirmation : "Pie X écrivait:"la religion, règle suprême et souveraine maîtresse quand il s'agit des droits de l'homme et de ses devoirs", ils ne s'aperçoivent pas que cette déclaration les condamne puisqu'il n'existe aucune autorité supérieure au pape en matière de religion et qu'en le reprenant pour de prétendues contradictions avec ses prédécesseurs, ils s'opposent aux conséquences immédiates de la sentence de saint Pie X.
Il n'existe aucune autorité religieuse dans le monde à part le pape et les évêques unis au pape. Ne cherchez pas, aucune autorité ne s'exprime au nom de Dieu à part les autorités de l'Eglise catholique. Lui imputer des mobiles machiavélique, même baptisé "stratégique" est une injure envers cette autorité. Il n'y a pas d'autres soucis de la part de l'Eglise que celui du développement de tout l'homme et des tous les hommes.
(1) A fortiori les particuliers