16.4.11

Double langage de monsieur Guéant sur la liberté religieuse (son discours du 15 avril 2011)




Signalé par le Salon beige, le discours de monsieur Claude Guéant du 15 avril, ministre de l'intérieur, aux "responsables de culte" fait état d'une série de propositions concernant la laïcité.

Voici ce qu'a dit le ministre :

« D'autres constructions de lieux de culte méritent sans doute de voir le jour. Plusieurs types de soutiens existent déjà, en plus des ressources propres des associations cultuelles, pour appuyer la construction de lieux de culte. Je pense à la garantie d'emprunt, aux baux emphytéotiques, à l'aide publique pour financer les parties non cultuelles ou aux avantages fiscaux en matière d'imposition locale. Enfin, il est possible, en partie, de mobiliser des fonds collectés par une fondation (c'est le cas de la fondation pour les œuvres de l'islam, créée en 2005).
Dans le respect des principes de la loi de 1905, l'équilibre obtenu aujourd'hui est ainsi satisfaisant pour financer ces nouveaux lieux de culte. Il n'est pas envisagé je le dis clairement de financements publics pour la construction de lieux de culte. »

Le financement indirect des lieux de culte par l’argent public est contraire à la loi de 1905 et aussi contraire au droit naturel. L’humanité est divisée de croyances, on ne peut prélever des impôts sur tous au profit de certains. C’est contraire à l’égalité de tous les êtres humains quelles que soient leurs croyances.

La loi de 1905 est prétendument confirmée, alors qu’elle est bafouée.

Je rappelle l’article 2, première phrase de la loi du 9 décembre 1905 :

« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. »

Cependant monsieur Guéant tout en prétendant respecter la loi de 1905 organise les cultes par l’institution de « correspondant laïcité » voici qu'il annonce la création d'un correspondant "laicité", chargé des religions :

« Les correspondants laïcité dans les préfectures ainsi que la conférence départementale permettront de réaliser un diagnostic local pour résoudre les problèmes concrets auxquels sont confrontés les associations cultuelles locales ; également pour lever certains malentendus qui peuvent persister, ici ou là, avec quelques élus locaux. »

Le discours de monsieur Guéant est contraire à la loi de 1905 tout en prétendant la respecter.

Les groupements religieux sont non seulement reconnus mais encore contrôlés et aidés par les autorités laïques. C’est une organisation des religions par l’État.

Jusqu’à maintenant, la République n’avait fait qu’organiser la religion musulmane par la création du « Conseil français du culte musulman » (créé en 2003 sur l’initiative des autorités laïques françaises). Nous passons à une deuxième étape de plus profond engagement du politique dans le religieux et de viol de la laïcité de l'État, qui ne pourra que conduire à la domination du religieux par le politique. L'Église et les autres religions y perdront leur liberté.

Ce ne serait rien, si ce n’était un viol du droit naturel, donc des droits de l’homme, de l’égalité fondamentale de tous les hommes et de la liberté religieuse sous prétexte de la protéger.

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