15.4.11

La "République" de Platon et la fraude fiscale


Le premier livre de "La République" de Platon (1) est consacré à la recherche de la justice. Il est écrit sous forme de dialogue entre divers Grecs. Socrate y est le maître de la conversation.

Dans la recherche de la justice, donc du juste, un personnage inquiétant (du moins on peut le juger ainsi au point où je suis de la lecture), Thrasymaque dit à propos du juste :

"(...)ensuite, dans les affaires publiques, quand il faut payer des contributions, le juste verse plus que ses égaux, l'injuste moins; quand, au contraire, il s'agit de recevoir, l'un ne (343e) touche rien, l'autre beaucoup."


"(...) l'injustice poussée à un degré suffisant est plus forte, plus libre, plus digne d'un maître que la justice, et, comme je le disais au début, le juste consiste dans l'avantage du plus fort, et l'injuste est à soi-même avantage et profit " conclut-il.

Cela ressemble fort aux raisonnements nietzschéens, eux-mêmes inspirés du darwinisme. Le juste, la chose juste, est l'avantage du plus fort. Le plus fort est celui qui ne paie pas ses contributions, il est donc juste qu'il fasse payer aux autres ce qu'il ne paie pas à la caisse commune.

Ce à quoi Socrate répond :

"Qu'un homme, mon bon, soit injuste et qu'il ait pouvoir de pratiquer l'injustice par fraude ou à force ouverte : je ne suis point pour cela persuadé qu'il en tire plus de profit que de la justice. "

Les termes de la discussion sont les mêmes plus de deux mille ans plus tard. L'injuste n'est pas libre, mais esclave de ses passions et de sa richesse.

(1) La traduction est, je crois, celle de Victor Cousin, que j'ai capturée voici quelque temps sur Internet et placée dans mes "documents", alors qu'actuellement le lien semble être "mort" http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/platon/loisindex.htm

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