D'une part, le fait d'avoir gardé la photographie un peu dégradée pour la montrer au public suffirait cependant à démontrer que les personnes qui ont attaqué l'œuvre ont usé de leur liberté d'expression.
On ne voit pas ce qui déciderait, ce qui trancherait en faveur de monsieur Serano et en défaveur des manieurs de marteau. En quoi l'un serait un "artiste" et les autres des "vandales" puisque le résultat de leurs actions est pareillement exposé.
Donc, pour trancher entre les deux parties et savoir qui a violé la liberté d'expression, on ne peut discuter, pas plus ici qu'ailleurs, des goûts et des couleurs. Il faut voir l'intention.
D'autre part, donc, monsieur Serano a usé d'un symbole chrétien. Cela n'aurait eu aucune conséquence qu'il prenne une pièce de moteur d'avion, ou de n'importe quel objet dépourvu de sens religieux, et le trempe dans l'urine pour le photographier. Ce qui fait la signification de sa mise en scène est l'utilisation d'un crucifix, symbole qu'il n'a pas inventé, mais a trouvé dans la religion catholique.
Ainsi il s'est approprié un symbole pour certains êtres humains, un symbole, une image qu'ils révèrent, il a parasité leur croyance. Il n'a pas inventé ce symbole, il l'a utilisé pour piétiner leur liberté.
Or il n'y a pas de liberté contre la liberté des autres. C'est pourquoi, il ne s'agit nullement de liberté d'expression, car il n'y a pas de liberté d'expression contre la liberté d'expression ou la liberté religieuse (voir l'article 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme).
Et toutes les décisions judiciaires du monde, tous les articles de journaux, tous les discours des évêques, voire du pape (éventuels) ne pourront rien contre cette donnée de la justice naturelle qui a pour base "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent."
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