On peut lire une interview de l'ancien assistant parlementaire de Gérard César alors suppléant de Robert Boulin ici (on notera le titre de l'article absolument fantaisiste).
Monsieur Fonfrède, c'est de lui qu'il s'agit, aurait été la personne chargée de la destruction des archives de Robert Boulin. Il en aurait pris connaissance avant de les brûler. Il assure qu'il n'en a rien gardé.
Il précise à propos du contenu de ces archives :
« Personne n’a posé de question ?
C’est ce qui est incroyable. Pas un policier, pas un juge ne s’y ai jamais intéressé. Personne ne m’a posé la moindre question jusqu’en 2003. Benoît Collombat, journaliste à France Inter est venu m’interroger. Je lui ai dit que j’avais détruit les archives et que j’étais le dernier à les avoir eues entre les mains. Quelques jours plus tard, j’ai reçu la visite de deux hommes se prétendant des RG. Je pense qu’il s’agissait plutôt de barbouzes. Ils m’ont dit que si j’avais encore des archives de Boulin, je ferais mieux de les détruire rapidement. Le soir, j’ai été attaqué en sortant de chez moi. Je suis resté plusieurs jours dans le coma et un mois à l’hôpital. Les médecins sont formels, j’ai été frappé avec un objet contondant. Je n’ai pas de souvenir de cette soirée. Mais ma femme se souvient que j’étais rentré apeuré chez moi en lui parlant des archives de Boulin. »
Il semble plausible qu'il ait été attaqué par les
barbouzes communistes au service du parti gaulliste. Il doit bien y avoir des
certificats d'hospitalisation et autres traces médicales de ce qu'il affirme...
Un mois d'hospitalisation, ce n'est pas rien... enfin, c'est plausible, mais cela ne veut pas dire que c'est vrai.
C'est à coup de barre(s) de fer ("objet
contondant" que je traduis "barre de fer") que l'on a tué Robert
Boulin, grand résistant. C'est encore à coups de barre de fer que l'on s'en
serait pris à monsieur Fonfrède (dont l'interview - du 24 janvier 2013 ! -
ressemble fort à un message adressé à "qui il sait, mais à qui nous nous
ne savons pas.").
A peine plus de vingt mois après l'assassinat de Boulin, à
Auriol, le 18 juillet 1981, c'est à coups de tisonnier (objet contondant) que les hommes de main
de la CGT (dont un instituteur laïque en exercice) au service du Service
d'action civique (SAC), "service action" gaulliste, ont tué l'enfant
Alexandre, âgé de 7 ans...
L'article de wikipédia suggère que la tuerie d'Auriol aurait
été perpétrée par anti-communisme. La CGT... aurait versé dans
l'anti-communisme... Mais bien sûr... Wikipedia
inverse une nouvelle fois la réalité. Personne de sensé ne croit non plus que
la tuerie a eu lieu parce que Jacques Massié, militant socialiste, allait
passer à gauche. A gauche, il l'avait toujours été, ce qui ne l'empêchait pas
d'être, en même temps, chef du SAC à Marseille... On ne connaît donc pas les
mobiles de la tuerie d'Auriol. Les mobiles devaient plutôt se trouver dans les
archives de Massié ainsi que dans quelques valises de billets de banques
prétendument destinées au financement des "campagnes électorales"...
Mais bien sûr...
Je trouve un autre fil conducteur dans ces affaires, à part celui, matériel, de l'objet contondant :
celui de la fraternité résistante et maçonnique gaullo-communiste. Il faudra
bien écrire un jour l'histoire de la Résistance sous l'angle de la mentalité,
du changement de mentalité entre l'avant et l'après résistance. Il faudra aussi
écrire l'histoire des conséquences du changement de mentalité sur la vie
politique et sociale depuis 1944. Lorsque l'on vit une double vie et que cela
est considéré comme vertu (les francs-maçons vivent tous une double vie dont
ils se font vertu), que l'on fabrique de faux papiers et que cela est considéré
comme vertu, lorsque l'on considère les fonctionnaires et les hommes politiques
comme des ennemis méprisables dont l'assassinat est bonne action et marque d'un
homme vertueux, cela laisse des traces dans la mentalité. Les règlements de
comptes sont l'une des conséquences de la Résistance (quand on s'abstrait de la
société officielle, il ne reste plus que le "règlement de compte" en
cas de litige. La plupart de ces règlements de comptes doivent d'ailleurs rester
inconnus du public. L'affaire Boulin est connue parce qu'il s'agissait d'un ancien ministre dont on parlait comme d'un éventuel futur chef de l'Etat. Mais les moyens couteaux doivent disparaître sans qu'il y ait d'affaires publiques les concernant).
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