Les presque huit ans passés sous le règne de Benoît XVI ont été très riches :
- approfondissement de la notion de liberté religieuse
- affirmation du rôle central de la culture chrétienne européenne
- rappel du fondement rationnel de la recherche de Dieu, nécessaire à tout humanisme
- condamnation de la conception restrictive de l'espérance du salut
- rappel de l'importance centrale de la notion de vérité dans les relations sociales
- historique de l'osmose des cultures juives et grecques (IIIe siècle avant Jésus-Christ)
- Question à la cantonade sur l'apport de l'islam à l'humanité
- rappel de la nécessité d'un gouvernement mondial
Et par dessus tout pour Benoît XVI la question fondamentale de la parole, du Logos qui est Dieu que l'on retrouve dans tous ses textes importants où sont affirmés avec constance la valeur de la raison qui est la marque de la ressemblance de l'homme avec Dieu.
Souvenir de la seule fois où j'ai approché le Pape. La photo est déplorable, mais elle est de moi. On aperçoit Benoît XVI dans la "Papamobile", c'était à Turin, le 02 mai 2010... |
J'admire aussi sa rhétorique, sa façon d'exposer. Ses textes, comme les grands textes, paraît toujours nouveau, toujours plus profond à la dixième relecture... et la rhétorique n'en apparaît que plus parfaite.
Si je me souviens des premiers temps de l'enseignement de Benoît XVI, je m'aperçois combien mon histoire intellectuelle est marquée par l'enseignement de Benoît XVI. Je ne suis plus du tout le même que celui que j'étais en avril 2005 (j'approchais pourtant la soixantaine !).
Un dernière chose marque l'histoire : son abdication. Déçu et triste, bien sûr, nostalgique, certes, mais aussi conscient de vivre un tournant de l'histoire de l'Eglise. La vie n'est que déchirement et nostalgie à la fin, donc je ne m'étonne pas d'être déchiré et nostalgique. Un homme comme cela avait encore des choses à nous dire serai-je tenté de penser. L'analogie avec l'abdication de saint Célestin V ne peut être que lointaine, l'époque n'est plus la même. De plus saint Célestin a abdiqué au bout de six mois et parce qu'il se sentait dépassé par la mission. Ce n'est pas du tout le cas de Benoît XVI. Je n'ai évidemment pas à juger l'acte du Pape, mais je suis, au milieu de la tristesse, satisfait de son abdication qui est aussi un acte prophétique.