Une Existence à savourer

"(...) Le concept est abstrait : il présente à l'intelligence un objet universel (...) Par définition donc par nature plutôt, il laisse échapper l'existence et l'individualité des choses. Et c'est même trop peu dire qu'il laisse échapper, il repousse tout ce qui est d'ordre existentiel;"

Roger Vergnaux, Leçons sur l'existentialisme Téqui Paris 1964 (cité dans "Raisonner en vérité" de B Couillaud ; éd. François-Xavier de Guibert, 2ème édition.

Ce passage est sans doute excessif, le concept par nature n'envisage certes pas l'existence prise individuellement, mais il a son utilité de communication et le concept "homme" nous rappelle l'existence des autres, car sans existence il n'y aurait pas de concept.

Cependant, il est vrai que l'existence individuelle n'est sensible qu'à celui qui en jouit, mais le concept a son rôle dans l'existence individuelle. Il est donc dangereux de vouloir les opposer, au risque de mutiler la vie individuelle elle-même.

Aujourd'hui, je propose à mes chers lecteurs fidèles, d'envisager chacun notre existence pour en jouir. Loin des discours, des abstractions jouissons de notre individualité incommunicable et ineffable.

La femme pour cela peut nous être d'un grand secours. Tournée par sa nature vers la relation unique avec un être humain unique qui est son bébé, elle est beaucoup moins attirée que l'homme vers le faire et le comprendre universel, beaucoup plus vers donner l'existence à un individu et à vivre l'amour. Pour cela toute sa vie est tournée vers l'existence, ignorant tout ce que la culture a d'étouffant pour l'individu existant.

Sagesse :

Sg 11,25. Vous aimez tout ce qui est, et Vous ne haïssez rien de tout ce que Vous avez fait; car, si Vous l'aviez haï, Vous ne l'auriez point établi ni créé.

Sg 11,26. Comment une chose pourrait-elle subsister, si Vous ne le vouliez pas? ou comment ce que Vous n'auriez pas appelé à la vie serait-il conservé?

Sg 11,27. Mais Vous pardonnez à tous parce que tout est à Vous, Seigneur, qui aimez les âmes.

Traduction Fillion éditions Magnificat.

C'est d'ailleurs pourquoi les femmes sont surtout mystiques, car elles ressentent plus que nous la relation personnelle à Dieu, qui ne s'éprouve que dans l'existence.