Gilson dit dans « Constantes philosophiques de l’être » que beaucoup de gens sont dans l’erreur parce qu’ils ont raison.
Il veut dire par là que ne voyant qu’une vérité, qu’un aspect de l’être, ne voyant l’être que sous un aspect, vrai, ils refusent en conséquence de changer leur point de vue puisqu’ils disent la vérité. Et comme l’être a plusieurs facettes, ils sont dans l’erreur parce qu’ils ont raison.
C’est ce qui se passe notamment avec les intégrismes.
Prenez l’exemple de la liberté. La liberté humaine est un bien, elle doit être respectée et l’on ne peut en faire un vain mot, mais on doit l’exalter et en user. Les intégristes de la liberté vont alors décider que la liberté est un absolu puisque c’est un bien. L’homme en conséquence créé sa vérité, sa morale sans tenir compte de sa nature sociale et sa nature de créature.
En revanche les intégristes de la vérité, vont exalter la vérité au dépens de la liberté. Pour eux finalement il n’y a plus de liberté. C’est ce qui arrive aux fanatiques des exercices de saint Ignace, puisque spirituellement Ignace demande de remettre sa liberté à Dieu, ce qui ne laisse pas de poser des problèmes moraux et philosophiques que les jésuites ont dû résoudre mais qui sont laissés de côté par les intégristes catholiques.
C’est aussi aux raisonneurs à partir du Syllabus qui en viennent à nier la liberté religieuse pourtant partie intégrante du message chrétien depuis l’origine.
Il nous faut « un jeu de principes » (par exemple : respecter les résultats de l’expérience) selon l’expression de Gilson et une application adéquate de ces principes (dont le nombre est très grand) aux questions posées.
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