31.10.08

Liberté et loi naturelle

"il me semble nécessaire de redéfinir le sens de l'exercice de la liberté, expression trop souvent invoquée pour justifier certains débordements. De plus en plus, en effet, son exercice est perçu comme étant seulement une valeur absolue - un droit intangible de l'individu - tout en ignorant l'importance des origines divines de la liberté et de sa dimension communautaire nécessaire à sa construction. Selon cette interprétation, l'individu seul pourrait décider et choisir la physionomie, les caractéristiques et les finalités de la vie, de la mort et du mariage. La vraie liberté se fonde et se développe ultimement en Dieu. Elle est un don qu'il est possible d'accueillir comme un germe et de faire mûrir de manière responsable pour enrichir vraiment la personne et la société. L'exercice de cette liberté implique la référence à une loi morale naturelle, à caractère universel, qui précède et unit tous les droits et les devoirs."

C'est du Benoît XVI dans son discours d'hier 30 octobre à l'ambassadrice du Canada auprès du Saint Siège, madame Anne Leahy.

La liberté est donc un bien très précieux de Dieu à l'homme. Il ne peut, pour cette raison, être absolutisé sans tenir compte de Celui qui le lui a confié et qui est cause de tout bien. Il s'inscrit dans le contexte de la responsabilité. Il n'y a pas de liberté sans responsabilité à l'égard de Dieu et du prochain (la société) et même de soi-même. Cette responsabilité oblige à un développement de la liberté. On n'use pas de la liberté dans n'importe quel sens, mais uniquement pour qu'elle croisse en vu du bien en Dieu, pour soi et pour les autres.

On ne doit en faire usage que pour l'enrichissement de soi et des autres.

La liberté n'est pas une valeur isolée, elle s'insère dans la loi naturelle qui définit les droits et devoirs de l'homme. Cette loi précède et unit tous les devoirs de l'homme. Car la liberté est un pouvoir et tout pouvoir suppose un but légitime et non arbitraire en vue duquel il s'exerce.

Il est consolant de lire que Benoît XVI dise que la liberté ne s'insère que dans une société fondée sur le mariage et la famille.

Mais, il convient de garder à l'esprit que tout cela dit la liberté est une valeur chrétienne sociale : nous devons respecter la liberté des autres et encore plus celle de Dieu. Nous ne pouvons faire de la liberté un concept vide sous prétexte de loi naturelle, car elle est un don de Dieu à l'homme. Nous devons la respecter chez les autres et l'éduquer et l'accroître chez nous.

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