On peut lire le "code noir" à l'adresse suivante :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86086055/f13.image.r=Code%20Noir.langFR
Je l'ai lu. L'esclavage dont il est question n'est pas l'esclavage antique. Après avoir constaté cela, on ne peut pas ne pas constater que ce "code noir" bafoue gravement les droits universels de l'homme. Environ dix générations se sont succédées sur la terre depuis ce texte de 1724 (Louis XV).
Le peuple français n'est pour rien dans ce "code noir" qui partait de Versailles comme un oukase.
Ce texte de "loi" m'inspire ces quelques réflexions :
1) La décadence de la laïcité politique chrétienne et française. Elle avait perdu la foi tout en se présentant comme catholique. (Jésus-Christ nous a enseigné que nous étions tous frères et tous faits pour Dieu)
2) Un reste de conscience concernant l'humanité dans cette "législation" d'Ancien Régime : interdiction des traitements inhumains. À cette époque le droit pénal prévoyait le supplice de la roue. Damien fut écartelé en 1757. On infligea la roue pour la dernière fois en 1790 (!)
3) Les aspects positifs de la Révolution et de la Déclaration de 1789 (malgré ses défauts). Les Lumières rappelaient au monde qu'avant la foi, existe la nature que tout le monde doit respecter quelle que soit la foi qu'il professe, que la foi ne peut servir de prétexte à la fragmentation de l'humanité. La Révolution abolit l'esclavage (1791) sous l'influence de Robespierre qui n'était donc pas le monstre que l'on dit.
4) L'histoire n'est pas univoque. L'histoire bégaie, l'histoire hésite, l'histoire mêle le bien et le mal dans le même peuple, dans les mêmes personnes.
5) Il ne faut pas profiter des fautes de l'ancien temps, même graves, pour fragmenter l'humanité et tenter de condamner les personnes nées aux XXème et XXIème siècle, en en exaltant d'autres nées également à la même période. Les hommes naissent libres et égaux dans leurs droits fondamentaux. Il est illicite de brandir les droits universels de l'homme pour fragmenter l'humanité et de continuer les crimes du passé sous n'importe quel prétexte. La culpabilisation comme le sentiment de culpabilité sont mauvais conseillers (voir la loi Taubira de 2001)
6) Il est inutile de disserter à longueur de pages sur les consécrations de la France au Sacré Cœur tant que l'on a pas mis l'ordre des droits de l'homme dans son cœur. Ou alors prions pour que le Sacré-Cœur mette l'ordre des droits de l'homme dans nos cœurs (Mathieu 7,12 : Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites le pour eux.)
7) Il est injuste de vouer aux gémonies tous les révolutionnaires. Paul VI avait raison lorsqu'il recommandait que l'Église se préoccupe des droits universels de l'homme dans ses relations avec les gouvernements. Malheureusement, environ 35 ans après sa mort, la cause des droits de l'homme et de la liberté, même dans l'Église, a peu avancé, voire a reculé (la licence n'est pas la liberté, elle opprime la liberté religieuse).
8) La consécration au Sacré Cœur oblige. Malheur à celui par qui le scandale arrive. On peut croire et espérer que la consécration au Sacré-Cœur, dans ce sens, aurait obligé à des réformes et aurait évité les folies révolutionnaires et la honte de l'esclavage pratiqué par les rois "très chrétiens" (sic).
9) Il existe un progrès de la culture juridique. Il est injuste de juger les hommes du passé avec notre culture.
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