Trouvée cette citation de Mgr Arquillière dans l'ouvrage de monsieur Paul Dubouchet :
« [Le concept de] « Droit naturel de l’État » se trouve chez Mgr Arquillière « Si l’on analyse cette formule, pleine de substance, elle signifie que tout État, païen, chrétien ou neutre [sans doute veut-il écrire laïciste], a le droit d’exister, antérieurement à l’Église et indépendamment de l’Église [si l’on veut, en un sens]. Pourquoi ? Parce que ce droit est fondé sur al naturel même de l’homme. C’est un droit naturel, primitif, comme pour chaque être humain, le droit à la vie et le droit à son développement normal [On préférerait dire aujourd’hui en une formule plus précise et de plus grande porté : son « développement intégral »]. Dieu en effet, a créé l’homme essentiellement sociable : il ne peut développer ses aptitudes que par la vie en société…. Dieu a voulu du même coup, les conditions indispensables à la vie sociale : l’autorité du chef et l’obéissance des subordonnés, puisqu’il n’y a pas d’État, même informe, sans commandement et sans obéissance. C’est sur ce fondement, voulu par Dieu, que reposent les États et les nations – bien avant l’existence de l’Église » (p. 37) »
Droit et philosophie, un critique des sciences humaines de monsieur Paul Dubouchet 2009, L'Harmattan extrait lu sur google book. (Les commentaires entre crochets sont de moi).
L'État a en effet, historiquement du moins, précédé l'Église. Il est fondé sur le droit naturel. L'Église ne peut exercer son pouvoir, d'ailleurs fondé sur la foi et sur son expertise sociale bimillénaire qu'en le respect du droit naturel. (Voir sur ce point Contra Gentes de saint Thomas : seule la raison est le langage commun à toute l'humanité).
Cela dit, il faut toujours garder à l'esprit que l'État est toujours transcendé par les individus humains qu'il régit. En raison de leur capacité à la vérité métaphysique, intemporelle, les humains par leur destinée, doivent recevoir de l'État les conditions de leur développement intégral, y compris donc de leur développement spirituel en ce qui regarde l'État. La raison nous désigne l'Église comme un agent éminent du bien commun (qui est la mise en œuvre des conditions intégrales du développement des individus). Ce dont l'État doit tenir compte parce que c'est rationnel.
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