Personne n'a célébré "dignement" les 5 ans du motu proprio "Summorum pontificum", même pas le blog Summorum pontificum !
Il semble en effet que ce motu proprio qui n'avait que l'intérêt de constater que les rites anciens approuvés par un Pape ancien ne pouvaient être déclarés hérétiques ou schismatiques par un nouveau Pape et restaient par conséquent éternellement valides, n'en a pas moins tenté de l'interdire comme rite officiel de l'Eglise sous le prétexte que le nouveau rite aurait été "accepté volontiers" par les fidèles et le clergé (en réalité, il a été accepté sous menaces spirituelles et imposé par voie de fait).
Tant de complications, jointes à la détestation arbitraire, voire schismatique, de l'ancien rite par un très nombreux clergé a conduit à l'échec.
D'ailleurs, le P. Guérard des Lauriers lorsqu'il accusait Paul VI d'être en état de "schisme capital" n'était pas si éloigné de la vérité, sauf qu'il n'avait pas de titre à donner vigueur juridique à son jugement privé. Car Paul VI a bel et bien tenté d'interdire l'ancien rite en ne l'autorisant que "sine populo" (! ! !) et seulement aux prêtres âgés... lui aussi agissait sans aucun titre et à rebours de la liberté des âmes, puisque l'usage de l'ancien rite ne dépend pas de l'autorisation du Saint Siège, mais dépend d'un droit universel et naturel de l'homme. Ces droits naturels que le Saint Siège constate, il ne peut en priver quiconque, même pas les catholiques.
Dans le fond, cette crise aura eu l'avantage de nous enseigner que Saint Siège avait une certaine compétence juridique qu'il ne fallait ni arbitrairement restreindre, ni étendre sans limite, même en matière religieuse où les droits de l'homme continuent à s'appliquer.
C'est à mon avis pourquoi le motu proprio du 7/7/7 n'a finalement satisfait personne et reste un échec. La quasi-totalité des évêques ne l'appliquent, d'ailleurs que de mauvaise foi. En effet, les textes juridiques doivent être appliqués de bonne foi et avec sympathie pour les sujets du droit et non sous l'insulte, les moqueries etc. (Vous êtes une minorité, une poignée, votre vie ne nous intéresse pas, vous n'existez pas, c'est politique, vous êtes des hypocrites, vous brandissez un rite comme un étendard etc.)
"Si jamais on voulait, de manière autoritaire, imposer un biritualisme, on serait dans une situation grave et préoccupante. Il serait dommageable pour l'authenticité chrétienne et la vie de l'Eglise que deux rites différents soient les propriétés de groupes catholiques qui les brandiraient comme des étendards. Ou sinon, on n'est plus dans la logique catholique."
Ose écrire Mgr Dagens (selon le Salon beige) faisant fi de la liberté des fidèles et des prêtres, utilisant des raisonnements qui peuvent se retourner contre lui est ses amis ; car tel qu'on est, on voit les autres. Telle chose que l'on dénonce, permet de la pratiquer sans s'en apercevoir. En effet, la "logique catholique" est faite de diversité des cultures, des coutumes et des théologies et de respect du Pape infaillible lorsqu'il autorise des rites. La "logique catholique" n'est pas celle de l'autorité en dehors de son domaine de compétence. Dieu lui-même traite la dignité de l'homme avec respect (Léon XIII Rerum novarum).
Merci, Mgr, de votre témoignage en faveur de la raison et de la prière ! L’homme animal raisonnable, donc libre et religieux d’une dignité telle que Dieu Lui-même la respecte (Rerum novarum).
« Nemini licet hominis dignitatem, de qua Deus ipse disponit cum magna reverentia, impune violare, neque ad eam perfectionem impedire cursum, quae sit vitae in caelis sempiternae consentanea. »
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