Sur le subsistit in (qui est du latin et non du français),
j’avais publié sur mon blog le texte suivant :
Beaucoup de lefebvristes hostiles à « Dignitatis humanae » (1 § 2) disent que la religion ne « subsiste » pas dans l’Église catholique,
qu’elle « est » dans l’Église catholique.
« Subsister » en français a le sens de « continuer d’être
alors que la chose a disparu ailleurs » (définition du Larousse), un peu comme
s’il était entendu que la religion avait pu résider ailleurs. Il semblait
possible aussi de prétendre qu'il n'était pas affirmé qu'elle demeurerait
toujours dans l'Eglise. Encore que cette deuxième affirmation n'est pas
explicitement dans la traduction erronée et que rien dans le reste du texte de
la Déclaration n’invitait à le prétendre.
En latin, le verbe « Subsisto, subsistiti subsistere » n’a
pas le sens français de « subsister ».
Selon le Gaffiot le sens du verbe subsistere est « rester,
demeurer, séjourner », sens « 2 »
« C’est pourquoi, tout d’abord, le saint Concile déclare que
Dieu a lui-même fait connaître au genre humain la voie par laquelle, en le
servant, les hommes peuvent obtenir le salut et le bonheur dans le Christ.
Cette unique vraie religion, nous croyons qu’elle subsiste [demeure] dans
l’Église catholique et apostolique à laquelle le Seigneur Jésus a confié le
mandat de la faire connaître à tous les hommes, lorsqu’il dit aux Apôtres : «
Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du
Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que
je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20). »
Le sens est que la vraie religion « demeure » dans l’Église
catholique. Il y a de nombreuses erreurs de traduction tant des encycliques que
des textes du concile proposés en français sur le site du Vatican. Certaines
sont évidentes. Il faut donc se reporter aux textes originaux (en l’occurrence
pour Dignitatis humanæ, au latin).
Il reste à faire deux remarques :
1) Les francophones soi-disant partisans de Vatican II se
moquent du sens des textes du Concile. La preuve : l’objection « intégriste »,
qui a sa valeur, ils l’ont méprisée. Mieux, ils semblent avoir admis le sens
contestable de « subsister », qui n’est pas dans l’original latin, et
dont le sens serait que la religion catholique n’est pas l’unique vraie religion, mais une religion vraie parmi d'autres.
Probablement ne lisent-ils même pas les textes et se contentent-ils de les
annexer à leur pensée (le laïcisme). « Vatican II, super ! Au
Concile, ces salauds d’intégristes, ils en ont pris plein la gueule ! Ces salauds, ils font de leur messe un
drapeau. C’est pas nous qu’on ferait de Vatican II un drapeau. Moi je suis 100
% d’accord avec Vatican II. » Ils ne l’ont pas lu, mais ils en ont entendu
parler par des journalistes.
2) Les « intégristes » ont détecté
une erreur de traduction qu'ils ont prise pour une erreur doctrinale du texte original. Ils ont constaté que le parti adverse se moquait de leur objection matériellement juste, mais trustait tous les postes d'autorité. Emportés par leur passion partisane, ils ont trouvé un prétexte à leur révolte.
Je ne saurais dire quelle est la faute la plus grave. D'ailleurs cette question ne me regarde pas.
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