Le Pape vient de nommer Mgr Müller comme préfet pour la
Congrégation pour la doctrine de la foi. Cette congrégation est chargée des
questions de pure théologie, de théologie fondamentale et de morale.
Exactement, et selon wikipedia citant Jean-Paul II dans son
encyclique "Pastor bonus", cette Congrégation a pour tâche de
« promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique : tout ce qui, de quelque manière, concerne ce domaine relève donc de sa compétence».
La Fraternité sacerdotale saint Pie X (FSSPX), fidèle aux
procédés des "traditionalistes", a extrait quelques mots d'un livre
de Mgr Müller pour l'accuser d'hérésie ou d'être proche de l'hérésie. On peut
faire observer immédiatement aux clergé et fidèles lefebvristo-traditionalistes
qu'ils n'ont pas qualité, qu'ils n'ont pas de titre à porter un jugement
péremptoire dans ces matières.
Prenons comme exemple la citation concernant la virginité perpétuelle de
la Très sainte Vierge telle que je la trouve trancrite sur le "Forum catholique"
signée de "InDominosperavi" et reprenant mots pour mots le communiqué
de la FSSPX.
Dans son livre Dogmatique catholique : étude et pratique de la théologie, Müller nie le dogme de la virginité de Marie. Selon lui, la virginité ne concerne pas les « caractéristiques physiologiques du processus naturel de la naissance de Jésus (tels que la non-ouverture du col, l’absence de déchirure de l'hymen ou l'absence de douleurs de l'enfantement), mais l’influx salvifique et rédempteur de la grâce du Christ dans la nature humaine ».
Le membre de phrase "ne concerne pas" n'est pas de
Mgr Müller. Il est des polémistes de la Fraternité saint Pie X.
En réalité il semble bien que Mgr Müller n'entend pas nier
les caractéristiques physiques, médicales, pourrait-on dire de la virginité
perpétuelle de la Mère de Dieu, mais il entend attirer notre attention sur la
portée théologique de ce dogme, portée théologique à la quelle nous devons
accorder la principale attention.
Il semble qu'il en est de même pour l'eucharistie. Le fait
de la présence réelle du Christ ressuscité ne doit pas occulter que les
apparences sont celles du pain et du vin. (Les fidèles de Capharnaüm scandalisés par "boire mon sang et
manger mon corps" voyaient les chrétiens en train de dépecer Jésus et de
manger son foi, sa rotule et ses oreilles. Leur attitude est un enseignement
pour nous. Jésus nous recommande l'humilité devant les mystère de la foi.)
En outre le fait qu'il ne s'agit que de courts extraits
sortis de leurs contextes et introduits subrepticement par des phrases qui ne
sont pas de l'auteur, il y a celui de la traduction. Les traductions peuvent
être mauvaises. Il est facile qu'elle le soient dans un domaine subtil.
On observe que le "traditionalisme lefebvriste" a
besoin périodiquement de ces "piqures de rappel" pour survivre. C'est
de ce genre de littérature faite de polémique approximative et
substantiellement sedévacantiste qu'il vit. Et cela en fait une grande
escroquerie dont sont en priorité victimes ceux qui écoutent ses "zozautorités". Je ne leur
jette pas la pierre, car l'incroyable dureté de cœur et le mépris des droits
naturels religieux des catholiques et des Français d'une grande partie du
clergé officiel de l'autre côté, clergé goguenard et méprisant pour les
"lefebvristes", est aussi une des causes du (relatif) succès du
lefebvrisme.
Comme document, mes lecteurs je transcris ci-dessous un
extrait de l'évangile de saint Jean auquel fait allusion Mgr Müller (traductionFillion pris sur le site sédévacantiste magnificat) :
Jn 6,61. Beaucoup de Ses disciples, l'ayant entendu, dirent: Cette parole est dure, et qui peut l'écouter?
Jn 6,62. Mais Jésus, sachant en Lui-même que Ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit: Cela vous scandalise?
Jn 6,63. Et si vous voyez le Fils de l'homme monter là où Il était auparavant?
Jn 6,64. C'est l'esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que Je vous ai dites sont esprit et vie.
Jn 6,65. Mais il en est quelques-uns parmi vous qui ne croient pas. Car, dès le commencement, Jésus savait ceux qui ne croyaient point, et quel était celui qui Le trahirait.
Jn 6,66. Et Il disait: C'est pour cela que Je vous ai dit que personne ne peut venir à Moi, si cela ne lui a été donné par Mon Père.
Jn 6,67. Dès lors beaucoup de Ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec Lui.
Il semble bien que Mgr Müller n'a fait que mettre en
pratique la consigne de Jésus, rapportée par saint Jean. "C'est l'esprit
qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que Je vous ai dites sont
esprit et vie." Donc, ne nous arrêtons pas aux détails physiologiques,
mais entrons dans les mystères de la foi.
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