Monsieur Emmanuel Ratier a reçu monsieur Philippe Cohen co-auteur d'une biographie de monsieur Jean-Marie Le Pen pour une promotion du livre. L'interview est assez peu intéressante car elle ne va pas au fond des choses, on reste entre relativistes, entre machiavéliens. (Monsieur Ratier est ancien élève de l'Institut d'études politiques de Paris)
J'ai transcrit toutefois la conclusion de l'interview par monsieur Cohen, passage pendant lequel il semble livrer sa pensée intime sur le personnage de monsieur Le Pen :
« (…) Quand on se lance dans une biographie, au fond, heu on se lance dans la complexité. C’est-à-dire qu’on s’aperçoit que… un personnage est beaucoup plus complexe contradictoire que… heu… heu… mmm… heu… que heu… ce qu’on en pense avant… ou ce qu’on en dit généralement si vous voulez, hein… Ça c’est pour le premier point. Le deuxième point c’est que j’ai été tour à tour, je pense, charmé, un peu séduit… Parce que c’est un personnage qui a un grand pouvoir de séduction. (…) et donc ensuite (…) ce qui m’a le plus surpris… son manque de cohérence politique…, son… au fond son indifférence heu… je dirais même aux idées politiques, et heu… et donc finalement quelque part heu, (…) j’ai eu l’impression à la fin que c’était presque un imposteur d’une certaine façon. C’est-à-dire qu’il était à la tête d’un truc qu’il avait construit, d’un espoir qu’il avait donné à des millions de gens… heu… mais que finalement il n’était lui-même pas digne de cet espoir. (…)Réponse à la dernière question : «Aventurier c’est un mot gentil (…) C’est quelqu’un qui déçoit tout le monde… quoi… »
Monsieur Cohen préfère le terme d'"imposteur" à celui d' "aventurier". Imposteur signifie "personne qui se fait passer pour quelqu'un qu'il n'est pas." (selon la définition, légèrement adaptée, du Larousse). Un aventurier est quelqu'un de sincère qui cherche des aventures en dehors ou en marge de la norme sociale.
Dans les années Mitterrand-Chirac, MM. Madiran, Antony et Daoudal (et pour les personnalité décédées Dom Gérard et François Brigneau), sans compter pas mal d'autres "chefs de file" traditionalistes, nous serinaient que Le Pen allait sauver la France. Ils ne pouvaient ignorer la vraie personnalité de Le Pen qui n'est même pas intéressé par les idées politiques. Certains autres, qui auraient pu nous détromper comme Mgr Lefebvre et son clergé, restaient silencieux, voire, pour certains, nous encourageaient à délirer. A cause d'eux de nombreuses familles françaises ont été privées de leurs patrimoines (testaments en faveur de monsieur Le Pen).
Il y a pour moi une question lancinante : quels étaient les motivations intimes de ces tromperies "traditionalistes" ? Pourquoi monsieur Madiran, qui pose en penseur, nous montait-il, de mauvaise foi, contre la pensée des Papes, et défendait-il l'indéfendable ?
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