« Est infaillible celui qui n'est pas sujet à l'erreur. Dogme
défini par le Concile Vatican I, l'infaillibilité concerne dans certains cas
précis le Pape en tant que pasteur de l'ensemble de l'Église catholique. Le
domaine auquel s'applique cette infaillibilité est strictement circonscrit; il
s'agit exclusivement de la définition de points de doctrine concernant la foi
et la morale en vue d'expliciter le contenu de la Révélation. Se trouvent
exclues de ce domaine, entre autre, les questions de caractère pastoral ou
disciplinaire. Ainsi l'encyclique "Humanae vitae" de Paul VI ou des
sanctions ecclésiastiques ne relèvent pas du domaine de l'infaillibilité. »
Les évêques prétendent ainsi que l'encyclique Humanæ vitæ qui ne concerne ni la pastorale ni la discipline ne serait pas infaillible, ils sous-entendent ainsi que l'on peut se passer de la lire et se passer de confesser et de pratiquer sa morale.
Or l'encyclique Humanæ vitæ est fondée sur la raison et non directement sur la foi (mais la foi en la doctrine du Pape renforce nos connaissances rationnelles). Il en est de même, autre exemple, de "Dignitatis humanæ" qui n'est pas fondé sur la foi, mais sur la raison.
D'ailleurs dès son début, l'encyclique elle-même énonce le titre auquel le Pape enseigne :
« Aucun fidèle ne voudra nier qu'il appartient au Magistère de l'Eglise d'interpréter aussi la loi morale naturelle. Il est incontestable, en effet, comme l'ont plusieurs fois déclaré Nos Prédécesseurs, que Jésus-Christ, en communiquant à Pierre et aux apôtres sa divine autorité, et en les envoyant enseigner ses commandements à toutes les nations, les constituait gardiens et interprètes authentiques de toute la loi morale: non seulement de la loi évangélique, mais encore de la loi naturelle, expression elle aussi de la volonté de Dieu, et dont l'observation fidèle est également nécessaire au salut. »
Ainsi, selon le site des évêques, dans un "interprète authentique", c'est-à-dire qui fait foi, on doit observer qu'il ne demande pas un assentiment de foi à la doctrine exprimée.
L'encyclique parle ensuite d'un enseignement dispensé avec une "constante fermeté", ce qui est la marque que le souverain pontife s'exprime de façon infaillible.
L'encyclique Humanæ vitæ condamne l'avortement (voir § 14), rappelle aux époux leur devoir de mettre des enfants au monde tout en leur reconnaissant la responsabilité de la paternité, rappelle que l'on ne peut pas stériliser volontairement les corps humain ni définitivement, ni temporairement.
N'étant pas théologien, je ne sais si cette encyclique est infaillible ou non quoiqu'en lisant les article 2035 et 2036 du Catéchisme de l'Eglise, j'aurais tendance à croire que sa doctrine morale, bien que fondée sur la raison revêt la charisme de l'infaillibilité. En effet, c'est bien une doctrine nécessaire au salut qui est enseignée. Si le Pape n'est pas infaillible en matière de doctrine nécessaire au salut, quand sera-t-il infaillible et pourquoi le serait-il. La doctrine des évêques semble donc bien contredire les articles 2035 et 2036 du Catéchisme. En tous cas, cette doctrine demande l'assentiment religieux et surtout elle est parfaitement conforme à la raison. Il est curieux de mentionner comme exemple l'encyclique Humanæ vitæ, juste au moment où on l'exclut de l'infaillibilité. On voudrait par ce moyen signifier obliquement que la question de l'illicéité de l'avortement et de la contraception chimique sont des questions qui n'ont pas été tranchées, on ne s'y prendrait pas autrement. On invite ainsi indirectement les catholiques français à user des poisons chimiques proposés par l'industrie pharmaceutique et à au moins tolérer l'avortement... Il en est de même du "Pacte civil de solidarité" dont le Pape demande, conformément à la raison, de s'y opposer de manière "incisive" et que les évêques français invitent à approuver.
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