3.5.11

La mort de Bin Laden et les droits de l'homme

La mort de Oussama Bin Laden donne lieu à d'indécentes réjouissances. Celles qui sont purement populaires sont condamnables, mais un chef d'État a encore repoussé les bornes en mêlant la béatification de Jean-Paul II avec cet événement, ce qui est bien sûr une violation de la laïcité (invocation de la religion au secours d'une politique, de plus illégitime).

"Son premier miracle a été de retirer de ce monde l'incarnation du mal, l'incarnation du crime et de la haine», a déclaré le chef de l'Etat péruvien à des journalistes, au cours d'un déplacement dans la région de Cuzco, dans le sud-est du pays.
«Le jour même de sa béatification, il nous a apporté la nouvelle que celui qui faisait exploser les tours et les immeubles n'était plus de ce monde; espérons que l'ignominie et la rancœur disparaissent avec lui!», a-t-il commenté."


J'espère bien que Jean-Paul II n'est pour rien dans ce qui ne peut être considéré que comme un acte de barbarie, qui découle d'ailleurs du même esprit que celui qui avait permis les prisons clandestines, les arrestations illégales, les détentions arbitraires et les tortures.

Du point de vue de la charte des Nations unies, notamment de l'"égalité souveraine" de tous les États Membres, de l'engagement des Nations unies à "réprimer tout acte d'agression" et toutes "rupture de la paix", on peut s'étonner de l'inertie de l'ONU.

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