Il y a longtemps un jeune sorti de l'École nationale de la magistrature était venu m'agresser sur mon blog. Il m'avait accusé de "haïr" les magistrats. C'est faux je ne hais pas les magistrats. Je leur souhaite de se convertir et de vivre éternellement heureux dans ce monde et dans l'autre.
Cependant le phénomène de projection psychologique sur l'"ennemi" de cet individu fraîchement émoulu de l'École nationale de la magistrature, appelle une réflexion.
Platon dans "la République" fait dialoguer Thrasymaque, qui dit que l'injustice rend heureux et fort avec Socrate, le narrateur, partisan lui de la justice quoi qu'il en coûte :
"Socrate :- En effet, Thrasymaque, l'injustice fait naître entre les hommes des dissensions, des haines et des luttes, tandis que la justice entretient la concorde et l'amitié (33). N'est-ce pas?Thrasymaque : - Que cela soit ! dit-il, afin que je n'aie point de différend avec toi.Socrate : - Tu te conduis fort bien, excellent homme. Mais réponds à cette question : si c'est le propre de l'injustice d'engendrer la haine partout où elle se trouve, apparaissant chez des hommes libres ou des esclaves, ne fera-t-elle pas qu'ils se haïssent, se querellent entre eux, et soient impuissants à rien entreprendre en commun?"
Thrasymaque fait figure d'homme violent et querelleur, de "réaliste" cynique. J'ose dire qu'il est une sorte de nietzschéen avant la lettre. On l'éprouve une fois de plus dans sa réplique insolente.
L'injustice appelle la haine et empêche la coopération sociale, voilà une leçon toujours valable. Quand on sait que les dés sont pipés, on ne s'adresse plus à la "justice" française.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire