1.5.11

Liberté religieuse et liturgie de Pâques

On sait que depuis environ le règne de saint Pie X, (hé ! oui), la liturgie et les prières de l'Église universelle sont en perpétuel chantier. L'idée des réformateurs est de rendre plus facile aux fidèles la participation aux mystères. Toute la réforme liturgique me semble dirigée vers ce but.

Voici comment Benoît XVI dans homélie de la nuit de Pâques traite des différences entre les deux ou plutôt les trois façons de se réunir pour écouter la Parole et prier :

"Toutefois, les grands signes de la création, la lumière et l'eau ne sont pas les seuls à faire partie de la liturgie de la Veillée pascale. Une caractéristique absolument essentielle de la Veillée, c'est aussi le fait qu'elle nous conduit à une importante rencontre avec la parole de la Sainte Ecriture. Avant la réforme liturgique il y avait douze lectures de l'Ancien Testament et deux du Nouveau Testament. Celles du Nouveau Testament sont restées. Le nombre de lectures de l'Ancien Testament a été fixé à sept, mais, selon les situations locales, il peut aussi être réduit à trois lectures."
http://www.vatican.va/news_services/or/or_fra/text.html#2

On sait que bon nombre d'évêques français pour ne pas dire une écrasante majorité, font la chasse aux façons anciennes de prier et de lire. Je ne vois pas à quel titre, du moment que les rubriques et les lois liturgiques sont respectées, les évêques pourraient interdire la lecture de douze passages de l'Ancien Testament, sous prétexte que l'on est autorisé à n'en lire que trois.

Bien sûr, lire pendant des dizaines de minutes des textes écrits pour certains il y a trois mille cinq cents ans et cela dans une langue morte, en pleine nuit alors que l'on est d'habitude dans son lit douillet à cette heure est une pénitence dont on peut comprendre que l'Église ait voulu l'alléger.

Mais ceux qui voudraient continuer de lire en commun, douze passages de l'Ancien Testament, si cela n'atteint pas leur santé ou leurs obligations sociales, et étant donné qu'entendre ces textes n'a jamais été obligatoire au moins pour les laïcs, comment cela serait-il devenu un péché, alors que, sous les conditions déjà énoncées, cela ne l'était pas jusqu'à la réforme ?

Or on lit dans Dignitatis humanae :

Le bien commun de la société – ensemble des conditions de vie sociale permettant à l’homme de parvenir plus pleinement et plus aisément à sa propre perfection – consistant au premier chef dans la sauvegarde des droits et des devoirs de la personne humaine, le soin de veiller au droit à la liberté religieuse incombe tant aux citoyens qu’aux groupes sociaux, aux pouvoirs civils, à l’Église et aux autres communautés religieuses, de la manière propre à chacun, en fonction de ses devoirs envers le bien commun.

Il appartient donc à l'Église de veiller à l'exercice du droit à la liberté religieuse dans l'Église.

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