Dans son discours en français à propos de l'identité changeante de l'individu, le pape médite sur la valeur de l'homme. Toute définition de l'homme est incapable de rendre compte du mystère de l'homme :
"Comment ne pas évoquer ici la merveilleuse méditation du psalmiste sur l'être humain tissé dans le secret du ventre de sa mère et en même temps connu, dans son identité et dans son mystère, de Dieu seul, qui l'aime et le protège (cf. Ps 138 [139], 1-16). L'homme n'est pas le fruit du hasard, ni d'un faisceau de convergences, ni de déterminismes, ni d'interactions physico-chimiques; il est un être jouissant d'une liberté qui, tout en prenant en compte sa nature, transcende cette dernière et qui est le signe du mystère d'altérité qui l'habite."
http://www.zenit.org/article-17145?l=french
Autrement dit, la liberté est un attribut de la nature humaine, de toute nature humaine. Cette liberté est limitée par sa nature d'être créé. Cette liberté est signe d'altérité et donc de création. Car il est impossible que la liberté en soit pas reçue d'un autre.
Comment articuler ces vérités avec le darwinisme soi-disant scientifique, puisque le darwinisme prétend avec François Jacob ("Le hasard et la nécéssité") que l'homme n'est que le fruit du hasard et de nécessaire déterminismes et qu'il n'est en définitive, dans son être, qu'un phénomène physico-chimique ? Dont la liberté est donc absolue, sans aucun signe d'altérité ?
Il semble que l'on tente au Vatican de rendre conciliables ces deux positions en prétendant que lors de l'apparition de l'homme issu d'un animal, Dieu intervient pour créer une âme capable de vérité et surtout d'amour pour la vérité et pour l'autre.
Car "le mystère d'altérité" est aussi mystère d'amour.
L'altérité, c'est un vif désir d'amour.
3. L'amour ne détruit pas l'altérité, il l'intensifie au contraire, mais en la transformant (...) L'amour implique une certaine altérité, non pas une altérité de l'ordre du lui, qui est exclusion, mais une altérité de l'ordre de toi, qui est réciprocité de présence.
G. Madiner, Conscience et amour, pp. 96-97 (Foulq.-St-Jean 1962). Pris ici
Dans cette perspective l'amour suppose l'altérité. Amour de Dieu et du prochain est amour de l'autre.
Mais, même si l'on admet que l'homme puisse avoir été formé d'un animal (ce que je ne crois pas), il n'en reste pas moins que "la lutte pour la vie" qui est un des principes du darwinisme devient inapplicable au moins à l'homme, contrairement à la théorie de Darwin dont je cite ci-dessous le texte en témoignage de ses opinions :
"La lutte pour l'existence parmi les êtres organisés dans le monde entier, lutte qui doit inévitablement découler de la progression géométrique de leur augmentation en nombre. C'est la doctrine de Malthus appliquée à tout le règne animal et à tout le règne végétal. Comme il naît beaucoup plus d'individus de chaque espèce qu'il n'en peut survivre ; comme, en conséquence, la lutte pour l'existence se renouvelle à chaque instant, il s'ensuit que tout être qui varie quelque peu que ce soit de façon qui lui est profitable a une plus grande chance de survivre ; cet être est ainsi l'objet d'une sélection naturelle." (Darwin "De l'origine des espèces" Introduction) "De l'origine des espèces" dont le titre complet est De l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des races les meilleures dans la lutte pour la vie.
Ce qui fait l'homme homme, c'est l'amour et en premier l'amour de la vérité. En cela la soumission de l'homme à une prétendue loi nécessaire de lutte pour la vie, qui fait de la haine le principe de la vie sociale, conduit à la subversion de l'homme. L'homme est un être naturellement doux et aimant et naturellement solidaire. Toutes les pétitions de principes de Darwin ne pourront rien contre ce fait.
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