Selon ce site :
http://www.europe1.fr/Faits-divers/Toulon-la-chapelle-militaire-vandalisee-1340557/,
la porte parole de la Préfecture a fait une déclaration publique à propos de la profanation de la chapelle de la base militaire navale de Toulon.
"Il est trop tôt pour déterminer la nature de cet acte malveillant, car les symboles religieux ne sont pas les seuls à avoir été visés. Des chaises ont également été renversées",
Cette transgression des règles morales fondamentales (la liberté religieuse est un droit fondamental, le droit de l'homme central) accomplie dans un enceinte militaire est plus grave que s'il avait été accompli dans un cadre ordinaire. Cela ne semble pas avoir été pris en compte par la porte-parole.
Ensuite, nier le caractère anti-religieux de cette action sous prétexte que des chaises ont été renversées prête à rire.
Mais après avoir ri, il faut prendre la mesure de cette déclaration : cette déclaration est très grave.
D'une part elle informe les auteurs de l'infraction (qui évidemment lisent et écoutent tout ce qui se dit de leurs crime) qu'il faudra déclarer qu'ils n'ont pas agi par haine anti-religieuse, mais par "désœuvrement" ou quelque chose d'analogue. Ce faisant la déclaration de la porte-parole est objectivement une complicité par un conseil à des délinquants. Si les délinquants prétendent avoir agi par "désœuvrement", les médias en concluront qu'il ne s'agit pas de profanation, mais de vandalisme.
Ici la complicité est celle des autorités administratives dans l'exercice de leurs fonctions, cela change la nature de cette complicité.
D'autre part, dans un Etat de droit la distinction serait inopérante. Ce n'est pas l'opinion (toujours dissimulable) des auteurs de l'acte qui importe, ce sont leurs actions objectives. S'en prendre à ce qui est sacré pour certains citoyen est un attentat contre la liberté religieuse, même si l'on a agi par "désœuvrement".
C'est le fait de s'en prendre arbitrairement à un lieu sacré pour les croyants qui fait l'infraction, pas les opinions vraies ou feintes ou supposées des auteurs de l'acte. A supposer vrai (ce qui est invraisemblable) que les auteurs aient agi par "désœuvrement", il n'en s'agirait pas moins d'un attentat contre la liberté religieuse.
Quand l'autorité administrative est complice des délinquants, nous ne sommes pas dans un Etat de droit.
Notons aussi que le culte catholique semble moins important à l'Etat que d'autres cultes. Ici, c'est la porte-parole de la préfecture (même pas le Préfet) qui intervient. Lorsqu'il s'agit d'autres cultes, les délinquants ne bénéficient pas des conseils des autorités administratives et les cultes bénéficient de l'action, de la présence, des discours, des ministres en personne (notamment celui du Ministre de l'intérieur), voire de l'intervention du Chef de l'Etat. En ces occurrences les ministres prennent un ton sévère et menaçant et incitent les tribunaux à la plus terrible répression.
Lorsque le gouvernement ne respecte pas l'égalité des citoyens, mais au contraire les discrimine selon leurs croyances, nous ne sommes pas dans un Etat de droit.
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