"En Europe, l’Église catholique a pris à bras le corps la question de la Shoah. À la suite de Jean XXIII, de Paul VI, de Jean-Paul II, les responsables catholiques, et une bonne partie des fidèles, ont compris combien l’antijudaïsme chrétien a, pendant des siècles, servi de ferment à l’antisémitisme."
D'abord, il n'y a pas, au moins du point de vue des papes et du Saint Siège, il n'y a pas eu d'"antijudaïsme chrétien". Il n'y a pas et il n'y a jamais eu de doctrine antijudaïque chrétienne.
Le Saint Siège n'a jamais prêché un antijudaïsme doctrinal. Cette assertion est fondée sur des faux, probablement utilisés par la propagande nazie à destination des milieux chrétiens. Les bulles de Paul IV et de Innocent III font l'objet de fausses traductions et la thèse du déicide n'a jamais été soutenue par la papauté, mais au contraire combattue par elle.
Tout est donc faux dans ce dit monsieur Sénèze. Ce n'est pas à partir de Jean XXIII que l'antijudaïsme a été combattu, car il n'a jamais existé, du moins de la part du Saint-Siège. Dans le catéchisme du concile de Trente (1566) déjà les évêques et le Pape s'élevaient contre l'idée du "déicide" imputé aux juifs. Ce n'est donc pas en 1958 que l'Église se réveilla pour condamner l'antijudaïsme, elle le faisait déjà en 1566 et probablement avant.
Le Talmud a été considéré (et il l'est toujours évidemment) comme une source intéressante de la culture chrétienne. En témoigne la traduction de la Bible, commentée par l'abbé Fillion que l'on peut consulter et télécharger sur le site jesusmarie.com (éditions de 1888 à 1904) qui, dans ses commentaires, cite TRES SOUVENT le talmud et toujours avec honneur. Or cette traduction commentée est "approuvée officiellement pas l'Église catholique romaine" selon le site jesusmarie. Le talmud fait donc partie de la culture chrétienne, mais depuis bien avant Jean XXIII ou la Shoah. Jean XXIII n'a donc rien innové en ce sens et la Shoah n'a rien infléchi sur ce point.
On constate que cette thèse mensongère de l'antijudaïsme chrétien prétendument infléchi par la Shoah sert à étayer deux thèses elles-mêmes mensongères et agressives :
1) Thèse de la rupture doctrinale à partir de Jean XXIII (thèse commune aux intégristes et aux "progressistes"
2) Thèse de la complicité, au moins involontaire, des chrétiens dans la Shoah
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