Voici la conclusion du discours de Benoît XVI adressé aux cardinaux à l'occasion des vœux de Noël (Vatican information service VIS VIS 20111222 (1430) :
Enfin, a conclu Benoît XVI, il convient de souligner une dernière caractéristique dans la spiritualité des JMJ: la joie. D'où vient-elle? Comment s'explique-t-elle? Son facteur décisif est "la certitude qui provient de la foi: je suis voulu. J'ai une mission. Je suis accepté, je suis aimé... L'homme peut s'accepter lui-même seulement s'il est accepté par quelqu'un d'autre. Il a besoin qu'un autre lui dise, et pas seulement en paroles : il est bien que tu existes... C'est seulement s'il est accepté que le moi peut s'accepter lui-même. Celui qui n'est pas aimé ne peut pas s'aimer lui-même. Ce fait d'être accueilli vient d'abord de l'autre personne. Mais tout accueil humain est fragile. En fin de compte, nous avons besoin d'un accueil inconditionnel. C'est seulement si Dieu m'accueille et que j'en deviens sûr, que je sais définitivement : il est bien que j'existe. Il est bien d'être une personne humaine. Là où l'homme a moins la perception d'être accueilli par Dieu, d'être aimé de lui, la question de savoir s'il est vraiment bien d'exister comme personne humaine ne trouve plus aucune réponse. Le doute à propos de l'existence humaine devient toujours plus insurmontable. Là où le doute au sujet de Dieu devient dominant, le doute au sujet de l'être même des hommes suit inévitablement et nous voyons aujourd'hui comment ce doute se répand. Nous le voyons dans le manque de joie, dans la tristesse intérieure qui peut se lire sur tant de visages humains. Seule la foi me donne la certitude de l'existence. Il est bien d'exister comme personne humaine, même dans des temps difficiles. La foi rend heureux à partir de l'intérieur".
Celui qui a la foi sait que si les hommes lui crient "- tu n'es pas voulu, tu n'es appelé à rien, tu n'es pas aimé, je ne t'aime pas, tu es une gêne." Dieu lui dit "- je t'ai voulu, je t'aime, tu as une mission. Il est bien que tu existes." Et en définitive, seul Dieu peut dire cela, les humains sont trop fragiles pour pouvoir le dire inconditionnellement. C'est pourquoi, il est très bon d'être dans une certaine indépendance, au moins psychologique, à l'égard des hommes. Et il est très bon d'avoir la foi et de nous éloigner des méchants, même chrétiens, même hiérarques (ceux qui nous traitent d'"idiots"), des prédicateurs des exercices de saint Ignace en cinq jours qui veulent nous persuader que Dieu nous hait et que nous sommes faits pour l'égoïsme. Ils veulent nous fermer toute espérance, à toute solidarité, à toute charité. Mais la foi catholique nous fait comprendre qu'il est bien que j'existe.
A Noël, Jésus qui vient parmi nous, n'est pas reçu. Il est en surnombre. L'hôtellerie est bondée, il n'y a plus de place pour lui. Il nous montre l'exemple, mais il nous laisse vivre ce que Lui n'a pas vécu, des situations parfois plus cruelles. Dans ce monde qui nous crie : "il n'est pas bon que tu existes.", nous savons que Dieu nous a voulus, même si nous sommes un démon.
En cette avant veille de Noël, j'ai une pensée pour madame Bibi injustement emprisonnée et dont la raison semble chanceler du fait de ses épreuves (elle est séparée de son mari et de ses cinq enfants depuis maintenant plusieurs années, menacée de mort, on lui crie au moins implicitement : il n'est pas bon que tu existes.). J'ai aussi une pensée pour tous ceux, moins connus, qui sont aussi dans une situation difficile ou désespérée. A eux aussi le monde crie : "Il n'est pas bon que tu existes." qu'ils sachent que Dieu a voulu qu'ils existent et que cela est bon.
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