7.9.12

Les idées de monsieur Peillon contraires au Pacte sur les droits civils


Monsieur Peillon pense que l'Etat doit enseigner la morale "laïque". Si cette morale "laïque" est "ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent", tous nous devons enseigner cette morale, c'est une morale universelle fondée sur la raison universelle de l'homme. L'Etat la reçoit et n'a aucune fonction spéciale d'enseignement. Cette morale et doit l'appliquer dans ses lois et par ses tribunaux et autorités judiciaires. 

On sait assez qu'en France l'Etat ne respecte pas cette morale. On ne voit donc pas concrètement comment il pourrait l'enseigner. C'est un indice qui montre que la morale universelle ne confère aucun rôle d'enseignement à l'Etat.

Voici un autre extrait de l'interview de monsieur Peillon sur l'enseignement :


Y a-t-il une "morale de gauche" et une "morale de droite "?
Je ne le crois pas. Je pense, comme Jules Ferry, qu’il y a une morale commune, qu’elle s’impose à la diversité des confessions religieuses, qu’elle ne doit blesser aucune conscience, aucun engagement privé, ni d’ordre religieux, ni d’ordre politique. (…)


Mais il y a confusion sur les titres. Seuls les parents ont mission de la nature (qui leur confère un droit/devoir) confirmée par les instrument juridiques internationaux (Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques) d'enseigner la morale. L'Etat n'a pas de mission d'enseignement, il a la mission de faire respecter, dans une certaine extension qui n'est pas universelle, cette morale (car l'Etat doit non seulement tolérer, mais encore doit respecter certaines situations injustes).

Seuls les parents, éclairés par les religions (à condition que les enseignements de ces religions ne soient pas contraires à la morale de façon trop massive - et là je rejoins monsieur Peillon dans une certaine mesure - dans une certaine mesure seulement, car l'Etat doit tolérer certains maux et même doit laisser faire des injustices dans certaines circonstances…), seuls les parents, donc, qui sont libres de se faire aider par l'enseignement de la religion de leur choix dans la limite de l'ordre public, ont un enseignement à donner. Voir sur ce point l'article 18 § 4 du Pacte.

L'erreur de monsieur Peillon réside donc dans la confusion des titres. Seuls les parents et les religions, particulièrement l'Eglise catholique en raison de son expertise en humanité, ont des titres à enseigner la morale, même naturelle. L'Etat reçoit l'enseignement, il n'a pas de titre à le dispenser, du moins directement. D'ailleurs, pour utiliser un argument contingent, l'Etat avorteur qui prélève des impôts pour tuer, l'Etat qui ne respecte pas la liberté religieuse, l'Etat dont les magistrats font honte à tout Français attaché à la justice et à la vérité, l'Etat dont l'ordre public est contraire à la raison, peut-il sérieusement se poser en enseignant de la morale ?

La, probablement feinte, ignorance de monsieur Peillon du Pacte relatif aux droits civils et politique, le silence sur les droits des parents, ressuscitent le spectre des totalitarismes dont son maître à penser monsieur Ferdinand Buisson, avec son culte de l'Etat enseignant, a été, de fait, un des promoteurs.

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