Voici comment le cardinal Ratzinger dans son texte "Considérations à propos de la reconnaissance juridique des unions homosexuelles" pose les principes qui doivent guider l'action des hommes politiques et en particulier des parlementaires catholiques :
« Dans le cas où le parlementaire catholique se trouverait en présence d'une loi favorable aux unions homosexuelles déjà en vigueur, il doit s'opposer par les moyens qui lui sont possibles et faire connaître son désaccord: il s'agit pour lui de rendre un vrai témoignage à la vérité. S'il n'était pas possible d'abroger complètement une loi de ce genre, on pourrait, en faisant appel aux indications exprimées dans l'encyclique Evangelium vitae, « licitement apporter son soutien à des propositions destinées à limiter les préjudices d'une telle loi et à en diminuer ainsi les effets négatifs sur le plan de la culture et de la moralité publique », à condition que soit manifeste et connue de tous « son opposition personnelle absolue » aux lois de ce genre et que le danger de scandale soit évité.(18) Ceci ne signifie pas qu'en la matière, une loi plus restrictive puisse être considérée comme juste, ou du moins acceptable; c'est plutôt une tentative légitime et nécessaire visant à abroger au moins de manière partielle une loi injuste quand son abrogation totale n'est pas encore possible. »
Ce texte qui énonce un principe moral est non seulement intéressant pour la "loi" sur le "mariage" homosexuel, il est encore intéressant, dans un tout autre domaine, pour éclairer l'erreur de cardinal Ricard dans sa conférence sur la laïcité (voir mon post sur cette conférence).
L'Eglise prend comme une donnée de fait les lois injustes de la République française. Elle s'y adapte. Ce n'est pas à dire qu'elle accepte et applaudit à l'injustice et encore moins qu'elle oblige les laïcs à applaudir à des lois injustes puisque les laïcs gardent leur autonomie à l'égard du clergé. Le bon cardinal, lui, infère de cette adaptation… une approbation sans réserve. Alors que s'il est vrai qu'il vaut mieux le PACS que le "mariage" homosexuel, le PACS reste mauvais et on doit demander son abolition. Dans le même sens, Maurras a exprimé la même idée en un formule littéraire : "La politique du pire, c'est la pire des politiques."
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