27.9.12

Un directeur de recherche dénigre mensongèrement Humanæ vitæ

Libération dans le cadre de sa campagne pour la déconstruction du mariage publie l'interview de monsieur Philippe Portier sur le cardinal Barbarin.

A cette occasion l'interviewé parle de Humanæ vitæ en ces termes :


« Une sorte de catastrophisme habite parfois ses propos, à travers l’argument de la « pente glissante ». Le cardinal ne cesse de rappeler en effet qu'une mesure apparemment mineure peut entraîner des effets d’apocalypse. Et qu'à partir du moment où l’on met le doigt dans l'engrenage de l’immoralité, on en arrive très vite à lever les derniers tabous, y compris celui de l'inceste. L'encyclique Humanae vitae  utilisait déjà cette rhétorique lorsqu'elle pronostiquait que la légalisation de la contraception mènerait nécessairement, demain, à l'eugénisme. »

Or Humanæ vitæ ne parle pas de l'eugénisme. Il n'en parle jamais à aucun moment, même pas par allusion. Tout au plus parle-t-elle incidemment de la possibilité pour l'Etat de s'immiscer dans l'intimité du couple en ces termes :


« Qui empêchera les gouvernants de favoriser et même d'imposer à leurs peuples, s'ils le jugeaient nécessaire, la méthode de contraception estimée par eux la plus efficace ? Et ainsi les hommes, en voulant éviter les difficultés individuelles, familiales ou sociales que l'on rencontre dans l'observation de la loi divine, en arriveraient à laisser à la merci de l'intervention des autorités publiques le secteur le plus personnel et le plus réservé de l'intimité conjugale. »

C'est ce qui se passe aujourd'hui où l'Etat met sur le marché et favorise certaines méthodes contraceptives par le remboursement et la propagande, en bafouant le droit à la vie privée prévu par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme de 1950.

De plus cette mention n'est qu'incidente. 

Le vrai message de Humaæ vitæ est ailleurs et s'il fallait le résumer on le trouverait dans ces termes : 

« Le très grave devoir de transmettre la vie humaine, qui fait des époux les libres et responsables collaborateurs du Créateur »

C'est donc un devoir de transmettre la vie, et même un "très grave devoir". (1)

Voilà le message principal de Humanæ vitæ.

Il reste que ce directeur de recherche occulte la réalité de Humanæ vitæ ainsi que les arguments de fond en faveur du mariage, et profite indument de l'argument, effectivement faible, du cardinal Barbarin, pour affaiblir la défense du mariage. Il faut occulter le débat en occultant les arguments de l'adversaire. Nous avons à faire à un polémiste malhonnête déguisé en universitaire.

Nous ne sommes pas dans un Etat de droit assurant l'information objective du public.

(1) Cela s'accorde mal d'ailleurs avec la prédication intégriste du petit, tout petit, tout petit petit, nombre (relatif) des élus, prêchée, il fut un temps, par les prédicateurs des exercices de saint Ignace du monastère de Flavigny (doctrine condamnée selon moi, dans Spe salvi 48 in fine :.

« Notre espérance est toujours essentiellement aussi espérance pour les autres; c'est seulement ainsi qu'elle est vraiment espérance pour moi. »)

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