La réflexion du pape sur l’évangile d’hier que l’on peut lire ici est une méditation sur la croix.
Le pape insiste souvent sur la capacité de notre esprit humain de parvenir à des vérités que Kant nie qu’il puisse atteindre par la raison. Notre esprit est une image de celui de Dieu, dit le pape, image certes très lointaine, mais image quand même. Cet esprit humain nous permet d’atteindre des vérités qui ne sont pas tributaires de la méthode des mathématiques.
Cette vérité nous console et nous rend confiance en nous. Elle nous fait aussi regarder les relativistes avec une certaine commisération, parce qu’il s’enferment, par erreur, dans le malheur.
Mais cette fois-ci, Benoît XVI nous parle de la croix. Nous ne possèderons jamais la vérité totale du mystère de la croix par les seuls forces de la raison, il y faut la foi. Et non seulement il y faut la foi, mais encore, O croix ! les non-chrétiens nous regardent avec commisération ou haine : ils nous accusent d’aimer ce qui fait horreur aux hommes.
Car ce mystère de la croix est la plus grande tentation de révolte qui se puisse imaginer ; pour y pénétrer il faut sacrifier notre envie d’y voir parfaitement clair et notre envie que tout se passe vite, sans problèmes et sans souffrances lorsqu’il y a des difficultés, et lentement lorsque nous sommes dans le bonheur.
Aussi saint Pierre prend-il Jésus à part, en tête à tête et lui dit avec une certaine candeur naïve « A Dieu ne plaise Seigneur, cela ne vous arrivera point » (Mt 16, 22 traduction Fillion). Mais Jésus n’est pas d’accord, il le lui dit sans ambage, il considère son apôtre comme un tentateur, un adversaire. Saint Pierre a dû souffrir terriblement de se voir rembarré, lui, si plein de bonnes intentions, en se faisant traiter de « satan » ainsi par le Maître. Seul témoin de la scène, c'est saint Pierre qui la raconte.
Saint Pierre qui refuse la croix, la goûte immédiatement cette croix et il est admirable que le naïf saint Pierre parce qu’il ne se révolte pas, qu’il accepte sa croix, monte immédiatement une marche de la montée vers la sagesse.
Cette leçon de la croix, c’est monsieur Poivre d’Arvor qui l’illustrera lorsqu’il citera Shakespaere à l’occasion de son dernier vingt-heures : « ce que l’on ne peut éviter, il faut l’embrasser. », vérité qui fait partie du mystère de la croix.
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