Le slogan et la discussion

Mgr Chaput, archevêque de Denver aux États Unis d'Amérique donne un interview à zenit. Il y parle notamment de la discussion démocratique où la "sérieuse confrontation d'idées" devrait seule avoir cours.

Selon lui cette "sérieuse confrontation d'idées" est remplacée par les slogans.

Il demande en conséquence une prudence dans l'appréhension des messages diffusés par les médias qu'il doit considérer comme les principaux diffuseurs de slogans.

Il est possible d'aller plus loin et de constater dans toutes les classes sociologiques, religieuses, dans les familles même, on ne pense souvent que par slogans.

Le slogan peut n'avoir qu'un rapport faussé avec la réalité, il est destiné à terrasser à soumettre l'adversaire, peu importe dès lors son apport à la discussion.

Par exemple ce matin les journalistes se posent gravement la question de savoir si Benoît XVI est le pape des "traditionalistes" qui abandonnerait le reste des catholiques. Le slogan est "Le pape des traditionalistes qui abandonne les catholiques".

Ce slogan n'a aucun rapport avec la réalité. Il pose toutefois une problématique publicitaire qui attire le lecteur. Il crée dans l'esprit une question qui n'existe pas dans la réalité, tant le slogan est contraire à l'évidence. Mais l'affirmation péremptoire empêche toute confrontation sérieuse d'idées.

Cela dit le slogan peut avoir son utilité en rassemblant en quelques mots la conclusion d'une discussion sérieuse, il ne peut être un point de départ reçu comme une vérité indiscutable. N'oublions jamais que ces quelques mots du slogan, s'il est vrai, ce qui peut être le cas, ne reflètent qu'une petite partie de la réalité et restent toujours discutables.

Libérons-nous des slogans pour penser librement. ;-)