15.4.12

Le règne du Christ ne confère aucun privilège aux chrétiens

Une des causes de préventions contre le règne de Christ est la crainte que ce règne ne confère des privilèges aux chrétiens sur les incroyants ou les fidèles d'autres religions.

Je pense qu'il est important de souligner que le Christ-Roi n'est pas un règne injuste qui confèrerait un quelconque privilège aux chrétiens. Le règne du Christ c'est la meilleurs garantie pour les droits universels de l'homme. Il n'est pas le règne du prosélytisme chrétien, ni encore moins des conversions forcées.

Dans le fond les partisans du Christ-Roi sont dans la même erreur que celle des juifs antiques. Ils pensent que le Christ sera un roi violent qui règnera par la terreur des armes.

Mais le règne du Christ, bien qu'il soit obligatoire en conscience pour tous, ne s'exerce pas par la violence, ni n'ôte pas aux hommes l'usage non moins obligatoire de leur raison. C'est ce qui est évident lors de la lecture des évangiles.

" Pour le dire en un mot, dit-il, la souveraineté que Jésus possède sur toutes les créatures, il ne l'a point ravie par la force, il ne l'a point reçue d'une main étrangère, mais c'est le privilège de son essence et de sa nature " 


Saint Cyrille d'Alexandrie cité par Quas Primas.


L'usage légitime de la violence se fait certes au nom du Christ auquel tout est soumis, mais au niveau humain, c'est par la raison que les hommes l'exercent. Les tribunaux ont à leur disposition des forces de police, mais, sous le règne du Christ, elles n'agissent violemment que par raison. L'autorité du Christ n'est pas arbitraire et n'ôte pas son autorité à la raison.


A la relecture de Quas Primas (11 décembre1925) on s'aperçoit combien cette encyclique pouvait être dangereuse et qu'il fallait la compléter par le Concile Vatican II, notamment la Déclaration Dignitatis humanæ.


Le règne du Christ est actuel et il s'étend à tous les hommes, mais il ne règne pas par les armes. Donc, à supposer que le Christ règne officiellement sur les intelligences d'un pays les non-chrétiens, les incroyants de toutes catégories n'en jouirons pas moins de tous leurs droits à égalité avec les chrétiens.


Il s'en suit d'ailleurs que le mariage de n'importe quel être humain est de la juridiction de l'Eglise. En raison, le mariage n'est pas défini ou du moins il n'est pas évident, c'est pourquoi on patauge dans la mariage homosexuel, dans le divorce ad nutum et demain on pataugera dans la polygamie ou la polyandrie, parce que les hommes récusent l'autorité du Christ, donc de l'Eglise, dans cette matière sacrée. La raison des hommes s'égare quand elle touche au sacré sans un guide surnaturel.


Combien je hais ces doctrines "intégristes" véhiculées par les lefebvristes, oussétistes et assimilés avec leur idéologie du petit nombre des élus, leurs exercices prétendument de saint Ignace de Loyola en cinq jours, ces mépris du mariage véhiculés par ces malfaiteurs, docteur ès règne du Christ auto-proclamés, à la morale jansénisante ! Combien ces misérables m'ont-ils fait de mal (mais m'ont fait aussi du bien en attirant mon attention sur Quas Primas, tant tout est inextricablement lié sur la terre !) Combien je hais pareillement les doctrines de ce clergé pour lequel Quas Primas est obsolète, pour lequel la doctrine de Arcanum divinaæ ne l'est pas moins et pour lesquels le Christ ne règne que sur les chrétiens, et qui qui prône pour eux le mariage à l'essai, le flirt et la fornication ! Ceux-là sont pires car il mêlent mépris des droits de l'homme avec mépris du Christ-Roi et interdisent aux laïcs de citer Jésus-Christ (les clercs seraient seuls habiliter à le faire). Au moins les lefebvristes prêchent-ils le règne du Christ et m'ont-ils mis sur la piste, alors que les autres, c'est zéro.


Combien la lecture de Quas Primas, (malgré un style littéraire agaçant), dans la perspective de Dignitatis humanæ et de Fides et ratio est en revanche exaltante. J'y ajoute la citation du cardinal Bertone (1) !


(1) "Une saine laïcité comporte la distinction entre religion et politique, entre Eglise et Etat, sans que cela fasse de Dieu une hypothèse privée, ou exclue la religion et la communauté ecclésiale de la vie publique. Une saine laïcité ne procède donc pas, de façon systématique, au niveau public etsi Deus non daretur. Au contraire, comme l'a suggéré à plusieurs reprises celui qui était alors le Cardinal Ratzinger, il serait plus rationnel qu'elle soit configurée etsi Deusdaretur."

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