Le
MASDU (mouvement animation spirituelle de la démocratie universelle) est une
invention de l'abbé de Nantes qu'il croit tirer d'un discours de Paul VI su 30
janvier 1965 devant l'assemblée générale de l'Organisation des nations unies à
New-York :
« L'Église... ne peut se désintéresser de l'animation idéologique, morale et spirituelle de la vie publique et, en ce domaine, elle invite à travailler avec confiance ; oui, avec confiance dans les institutions qui forment la norme et l'histoire de notre société, et qui sont aujourd'hui les institutions démocratiques »
Le
MASDU a un effet comique indubitable, mais je pense que l’abbé de Nantes
critiquait Paul VI à tort.
L'abbé
ne tenait pas compte de la distinction catholique entre les clercs chargés de
l'enseignement de la doctrine de la foi et les laïcs qui ne peuvent enseigner
que ce qui dépend de la raison. Il est donc logique que l'Eglise s'intéresse à
la spiritualité des intervenants. Les organisations démocratiques n'ayant rien
de contraire en elle-même à la loi naturelle, l'Eglise encourage les croyants à
y participer.
Paul
VI invite les fidèles catholiques à respecter le droit positif et les
institutions, ce qui est de la morale professée par l'Eglise. Il invite pour
cela à faire confiance à ces institutions.
L'Organisation
des Nations unies est une organisation laïque fondée sur la raison qui, en
conséquence, promeut les droits de l'homme. Ces droits de l'homme sont la
traduction de l'évangile : Jésus nous demande de faire pour les hommes tout ce
que nous qu'ils fassent pour nous.
On
se trompe lorsque l’on critique grossièrement la pensée de Paul VI bien qu’il
ait manqué par ses actes de respect pour les droits naturels des catholiques
dans le gouvernement de l'Eglise.
Donc
la pensée de Paul VI est une merveille qui ne l’a pas empêché de tomber dans de
graves fautes à l’encontre des droits naturels et libertés naturelles des
catholiques, sans doute emporté par son enthousiasme pour la libération
intellectuelle du catholicisme à l'égard de l'organisation politique obsolète
de l'ancienne Europe. Mais il ne faut pas pour autant aller trop loin dans la
critique, car sa pensée (parfaitement orthodoxe) est un étape que l’on ne peut
négliger ou ignorer en matière de doctrine sociale. Comme Caritas in veritate
le confirme, il a parfaitement vu la nouveauté des problèmes qui étaient
mondiaux dès son époque et appellent donc des solutions mondiales. Il était un
génie.
L'abbé
de Nantes se trompait dans sa critique de la pensée de Paul VI. Paul VI avait
raison d'inviter tous les hommes à participer aux institutions démocratiques
actuelles, qui sont de droit positif, et on doit respecter le droit positif qui
est l'expression de la volonté de Dieu, donc à l'ONU. Il assurait de son côté
que l'Eglise se préoccupait de l'aspect non seulement spirituel, mais encore
moral et idéologique. L'effet comique, qui mettait les rieurs du côté de
l'abbé,, cachait que la critique de l'abbé de Nantes amputait le discours de
Paul VI et occultait son sens profond (qui n'est pas l'abolition des frontières
et des nations).
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