11.1.15

Évidences trop évidentes

Entre le doute systématique et la foi stupide (« The will to believe » du Pr. Faurisson), il doit y avoir place pour le "doute raisonnable".

C'est pour cela que l'on institue les procès équitables pour qu'il n'y ait plus de "doute raisonnable" selon la formule anglo-saxonne pour déclarer l'accusé coupable. Lever ce doute raisonnable demande beaucoup de précautions et pose systématiquement de nombreuses questions formulées dans un certain ordre. Par exemple: réalité du crime (élément légal, élément matériel, élément intentionnel) puis en cas d'établissement de la réalité du crime, lorsque ces éléments sont établis, on cherche à qui précisément le crime est imputable et enfin s'il est imputable ou non à l'auteur matériel (cas divers d'absolution objective comme la légitime défense, ou subjective cas de démence par exemple) ou encore si l'imputabilité doit être atténuée. À toutes les étapes ces opérations s'accomplissent sous l'éclairage du principe de la présomption d'innocence.

Dans les affaires du 11 septembre, Mérah, des frères Kouachi et Coulibaly nous sommes invités à croire que des morts furent coupables. On nous fournit pour cela des évidences spectaculaires.

Avons-nous le droit de douter d'évidences si spectaculaires ? La réponse est complexe.

Préalablement faisons un peu de philosophie. Nous devons distinguer selon ce qui sont des évidences immédiates (par exemple: je pense donc je suis, le tout est plus grand que la partie, une chose ne peut être et ne pas être en même temps et sous le même rapport) des évidences médiates : les homme sont universellement égaux dans leurs droits fondamentaux. Aucun homme de bonne foi ne peut mettre en doute la première catégorie d'évidences. La deuxième catégorie d'évidences nécessite pour devenir évidences de longs et pénibles raisonnements. C'est ce qui explique que cette deuxième sorte d'évidences a du mal à s'imposer universellement malgré leurs vérités certaines.

Les évidences historiques en plus d'être des évidences médiates portent sur des événements contingents. Comment savons-nous que Napoléon est mort à Sainte-Hélène le 5 mai 1821 ? Nous le savons par des témoignages fiables. Nous le savons, ou plutôt nous le croyons, parce que nous savons par expérience qu'en milieu chrétien les autorités ne mentent pas lorsqu'elles énoncent des vérités de grande importance dans des textes publics et officiels.

Mais les autorités actuelles laïques, relativistes et maçonniques peut-on leur faire confiance ? Rappelons-nous l'affaire Saint-Aubin ! Un jeune homme est assassiné dans sa Volvo blanche avec sa fiancée. Mais lors des faits, l'évidence était autre. L'évidence, c'était qu'un conducteur circulant à vive allure avait perdu le contrôle de son véhicule en raison d'un dos d'âne apparaissant à la sortie d'un virage. La voiture s'était alors écrasée sur un arbre. Banal, horriblement banal. Refermons le dossier.

Les parents Saint-Aubin (parents du jeune conducteur) doutèrent de l'évidence. Après des années de procédures (trente ans), au cours desquelles les très honnêtes magistrats français les déboutèrent avec une régularité sans faille, aux cours desquelles ils furent traités de fous par la magistrature. Ils furent finalement indemnisés par l'État français (500 000 FF). Ce fut une sorte de reconnaissance que cet "accident" était un assassinat d'État. Un assassinat de l'État gaulliste, résistant et "républicain" (tu parles !). Les services de l'armée avaient reçu l'ordre d'assassiner un chef OAS qui circulait dans une Volvo blanche. Mais des Volvo blanches, bien que rares, il y en a plusieurs... Les services avaient donc utilisé un camion de l'armée pour faire dévier la voiture de sa trajectoire...

Donc, on peut douter des évidences historiques surtout lorsque le pouvoir est exercé par des menteurs et des criminels.

C'est pourquoi, je me permets de douter des évidences trop évidentes des affaires Kouachi, Coulibaly et Mérah.

Voici ce qu'écrit un commentateur de Égalité et réconciliation (extrait) :

« Réfléchissez deux secondes, imaginez que c’eût été n’importe quel quidam qui appela en pleine prise d’otage, retransmise en direct à la télévision, le preneur d’otage. Ne se verrait-il pas débarquer chez lui immédiatement après l’affaire (voir même pendant) les forces de l’ordre pour des explications ? 
Mais encore, pourquoi ces médias par ces agissements complètement irresponsables savent qu’ils peuvent se le permettre ? Car n’importe qui d’entre nous l’aurait fait risquerait GROS. 
D’où leur vient ce sentiment de pouvoir le faire en toute impunité ? 
Enfin, je croyais que dans ces situations-là il y avait uniquement le négociateur des forces d’élite (GIGN, GIPN, RAID...) qui pouvait avoir accès à une ligne téléphonique disponible à proximité du preneur d’otage. Ou alors ces forces d’élite font dans l’amateurisme ? Ce qui est bien sûr impossible quand on connait leur professionnalisme sans cesse perfectionné. Rien que parce que le négociateur pourrait trouver la ligne occupé alors qu’il lui serait urgent de parler avec le preneur d’otage, il est impossible que celle-ci puissent être joignable par n’importe qui au moment des faits (ils ont tout le matériel pour permettre cela). »

Bien sûr cher monsieur, ce que vous dites est l'évidence. Et cette évidence détruit les évidences officielles trop évidentes...

Retournons-donc aux grands principes du droit: la présomption d'innocence. Pour moi donc Mérah, les frères Kouachi et Coulibaly sont morts innocents car leurs culpabilités sont loin d'être évidentes "au delà de tout doute raisonnable". Il y a doute raisonnable.

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